D’un nuage pluvieux et sombre tu feras sortir la chaleur et la lumière : et, sous les ardeurs de l’été, tu feras jaillir des ruisseaux, dont la fraîcheur nourrira d’humides vapeurs les racines des arbres. […] Dans son explication des forces vives de la nature, dans son double principe d’affinité et d’antipathie, de réunion et de séparation, d’où il fait sortir l’harmonie et la durée de l’univers, il paraît avoir affecté de combattre ceux qu’on appelait dès lors les athées, et qui réduisaient tout à la matière. […] Sa peinture des grossiers essais de formation échappés aux seules forces de la nature était le démenti d’une semblable origine pour l’homme ; et on peut supposer que c’est contre une telle erreur qu’il proteste dans un des plus poétiques débris qui nous restent de ses vers : « Mais, ô dieux92, écartez de ma langue la folie de ces hommes, et faites sortir pour moi de quelques bouches saintes des eaux salutaires. […] Les Libyens, au contraire, disent que le puissant Iarbas sortit, sur leur sol, du sein des plaines brûlantes fécondées par Jupiter.
Le jour où Copernic a prouvé que ce qu’on croyait le plus stable était en mouvement, que ce qu’on croyait mobile était fixe, il nous a montré combien pouvaient être trompeurs les raisonnements enfantins qui sortent directement des données immédiates de nos sens ; certes, ses idées n’ont pas triomphé sans peine, mais, après ce triomphe, il n’est plus de préjugé si invétéré que nous ne soyons de force à secouer. […] Pour comprendre la Nature, il faut pouvoir sortir de soi-même, pour ainsi dire, et la contempler de plusieurs points de vue différents ; sans cela, on n’en connaîtra jamais qu’un côté. Or, sortir de lui-même, c’est ce que ne peut faire celui qui rapporte tout à lui-même.
Il sortit des rangs du peuple 108. […] Sa vie même sortit peu des limites familières à son enfance. […] Jésus n’était pas de la famille de David (v. ci-dessous, p. 237-238), et, en eût-il été, on ne concevrait pas encore que ses parents eussent été forcés, pour une opération purement cadastrale et financière, de venir s’inscrire au lieu d’où leurs ancêtres étaient sortis depuis mille ans.
I Je viens de lire ces deux volumes, y cherchant… ce qui n’y est pas, et j’en sors, comme on sort de la mer, avec des gouttes d’eau salée dans les yeux ; car c’est une mer de mots que ces deux volumes : des mots, des mots, des mots ! […] Le pamphlétaire Cormenin serait donc menacé du sort du journaliste Carrel, qui a fait aussi son grand effet d’un jour, mais qu’à présent on ne lit plus et même qu’on a pas voulu lire ; car je ne crois pas que l’édition de Μ.
Le premier de ces trois discours est l’Apologie ; qu’on se peigne un vieillard de soixante-dix ans, qui toujours a été vertueux et juste, paraissant dans les tribunaux pour la première fois ; intrépide et simple devant ses juges, comme il l’était dans les actions ordinaires de sa vie, dédaignant l’artifice et les vains secours de l’éloquence, n’en connaissant d’autre que la vérité, et jurant de parler son langage jusqu’au dernier moment, priant ses juges avec l’autorité d’un vieillard et d’un homme de bien, d’examiner si ce qu’il va leur dire est juste ou ne l’est pas, parce que c’est là leur fonction, comme la sienne est de dire la vérité, parlant de ses accusateurs sans colère comme sans dédain, du reste, tranquille sur son sort, qu’il soit condamné ou qu’il soit absous, abandonnant à Dieu le succès, et se justifiant pour obéir à la loi : tel paraît Socrate dans son début. […] « Et moi aussi, dit Socrate, j’ai une famille, j’ai trois fils, dont l’un est sorti de l’enfance et les deux autres ont encore besoin des secours de leur père ; je n’en ferai cependant paraître aucun pour vous attendrir, et ce n’est ni par mépris ni par orgueil, ces sentiments ne peuvent entrer dans le cœur de Socrate ; mais la gloire de ses juges, la sienne, celle de la république lui défendent de donner un tel exemple, à son âge surtout, et avec le nom qu’il porte ; car, dit-il, que ce nom soit mérité ou ne le soit pas, on est persuadé que Socrate est au-dessus des hommes ordinaires. […] Mon sort est changé, mes principes ne le sont pas.
Il y a apparence que les Comédiens ont redouté pour leur gosier le même sort ; car on ne les donne plus. […] c’est trop sur la tombe où l’homme en paix s’endort, Cultiver de tes mains les cyprès de la mort ; C’est trop nous appeler sous ces ombres funebres, Pose la bêche, Young, & sors de ces ténebres.
L’étranger sortit et, par un détour, revint sur la route qui l’avait conduit à la case de l’avare. […] Alors la femme rouvrit le tombeau et en fit sortir son mari : « En fit-il cent fois plus, cet étranger !
Les députés furent saisis au moment où ils sortaient de Rome avec Vulturcius, un des conjurés. […] Sorti de ce péril, il acheva de soumettre la Germanie, et revint à Rome pour triompher. […] Plutarque sortait d’une famille honorable, où le goût de l’étude et des lettres était héréditaire. […] Milton, puissant alors, obtint qu’il ne serait pas jugé, et le fit sortir de prison. […] On retira Pope, en le faisant sortir par la glace brisée de l’une des portières.
Qu’ils réfléchissent au parti qu’a su tirer le talent de Virgile des minutieuses circonstances qui occasionnèrent l’établissement des petites peuplades d’où la puissance romaine devait sortir. […] Le sort de Polyxène égorgée lui paraît préférable au malheur de profaner son lit conjugal. […] Une exacte analyse conduit à prouver que les règles qui n’ont pas ce fondement ne sont point positives, et sortent arbitrairement du système qui constitue le bon et le beau. […] On ne songea pas à rétablir cet humble monument, en réédifiant l’église renversée où l’inscription de Camoëns avait été détruite, comme si le sort l’eût voulu dépouiller même après son trépas. […] Mais par quel étonnant privilège un poète, sorti du premier berceau des muses, a-t-il constamment gardé son rang supérieur à celui des autres poètes qui le suivirent ?
Cardinal qui sort de la maison. […] Cardinal… et je ne veux pas les connaître… Sortez, messieurs, sortez ! […] De là bien des déclassées qui sortent chaque jour des rangs du monde où elles sont nées. […] Je fis tirer le coup de pistolet au moment où le prince allait sortir. […] Nous sortîmes.