Il se sauve du bagne pour la cinq ou sixième fois, au risque de tuer et en tuant peut-être ces malheureux soldats, gendarmes, gardes-chiourmes, très innocents à son égard, et chargés par la société de lui répondre des hommes criminels ou dangereux qu’ils surveillent innocemment par devoir. […] Certes, la société avait eu tort de condamner Valjean aux galères : il était innocent du pain volé à Faverolles. […] La société terroriste, toujours et partout, ne serait donc qu’une éternelle et réciproque extermination ? […] Est-ce la société qui a fait la vie ? […] La société n’en sera pas moins impuissante à corriger l’incorrigible, la misère n’en sera pas moins incurable dans ses infirmités organiques.
Le mépris des choses réelles ne les détourne pas de chercher à atteindre l’impossible destinée qu’ils ambitionnent dans une société hostile. […] Dans la maussade hostilité des hommes et des choses, dans la sourde inimitié d’une société qu’il objurgue de réclamations et qu’il sèvre de services, il distingue le complot d’une basse majorité d’êtres haineux, contre l’essor d’un génie supérieur. […] De ce sentiment de désespérée impuissance, du mépris qu’il éprouve pour les pygmées qui le terrassent, naît en lui une immense haine de ses semblables, de la société, de la nation à laquelle il appartient, de la forme de gouvernement sous laquelle il végète. […] Toute la vue du monde et de la société s’est ressentie de ce changement dans la conception de l’homme. […] S’il trouve qu’en vivant avec ses pareils, ses besoins sont plus aisément satisfaits que s’il vivait de ses seuls efforts, la société n’existe qu’en apparence.
Les lecteurs tout à fait contemporains de l’écrivain de Souvenirs aiment à refeuilleter avec lui au hasard quelques années de leur vie ; ceux qui sont venus plus tard, s’ils ont l’esprit curieux, ouvert, un peu oisif, pas trop échauffé à sa propre destinée, apprennent beaucoup de détails à ces causeries familières et devinent toute une société légèrement antérieure, au sein de laquelle ils s’imaginent volontiers avoir vécu. […] « Elle parlait pourtant assez bien espagnol, nous dit l’auteur du récit, mais elle n’en prononça pas un mot.Il semble que dans les grandes douleurs, on revient à la langue naturelle, comme on se réfugie dans le sein d’un ami. » L’arrivée de la jeune Mercedès à Cadix, puis à Madrid où elle retrouve sa mère, sa famille ; l’état de la société peu avant l’invasion des Français ; les accidents gracieux qui formaient de légers orages ou des intérêts passagers dans cette existence de jeune fille, puis l’invasion de Murat, la fuite de Madrid, le retour, la cour de Joseph, et le mariage ; tels sont les événements compris dans ces deux premiers volumes de Souvenirs. […] Ainsi elle nous est venue, une de ces natures actives et utiles à la société qu’elles décorent, gardant de l’entraînement malgré l’expérience et l’impulsion native à travers la finesse acquise ; talent sympathique et éclatant, toujours dévoué aux infortunes comme aux agréments d’autrui et prodigue de lui-même.
Cette société et la cour étaient deux mondes différents, où les personnes même qui les fréquentaient ne se ressemblaient plus à elles-mêmes, dès qu’elles passaient de l’une à l’autre. […] Plus la cour était agitée et corrompue, plus la société de Rambouillet était recherchée et florissante. […] « Pour vous dire le vrai, je n’ai point grand goût pour cet auteur25. » Le changement qui s’opéra dans le goût de Voiture me paraît remarquable comme témoignage de celui qui dominait à l’hôtel de Rambouillet, et me semble prouver que les principaux personnages de cette société, au lieu d’être des modèles de mauvais langage, contribuaient à corriger et à épurer les ridicules qui depuis L’Astrée s’étaient propagés parmi les beaux esprits.
Les romans héroïques avaient mille chances de réussir dans la société française. […] Ainsi, Corneille, qui aurait pu être un génie universel, ne fut que le poète d’une société et d’une époque. […] La société ne se présente point ainsi tout d’une pièce. […] Il met en mouvement la société entière, ainsi qu’il déroule en entier la vie d’un homme. […] Ce système se trouvant parfaitement adapté à l’esprit bourgeois qui commençait à dominer la société, M.
Du moment que la religion passe pour une invention humaine, elle est nulle ; la religion qu’on croit divine et révélée est la seule qui puisse avoir de l’influence sur les mœurs et contribuer au bonheur de la société. […] Il est vrai que son héroïsme est moins agréable au public ; ce qui prouve combien l’esprit du théâtre est faux, dangereux pour les mœurs, et nuisible à la société. […] Quelle harmonie peut régner dans une société dont les devoirs les plus essentiels sont contrariés par l’éducation et la littérature ? […] Les femmes donnaient le ton au théâtre comme dans le monde : ce qui nous paraît aujourd’hui si plat et si niais, charmait alors toutes les précieuses qui régnaient dans la littérature et dans la société. […] N’est-ce pas assez que tant de passions honteuses et funestes égarent et troublent les hommes et produisent tant de ravages dans la société ?
— L’opposition de la nature et de la société, et que la société a corrompu la nature. […] La nature et la société ne sont donc plus ennemies ? […] Or la société peut être réformée surtout par l’éducation. […] Et c’est ainsi que la nature est corrompue par la société. […] Émile voit le monde, la société.
Garve, donne un remarquable traité sur la société et la solitude. […] Toutes les classes de la société payaient leur tribut à la funeste contagion. […] Comme d’autres, il s’est mis à récriminer contre la société, à vanter la nature. […] La société de cette femme illustre était devenue pour lui un besoin impérieux. […] N’est-il point le résultat d’observations faites sur la société de son temps ?
Les associations dangereuses sont interdites et on laissera subsister l’Union des poètes, la société de l’Urne vide, la société des Amis du cœur et celle des Amis du soupir, la société de la Philanthropie poético-catholique, la société de la Moralité poétique, celle des Poètes météorologiques, l’Union néo-poétique, l’Union des douleurs, la société des Pensées distinguées, le Temple des grandeurs de l’âme, l’Union des fils de Sacountala, la société des Poètes génèsi-philologi-historico-philosophi-antédiluviens, la Renaissance du sonnet, toutes sociétés non encore publiquement constituées, mais prêtes à surgir et existant secrètement, étalant leurs produits dans des espèces de bazars dont le pire est la Revue de Paris. […] Il fait pour la société ce qu’on fait pour les sciences, il analyse. […] Soulas trouve qu’ils n’ont ni conviction, ni foi, comme la société moderne ; ceci me paraît déjà moins net. […] L’art a toujours eu l’empreinte de l’esprit de la société aux époques où il s’est produit. On vient de voir Eugène Sue et George Sand introduire dans la littérature les idées qui tourmentent la société actuelle.
Robert Burns. — Son pays. — Sa famille. — Sa jeunesse. — Ses misères. — Ses aspirations et ses efforts. — Ses invectives contre la société et l’Église. — The Jolly Beggars. […] En même temps que l’état de la société humaine, la forme de l’esprit humain a changé. […] Il y a une vérité sublime derrière l’expérience grossière et les catéchismes transmis ; il y a un bonheur grandiose par-delà les agréments de la société et les contentements de la famille. […] Il en a contre la société tout entière, contre l’État et contre l’Église. […] Comme autrefois, sous Virgile et Marc-Aurèle, la sensibilité raffinée et les sympathies élargies embrassent des êtres qui semblaient pour toujours relégués hors de la société et de la loi.