Le propre de l’éloquence est non seulement de remuer, mais d’élever l’âme ; c’est l’effet même de celle qui ne paraît destinée qu’à nous arracher des larmes ; le pathétique et le sublime se tiennent ; en se sentant attendri, on se trouve en même temps plus grand, parce qu’on se trouve meilleur ; la tristesse délicieuse et douce, que produisent en nous un discours, un tableau touchant, nous donne bonne opinion de nous-mêmes par le témoignage qu’elle nous rend de la sensibilité de notre âme ; ce témoignage est une des principales sources du plaisir qu’on goûte en aimant, et en général de celui que les sentiments tendres et profonds nous font éprouver. […] L’obligation où se trouve le poète de chercher l’expression, lui fait souvent rencontrer la plus énergique et la plus propre, qu’il n’eût peut-être pas trouvée s’il eût écrit en prose, parce que la paresse naturelle l’eût porté à se contenter du premier mot qui se serait offert à sa plume.
N’est-ce pas un fait d’expérience que si l’on confie à une seule classe de citoyens l’exécution comme la confection des lois par lesquelles doivent être maintenues ou obtenues l’égalité civile, juridique, économique, ces égalités mêmes se trouvent fatalement menacées ? […] L’égalité politique serait ainsi conçue comme une sorte de garantie générale de toutes les autres : par celle-là comme par celles-ci une même idée se manifesterait, qui se trouve conforme à notre définition : ce que paraissent vouloir les sociétés modernes, occidentales, c’est qu’on tienne compte des différences des hommes en même temps que, de leurs ressemblances, et que par suite on proportionne, aux valeurs de leurs actions personnelles, les sanctions qu’on leur distribue. […] On sait d’ailleurs qu’en fait, lorsque des individus étrangers l’un à l’autre entrent en relation, ils ne se trouvent plus désormais, en face l’un de l’autre, dépourvus de droits.
La réputation de Louise Labé se trouve attaquée à deux reprises dans les écrits de cet homme atrabilaire. […] On conte ceci : Charles de Luxembourg, le futur empereur, se trouvait à Avignon. […] Diane Salviati se trouvait être la propre nièce de Mlle de Pré, que Ronsard rendit immortelle sous le nom de Cassandre. […] La belle Diane, qui était promise à un autre, se trouva parmi les spectateurs, et elle mourut peu de temps après. […] Toute la rue se soulève et, sans la faveur d’un vieil homme de longue robe, qui se trouva là inopinément, on l’eût sans doute lapidé.
À peine, dans tout le rôle de Brutus, se trouve-t-il une image basse, et c’est au moment où il se laisse aller à la colère. […] Il tenait son droit de sa mère Béatrix, fille aînée de Malcolm : la cadette, Doada, était mère de Macbeth, qui se trouvait ainsi cousin-germain de Duncan. […] Alors Duncan fit avertir Macbeth, qui, arrivant en diligence et entrant sans obstacle dans le camp, massacra tous les Norvégiens, dont la plupart ne se réveillèrent pas, et dont les autres se trouvèrent tellement étourdis par l’effet du soporifique qu’ils ne purent faire aucune défense. […] Or, l’ouvrage de Girolamo della Corte, qui devait avoir vingt-deux livres, se trouve interrompu au milieu du vingtième livre et à l’année 1560 par la maladie de l’auteur. […] La scène du procès de Richard, en particulier, manque tout entière dans cette édition, et se trouve pour la première fois dans celle de 1608.
Au bout de chacun de ses baisers se trouvait la pensée de l’enfant ; car tout amour qui n’avait pas l’enfant pour but lui semblait inutile et vilain. […] La progression de là déchéance est admirablement observée, pas à pas, glissement à glissement ; c’est une pente au bas de laquelle on se trouve sans s’apercevoir qu’on l’a descendue. […] On pourra sans doute la taxer d’exagération, mais qui peut se vanter de savoir ou doivent s’arrêter les phénomènes cérébraux et ou se trouve exactement la ligne de démarcation qui sépare la raison de la déraison ? […] Pourquoi, elle qui a l’horreur du sang, a-t-elle intitulé Pages rouges ces pages où se trouvent, en même temps que l’amour de l’humanité, celui de la patrie et de la vérité ? […] L’animal, naturellement tendre, se trouva cuit à point.
Il faut comprendre aussi que l’expression qui est à l’état de cliché dans un style peut se trouver dans un autre à l’état d’image renouvelée. […] Privés de la vérité des lieux communs, les hommes se trouveraient sans défense, sans appui et sans nourriture. […] On se trouva donc en possession d’une véritable langue hiéroglyphique apte à figurer aux yeux des affirmations élémentaires. […] La réaction évangélique acheva l’œuvre de la syphilis et les sociétés européennes se trouvèrent dans des conditions si nouvelles qu’une nouvelle morale leur fut nécessaire. […] Cette pièce se trouve dans plusieurs Recueils du temps.
J’y ai donné d’assez rares articles littéraires, dont quelques-uns se trouvent recueillis dans les précédents volumes ; quelques autres que je pourrais regretter sont empreints d’une personnalité assez vive pour que je les y laisse.
On s’attend à s’épancher : on se trouve à sec, si l’on ne veut nourrir ses causeries et ses lettres de commérages et de niaiseries, ou remplir son journal du détail extérieur et insignifiant de sa vie.
D’après cette analogie si caractérisée, le savant Auteur prétend que les Prêtres Egyptiens ayant eu connoissance des Livres Hébreux, & que, s’étant apperçus qu’ils contenoient des détails sur leur patrie, ils s’en servirent pour se fabriquer des Annales & une longue suite de Rois, dont les noms, altérés à la vérité, se trouvent dans l’Historien sacré.
J’étois dans un âge où l’on aime à faire des choses extraordinaires et éclatantes, et je ne trouvois pas que rien le fût davantage que d’enlever en même temps la reine au roi son mari et au cardinal de Richelieu qui en étoit jaloux, et d’ôter Mlle d’Hautefort au roi qui en étoit amoureux. » Toutes ces fabuleuses intrigues finirent pour lui, à la fuite de Mme de Chevreuse, par huit jours de Bastille et un exil de deux ou trois ans à Verteuil (1639-1642) : c’était en être quitte à bon compte avec Richelieu, et cet exil un peu languissant se trouvait encore agréablement diversifié, il l’avoue, par les douceurs de la famille127, les plaisirs de la campagne, et les espérances surtout d’un règne prochain où la reine paierait ses fidèles services. […] A ce moment décisif et d’entrain universel, M. de La Rochefoucauld, qui aimait peu les hauts discours, et qui ne croyait que causer, dit son mot : un grand silence s’était fait ; il se trouva avoir parlé pour tout le monde, et chaque parole demeura. […] Pendant les conférences de Bordeaux (octobre 1650), comme il se trouvait avec M. de Bouillon et le conseiller d’État Lenet dans le carrosse du cardinal Mazarin, celui-ci se mit à rire en disant : « Qui auroit pu croire, il « y a seulement huit jours, que nous serions tous quatre aujourd’hui « dans un même carrosse ? […] Après cela, je lui réponds qu’il sera le premier à y souscrire… » Pourquoi ce malin petit Avis ne se trouve-t-il reproduit dans aucune des éditions ordinaires de La Rochefoucauld ?