Demain, questions d’esthétique À propos d’un livre de nouvelles théories esthétiques1, j’eus l’idée de consulter sur l’objet même de ce livre quelques-uns des écrivains que j’estime le plus foncièrement parmi ceux qui représentent les formules accomplies ; Il me semblait précieux d’avoir le sentiment des Maîtres actuels sur les tendances de la jeune littérature, sur sa valeur et sur son avenir : quoique mes conclusions personnelles fussent déjà prises, j’étais curieux de savoir comment, par les théories, les efforts de demain s’accorderaient avec les traditions d’hier et les œuvres d’aujourd’hui. […] Surtout, si de telles discussions s’orientent vers des applications prochaines et se concluent par ce sursum corda qui donne aux poêles la bonne frénésie de la création, elles me semblent assez nobles et vraiment poignantes. […] Il me semble qu’à grands traits l’histoire de la littérature moderne pourrait se résumer de la sorte que voici : À la grande différence des païens, pour qui la Forme, sans proscrire l’Idée, la primait, pour les modernes l’Idée, ou plutôt l’Ame Spirituelle, est l’objet principal de l’œuvre littéraire. […] Il me semble pourtant que par des poètes tels que Paul Verlaine, ce parfait musicien, et des prosateurs tels que Villiers de l’Isle-Àdam — pour ne nommer que ceux-là — les portes de l’avenir ont été du moins entr’ouvertes.
Comme l’instinct de l’amour, qui par moments élève l’homme le plus vulgaire au-dessus de lui-même, se change parfois en perversion et en férocité ; ainsi cette divine faculté de la religion put longtemps sembler un chancre qu’il fallait extirper de l’espèce humaine, une cause d’erreurs et de crimes que les sages devaient chercher à supprimer. […] Le brahmanisme n’a vécu jusqu’à nos jours que grâce au privilège étonnant de conservation que l’Inde semble posséder. […] Des accents inconnus se font déjà entendre pour exalter le martyre et célébrer la puissance de « l’homme de douleur. » A propos de quelqu’un de ces sublimes patients qui, comme Jérémie, teignaient de leur sang les rues de Jérusalem, un inspiré fit un cantique sur les souffrances et le triomphe du « Serviteur de Dieu », où toute la force prophétique du génie d’Israël sembla concentrée 86. « Il s’élevait comme un faible arbuste, comme un rejeton qui monte d’un sol aride ; il n’avait ni grâce ni beauté. […] Le tendre et clairvoyant Virgile semble répondre, comme par un écho secret, au second Isaïe ; la naissance d’un enfant le jette dans des rêves de palingénésie universelle 96.
Le beau génie de la Grèce, dit-il, semble s’obscurcir ; un nuage a voilé sa lumière ; mais c’est un des progrès moraux que le christianisme apportait au monde, un progrès de douleur sur soi et de charité pour les autres. […] en lisant ce volume, il m’a semblé qu’une partie de cet éloge pouvait s’appliquer à M. […] Nul mieux que lui n’avait mission, en effet, pour s’éprendre de la langue du Grand Siècle et pour la revendiquer comme sienne : il est certainement, de tous les écrivains de nos jours, celui qui en renouvelle le mieux les formes, et qui semble sous sa plume en ressusciter le plus naturellement la grandeur. […] Grâce à lui désormais, une foule de détails qui semblaient du ressort exclusif des bibliographes et des éditeurs et dont ces derniers ne faisaient qu’un usage très borné et très aride, ont pris un sens et une vie qui les rattache à l’histoire littéraire.
Il semble qu’il voudrait bien escamoter un péché aussi énorme. […] Il me semble qu’ils ne sont que familiers, qu’ils mettent la chose sous les yeux, et que ce mot long répété trois fois exprime merveilleusement la conformation extraordinaire du héron. […] Quelques gens de goût ont blâmé, avec raison, ce me semble, la femme en danger d’être battue ; le récit qui en fut fait en une farce ; tout cela est froid ; mais La Fontaine, après cette petite chute, se relève bien vite. […] Et puis cette longue période qui semble se prolonger comme les fausses espérances que la fortune nous donne, et l’adresse avec laquelle il garde pour la fin : Sans que l’effet aux promesses réponde.
Les photographes ont pris les plus merveilleux points de vue de l’univers, les paysages les plus pittoresques et les plus grandioses ont posé pour eux ; — il semble que la peinture soit vaincue et qu’elle n’ait plus qu’à s’exiler dans quelque bourgade encore barbare, en compagnie de l’antique diligence de nos pères. […] La Sainte Famille ne me semble ici qu’une enseigne : par elle le public est averti que l’artiste veut le frapper d’une impression mystique. […] Parfois il vous semble entrevoir ces figures étranges, ces monstres, que l’œil devine dans les arbres réels. […] À son approche, la nature a peur ; l’homme et la bête cherchent, pour s’y enfouir, les profondeurs les plus cachées des bois inaccessibles Le lapin effaré s’enfuit à toutes pattes vers son clapier, à travers ronces et broussailles… L’oiseau inquiet, perché sur le bord de son nid effondré que le vent de la destruction a jeté à bas de l’arbre, semble l’écouter venir.
