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1484. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Mais un journal qu’on parcourt dans un café, une revue qu’on feuillette dans un salon, le soir avant de se mettre à table, ont besoin d’attirer les yeux, de vaincre la distraction, de conquérir leurs lecteurs.

1485. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Je ne sais pas si l’illustre vieillard dramatique couchait avec ses habits de théâtre ; mais on a assuré que, lorsqu’il devait jouer, il les endossait dès le matin, et les portait toute la journée, afin de se mieux pénétrer du rôle qu’il avait à remplir le soir. […] Ce qui m’avait enchanté dans Les Fausses Confidences est précisément ce qu’il y a de moins bon ; c’est la partie romanesque : c’est une riche veuve qui s’enflamme dans quelques heures pour un inconnu sans fortune, et finit par épouser le soir celui qu’elle a vu pour la première fois le matin.

1486. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

S’il existe encore des gens qui s’obstinent à ne voir dans la critique qu’un passe-temps de pédant s’amusant à relever des fautes de grammaire, qu’ils lisent des passages comme celui-ci25 : « Cherchez par le monde les bois mystérieux, les rivières qui chantent dans la vapeur blanche du matin autour de leurs îles fleuries ; voyez du haut des montagnes neigeuses bondir de cime en cime la rose aurore ; attendez dans un vallon ombreux la paix du soir ; contemplez la terre et le ciel ; partout, torride ou glacée, la nature ne vous montrera rien que l’amour et la mort. […] « À cette minute précise, et tandis que j’écris cette ligne, un adolescent, que je vois, s’est accoudé sur son pupitre d’étudiant par ce beau soir d’un jour de juin.

1487. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Fénelon, qui a écrit beaucoup dans une vie modérément longue, n’arriva que sur le soir à un dépouillement complet, dix ou quinze ans après Télémaque, avec la Lettre à l’Académie et le Traité de l’existence de Dieu. […] « Ô la vilaine chenille — Qui s’habille — Si tard un soir d’Opéra ! 

1488. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Mais si son fils, dehors qu’appelle quelque étude, Est sorti trop longtemps pour son inquiétude, Si le soir, auprès d’elle, il rentre un peu plus tard, Sous sa question simple observez son regard ! […] Car, passé ce moment, et le calme remis, Comme aux soirs de province, avec quelques amis Retrouvés ici-même, elle jouit d’entendre (Cachant du doigt ses pleurs) sa fille, voix si tendre, Légère, qui s’anime en éclat argenté, Au piano, — le seul meuble avec eux apporté79. […] Ce langage, que nous avons entendu hier, que nous entendrons ce soir si nous voulons, fait le plus singulier effet au milieu de la poésie orientale et pour ainsi dire titanesque dont tout l’ouvrage est tissu. […] La dernière étoile a lui, les cieux s’éteignent ; éteins donc avec toi ce rayon dans mon cœur, et n’oublie pas ce soir de dissiper d’un souffle cette vapeur de ma pensée. […] Ils y ont trouvé un reste du genre humain ; une meute d’empires que le Néant menait en laisse, s’en allaient par mille et mille sentiers, l’oreille basse, le chef enclin, chercher leur Dieu qui fuit plus loin ; et toujours dévoyés, l’un fouille l’abîme, l’autre passe, et puis regarde, qui se dépite, qui retourne en arrière, qui pousse un cri dont la terre tremble ; et chacun se met en quête, et veut hurler à son tour, et dévorer avant le soir sa part d’une ombre.

1489. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il y faisait la prière du soir. […] Proclamer la duchesse régente et la ramener aux Tuileries, c’était avoir, le soir même un gouvernement républicain en face de soi, à l’Hôtel de Ville, et s’embarquer le lendemain pour l’exil avec la duchesse. […] Toi, tu mets en repos ; on est avec toi sur un terrain ferme, parce que tu mens du matin au soir. » La particule nobiliaire Août 1903.

1490. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Comme Shakspeare enfin, il a retrouvé au moins une fois la grande bouffonnerie amère, le sentiment cru de la bassesse humaine, et il a planté au milieu de sa tragédie la plus douloureuse, un grotesque immonde, un vieux sénateur qui se délasse de sa gravité officielle en faisant le soir chez sa courtisane le farceur et le valet.

1491. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

J’acceptai le premier parti, et en sortis à six heures du soir ivre-mort. […] — Pour moi, répond Bernard, je ne le quitte jamais : il m’amuse beaucoup, j’y joue presque tous les soirs, pour m’empêcher de dormir de trop bonne heure.

1492. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Un soir, après une promenade dans la campagne, il trouve la porte de la ville fermée. […] Ma première idée, après celle de cette représentation, se porta sur un fréquent besoin de sortir, qui m’avait fait beaucoup souffrir le soir même au spectacle et qui pouvait me tourmenter le lendemain, quand je serais dans la galerie ou dans les appartements du roi, parmi tous ces grands, attendant le passage de Sa Majesté. […] Après quelques lettres fort longues et une résistance assez courte, Julie, avec la complicité de son amie la piquante Claire, va retrouver, un soir, Saint-Preux dans un bosquet, lui applique un baiser sur la bouche, et s’enfuit.

1493. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Sur le champ de bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, à huit heures du soir, une clameur immense s’éleva, avant-coureur du sauve-qui-peut : « La Garde recule !  […] Le soir, tu la chérissais pendant que je m’endormais tout seul dans le coin de la chambre. […] Le soir il était au théâtre, à l’Ambigu, où je le vis pour la dernière fois.

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