Promets-moi d’avoir fini dans dix minutes, et je vais le servir d’un petit vin… je ne te dis que ça… d’un petit vin comme le tyran n’en boit pas.
Et depuis quand déprécie-t-on un instrument, sous prétexte qu’il y en a qui ne peuvent s’en servir ?
Nous disons : voilà l’instrument ; à chacun de s’en servir suivant ses moyens.
Si on bannissait de telles locutions, la littérature deviendrait une algèbre qu’il ne serait plus possible de comprendre qu’après de longues opérations analytiques ; si on les récuse parce qu’elles ont trop souvent servi, il faudrait se priver encore de tous les mots usuels et de tous ceux qui ne contiennent pas un mystère.
Un très beau et très fin dîner, au milieu duquel est servi un plat exquis : des bécasses au vin de Champagne, dont la recette a été rapportée par Mme Zola de Belgique, et dans la sauce duquel salmis, est écrasé du foie gras : ce qui fait un velouté sucré inénarrable. […] La soupe servie chez Mme Sichel, le docteur Martin tombe dîner. […] * * * Enfin Audiger établit le budget d’un homme de qualité qui vit à l’auberge, paye la nourriture de ses gens, et se sert d’un carrosse de remise. […] Et ce mépris, à certains moments, de la valeur de l’objet, me faisait raconter par lui que, chez son maître Guichard, il avait eu entre les mains, de petits personnages, découpés dans un vrai tableau de Watteau, avec un trou dans la tête, où passait une ficelle, et qui devaient avoir servi de marionnettes, dans un théâtre d’enfants. […] La lecture terminée de : La Faustin, Porel me dit justement, que la pièce ne peut pas être jouée par Réjane, qu’elle n’a pas la ligne du rôle, qu’il faut une tragédienne, qu’elle ne servirait pas la pièce, et que même la pièce nuirait à l’actrice, comme voulant usurper des rôles qui n’étaient pas son affaire.
L’essai qui suit sur Balzac ne peut servir que d’une introduction au beau livre de M. […] Y a-t-il un merveilleux chrétien dont nous puissions nous servir ? […] On a très bien dit que l’esprit ne suffit à rien, et sert à tout. […] Non seulement elle lui sert à illuminer ses lieux communs, mais encore, quelquefois, à s’en passer. […] Ces résidus, le commun des hommes s’en sert comme de signes de convention, sans chercher à en raviver le sens.
Grâce à cette méthode, ses surprises ne pouvaient plus lui servir de conclusions qu’en l’honneur de l’humanité. » Hélas ! […] Ce que j’admire en Clemenceau, c’est qu’il ne se sert du fait particulier que pour s’élever aux plus hautes généralisations de la pensée. […] Les moyens dont il se sert pour tirer des aveux de ceux-là qu’il suppose ou qu’il veut coupables, ne sont-ils pas, presque toujours, soit des délits caractérisés, soit même des crimes ? […] … Et, désignant le journal qui m’était tombé des mains, il dit encore : — Mais où a-t-il donc servi, celui-là ? […] monsieur, les idées ne servent qu’à pervertir les gens, ou bien à les ennuyer.
— L’intérêt de l’Etat leur servira de loi. […] Il y eut complicité, si je puis me servir de ce mot, du petit clergé en faveur du théâtre, contre le haut clergé, qui lui était très hostile. […] Albert Lambert le fils a toujours sa bonne et honnête « chaleur » traditionnelle et qui lui sert également dans tous les rôles et qui ne sert pas à les distinguer très profondément les uns des autres. […] C’est lui qui me présente ; et dupe du manège Je sers de passeport au fat qui me protège. […] J’ai servi le grand homme !
Une cause qui avait eu pour la servir un Rivarol, un Bonald, un Joseph de Maistre, un Balzac pouvait, devait revendiquer pour elle toutes les supériorités de l’esprit. […] Ce secret, le voici : c’est Jésus-Christ connu, aimé et servi dans l’Eucharistie ! […] Pareillement un grammairien reconnaîtra d’abord qu’une langue étant une machine à parler, son rôle n’est pas de la recréer, mais d’aider ceux qui l’emploient à bien s’en servir. […] Il s’en servait comme d’un instrument d’action au lieu de l’employer à un simple contrôle. […] En revanche, l’unicité même de cette expérience peut servir à poser d’une manière aiguë telle ou telle question.
Peut-on être triste quand on sert un être aussi supérieur que miss Blanche ? […] Le galéongi en mangea énormément ; suivant la coutume orientale, il insistait pour servir ses amis à droite et à gauche, et, quand il arrivait un morceau particulièrement épicé, il l’enfonçait de ses propres mains jusque dans le gosier de ses convives. […] À table, servi par trois laquais et par un sommelier dans de l’argent massif, il demande compte des plats et des bêtes qui les ont fournis. « Qui était ce mouton, Horrock, et quand l’avez-vous tué ? […] Esmond fait la guerre, sert un parti, vit au milieu des dangers et des affaires, jugeant de haut les révolutions et la politique, homme expérimenté, instruit, lettré, prévoyant, capable de grandes entreprises, muni de prudence et de courage, poursuivi de préoccupations et de chagrins, toujours triste et toujours fort. […] Blessed be God that I can serve you !”