C’est là ce qui donne à son livre une signification et une portée bien au-dessus de la signification et de la portée qu’il semble viser avec son simple et modeste titre : Études sur le Combat. […] L’auteur des Études sur le Combat excepte, il est vrai, un très petit nombre d’âmes, nées impassibles comme le bronze, et rares comme des aérolithes, car elles semblent venir directement du ciel ; mais cet homme de batailles, qui a pratiqué les batailles et qui n’est dupe d’aucune poésie faite après coup, ne croit guère aux héros que sous bénéfice d’inventaire, et sous l’action déterminée et décisive d’une discipline qui crée l’énergie et fait d’un homme cette force qu’on appelle un soldat… Observateur aiguisé par toutes les expériences de sa vie, le colonel Ardant du Picq sait que la puissance des armées est toujours en raison, non seulement directe, mais unique, de la puissance de leur discipline, et il le prouve, par tous les témoignages de l’histoire, chez les peuples que la guerre a le plus illustrés. […] Quand la mécanique, l’abominable mécanique, s’empare du monde et le broie sous ses bêtes et irrésistibles rouages, quand la science de la guerre a pris des proportions de destruction inconnues, par le fait d’engins nouvellement découverts et perfectionnés qui ne font plus d’elle qu’un épouvantable massacre à distance, voici une tête assez maîtresse de sa pensée, dans ce tapage du monde moderne bouleversé, pour ne pas se laisser opprimer par ces horribles découvertes, qui rendent, à ce qu’il semble, les Frédéric de Prusse et les Napoléon impossibles, et qui dépravent jusqu’au soldat ! […] L’avenir semble appartenir à la démocratie, mais, avant que cet avenir soit atteint par l’Europe, qui dit que la victoire, la domination, n’appartiendra pas un long temps à l’organisation militaire, qui périra ensuite faute d’aliments de vie quand, n’ayant plus d’ennemis extérieurs à vaincre, à surveiller, plus à combattre pour sa domination, elle n’aura plus sa raison d’être.
Il semble même s’être attendu pour l’écrire, mais, tout en s’attendant, il a montré dans une grande quantité d’écrits de ces qualités de vue, de groupement et de style, qui pouvaient faire tout espère ? […] l’esprit de parti semble ici avoir bénéficié de tout ce qu’a perdu le talent, et c’est dans ce sens qu’il s’est fait — au dommage de Macaulay — une compensation terrible ! […] La sienne ne semble qu’un prétexte, un moyen, et non pas un but. […] On a retourné contre lui l’insuccès de ses efforts à défendre un droit politique périssant dans l’exécration universelle de la religion qui semblait consacrer le mieux ce droit.
… Je n’ai pas aimé ce titre, qui semblait une démission et une menace de silence. […] Quand ses Méditations parurent, après les versifications du xviiie siècle et de l’Empire, elles semblèrent tomber du ciel. […] L’âme semble briser sa chaîne, et la prière Dans l’infini s’envole et monte, — c’est divin ! […] … L’oiseau qu’il attendait semblait arrivé.
S’il s’agissait de bien entendre et de goûter l’ancien français de Villehardouin, dont je suppose qu’on eût été séparé par quelque grande catastrophe sociale et quelque conquête, le plus sûr serait encore d’être Français, et, un peu d’étude aidant, on se trouverait aisément en avance à cet effet sur le plus docte des Germains. » Il semble que le résultat indiqué par ces considérations diverses, c’est qu’une École française , instituée à Athènes pour un certain nombre de jeunes architectes et de jeunes philologues , concilierait à la fois les intérêts de l’art et ceux de l’érudition. […] de Salvandy a été le premier à accueillir, à mettre en avant, et qui semblerait presque en voie d’exécution, si l’on en jugeait d’après les démarches préliminaires. […] On pourrait, ce semble, commencer simplement, ne fonder qu’un assez petit nombre de places d’élèves ; l’essentiel serait de commencer, et de se confier pour le développement à une terre qui a toujours rendu au centuple ce qu’on y a semé de généreux.
Du moins il ne me le semble pas. […] Il lui semble qu’il n’existe qu’une forme de société possible : la sienne, et il ne songe pas à se fatiguer l’imagination à rêver d’une autre organisation sociale. […] Je noterai cependant que le chien semble symboliser l’indiscrétion et le bavardage (V.