Et l’on sent très clairement que l’âme secrète de cette raillerie n’est point, comme celle d’autres grands railleurs, l’amour du vrai, du juste ou du bien. […] Ce secret irritant de sa sincérité ou de sa feintise, il le garde derrière son épée de gentilhomme.
Il s’en référa à son enseignement, qui avait été public ; il déclara n’avoir jamais eu de doctrine secrète ; il engagea l’ex-grand-prêtre à interroger ceux qui l’avaient écouté. […] Mais, à l’époque où écrivai Tacite, la politique romaine envers les chrétiens était changée ; on les tenait pour coupables de ligue secrète contre l’État.
ce moment indécis, qui chez Ève ne dura point et qui tourna mal, recommença souvent et se prolongea en mille retours dans la jeunesse brillante et parfois imprudente dont nous parlons ; mais toujours il fut contenu à temps et dominé par un sentiment plus fort, par je ne sais quelle secrète vertu. […] Bernard, était dans les postes et royaliste ; il fut compromis sous le Consulat, arrêté et mis au secret.
Ce n’est pas qu’il se dissimule les dispositions secrètes du Parlement et les procédés de cette compagnie : malgré ces belles paroles qui se disent aux grands jours, « le fond de l’esprit du Parlement est la paix, et il ne s’en éloigne jamais que par saillies », qui sont vite suivies de retours. […] Mme de Sévigné conseillait à sa fille de lui écrire également à ce sujet et de rentrer par là en correspondance avec lui : « Quand vous aurez écrit cette première lettre, croyez-moi, ne vous contraignez point ; s’il vous vient quelque folie au bout de votre plume, il en est charmé aussi bien que du sérieux : le fond de religion n’empêche point encore ces petites chamarrures. » C’était mieux pourtant ou pis que des chamarrures que les Mémoires où se complaisait en secret le cardinal de Retz, et qu’il venait d’achever à cette date, pour obéir à Mme de Caumartin, qui lui avait demandé le récit de sa vie.
Comment et en vertu de quelles lois générales le fait d’avoir un cerveau brachycéphale entraîne-t-il la croyance à l’égalité des droits, voilà le secret que l’anthropologie devrait et ne peut nous livrer : la psychophysiologie n’en est pas encore là, — ou plutôt la phrénologie n’en est plus là. […] Ce n’est donc pas donner des mouvements des sociétés une explication suffisante que d’en demander tout le secret à la création, puis à la propagation des idées individuelles.
L’amour a sa nuit, le poids et le secret des ténèbres dont il se nourrit, et c’est la lampe de l’intelligence, la lampe sous laquelle Platon écrit le Phèdre et Le banquet, que Psyché élève sur son époux et dont une goutte de l’huile qui éclairait l’idée de l’amour suffit ici à brûler, à exiler l’amour. […] Camille Mauclair (qui servent encore à nous montrer la pénétration de sa Magie de l’amour et d’une magie de l’art ) : " la caste des artistes est au monde la plus isolée avec celle des amants, et presque pour les mêmes raisons : désaveu universel, faculté de se priver du consentement universel, vaste aspiration vers la solitude, possession de secrets transfigurateurs.
C’est là le secret de l’orateur, du poète, du statuaire et du peintre. […] vous tromperez tout au plus l’âme indifférente et glacée qui n’a pas le secret de cette langue ; mais l’âme sensible, vous la repoussez ; elle démêle votre jeu, vos systèmes, vous voit arranger vos ressorts ; votre ton n’est pas le sien, et vos âmes ne sont pas faites pour s’entendre.
Fauriel était toujours tenté de faire, homme de pensée et nullement d’action, toujours pressé de sortir de la vie extérieure pour se réfugier dans l’étude secrète, profonde et sans partage ; nous le verrons, toutes les fois qu’il le pourra, donner sa démission. […] L’avis fut aussitôt transmis par Fauriel à Benjamin Constant, alors en Suisse, et de là toute une négociation à mots couverts, qui montre à quel point le secret des lettres et la liberté individuelle étaient peu respectés à cette époque glorieuse. […] Je dirai plus et sans excéder en rien la plus exacte vérité : Manzoni ne se peut bien connaître à fond que par Fauriel ; celui-ci est l’introducteur direct, secret et presque nécessaire, à l’étude de l’excellent poëte. […] Je recommande cette considération à ceux qui ont sondé dans quelques-uns de ses recoins secrets cette nature morale des poëtes. […] Le secret des lettres était très-peu respecté à cette époque, et l’on s’écrivait le plus souvent sous le couvert d’autres personnes : d’ailleurs, Fauriel étant en voyage, cette précaution devenait presque nécessaire.
» Et vous avez pris l’enfer, vous vous êtes fait diable ; vous avez voulu arracher leurs secrets aux démons de la nuit.
Puis, lorsqu’elle eut compris que pour motif secret Je n’avais, après tout, qu’un honnête intérêt, Elle me l’envoya seule ; et l’enfant timide Entrait, me regardait de son grand œil humide, Puis sortait emportant la pièce dans sa main.