Le séjour au château de Silly chez une amie d’enfance, l’arrivée du jeune marquis, son indifférence naturelle, la scène de la charmille entre les deux jeunes filles qu’il entend sans être vu, sa curiosité qui s’éveille bien plus que son désir, l’émotion de celle qui s’en croit l’objet, son empire toutefois sur elle-même, la promenade en tête à tête où l’astronomie vient si à propos, et cette jeune âme qui goûte l’austère douceur de se maîtriser, cette suite légère compose tout un roman touchant et simple, un de ces souvenirs qui ne se rencontrent qu’une fois dans la vie, et où le cœur lassé se repose toujours avec une nouvelle fraîcheur. […] Elle les observait à l’aise et aussi à ses dépens dans cette petite cour de Sceaux, absolument comme on observe de gros poissons dans un petit bassin : « Les Grands, écrivait-elle à Mme du Deffand, à force de s’étendre, deviennent si minces qu’on voit le jour au travers : c’est une belle étude de les contempler, je ne sais rien qui ramène plus à la philosophie. » Les scènes avec la duchesse de La Ferté et les aventures à Versailles sont d’un excellent comique et du meilleur goût, du plus franc, du plus simple ; cela va de pair avec la plaisanterie des Mémoires de Grammont. […] Les scènes railleuses où apparaissent Mme du Châtelet et Voltaire jettent au passage une variété pleine d’éclat.
Alors eut lieu, selon tous les récits, une scène révoltante. […] Jean ne sait rien de cette scène. […] Pour apprécier l’exactitude de la couleur de cette scène chez les évangélistes, voyez Philon, Leg. ad Caïum, § 38.
Aujourd’hui, pour ne parler que des musiciens à qui les préventions du public et des coalitions inavouables interdisent l’accès des scènes parisiennes, de quel côté s’il vous plaît, se trouvent leurs dévoués partisans, leurs zélés défenseurs, si le mot n’est pas trop ambitieux ? […] Ce que nous devons surtout nous assimiler dans le théâtre de Wagner, c’est la rigoureuse logique de ce créateur puissant, son instinct de la scène, sa large et humaine méthode dramatique. […] 3° Constantin Frantz : Les Monuments nationaux en Allemagne, 4° Heinrich Porges : Les répétitions du Ring en 1876 : Siegfried, Ier acte, scènes 2 et 3.
Ainsi, lorsqu’au sortir d’une scène d’orage, où il a secouru et longtemps veillé Julie évanouie, Raphaël nous décrit, au matin, l’abbaye de Hautecombe, avec son architecture vivante de ronces, de lierres flottants, de giroflées suspendues, de plantes grimpantes, avec son luxe de soleil, de parfums, de murmures, de saintes psalmodies des vents, des eaux, des oiseaux, des échos sonores…, quand il s’écrie : « La Nature est le grand prêtre, le grand décorateur, le grand poète sacré et le grand musicien de Dieu » ; il se sent obligé presque aussitôt de nous avertir qu’il n’a songé à tout cela que depuis : « Je n’étais pas, en ce moment, assez maître de mes pensées, dit-il, pour me rendre compte à moi-même de ces vagues réflexions. » Pourquoi donc alors venir nous en rendre compte avec ce double faste de métaphysique et de couleurs ? […] Je n’insisterai pas sur les grandes scènes du roman, pas même sur celle du suicide, qui est encadrée magnifiquement, comme toujours, mais qui, telle qu’elle nous est racontée, manque son effet, et qui finit d’ailleurs assez ridiculement. […] Quant aux grandes scènes finales de l’arbre de Saint-Cloud, autrement dit l’arbre de l’Adoration, et aux promenades dans le parc de Mousseaux, j’y suis peu sensible ; elles rentrent dans ce nouveau système d’amour, qui consiste à identifier Julie avec la nature et avec Dieu, à faire de tous les trois un mélange qui semble tenir à la présente religion de l’auteur, et qui appartient peut-être à la future religion du monde.
Oui, si le personnage que l’on met en scène passe dans le tableau comme par hasard, sans avoir rien à y faire. […] Le statuaire a-t-il assisté à cette scène ? […] Met-il en scène des personnages historiques ou légendaires ? […] Nous présente-t-il une scène quelconque où plusieurs personnages jouent un rôle ? […] La scène, prise à part, peut avoir son intérêt ; mais c’est bon, comme on dit, pour une fois.
Nous ne savons pas si le lecteur est frappé comme nous ; mais nous trouvons dans cette scène de la Genèse quelque chose de si extraordinaire et de si grand, qu’elle se dérobe à toutes les explications du critique ; l’admiration manque de termes, et l’art rentre dans le néant. […] Il est certain que l’amour des lecteurs se porte sur les Troyens, contre l’intention du poète, parce que les scènes dramatiques se passent toutes dans les murs d’Ilion.
Si sa pensée habituelle est triste, sombre et noire, s’il fait toujours nuit dans sa tête mélancolique et dans son lugubre atelier, s’il bannit le jour de sa chambre, s’il cherche la solitude et les ténèbres, n’aurez-vous pas raison de vous attendre à une scène vigoureuse peut-être, mais obscure, terne et sombre ? […] En passant de la palette sur la scène entière de la composition, la couleur est modifiée, affaiblie, rehaussée et change totalement d’effet.
que la scène qu’on n’ose pas décrire, parce qu’elle n’est pas descriptible, qui précède le coup de couteau de la fin ? […] Est-ce que Dumas fils, qui rumine ces drôlesses-là un peu trop à la fin, ne les a pas usées pour son propre compte à la scène dans La Dame aux camélias, dans Le Demi-Monde et partout !
Les plus piquantes pages du livre de M. de Lescure sont consacrées à peindre, d’après les témoignages contemporains, la scène et les acteurs qui furent l’objet de cette observation. […] On lui fait entendre la Favorite, mais légèrement modifiée pour les besoins de la scène. […] Il semble presque impossible que l’historien philosophe arrive jamais à la reproduction de la scène vivante et colorée, telle que l’historien conteur la donne constamment. […] Il n’en va pas ainsi lorsqu’il s’agit d’une pièce de théâtre, à tout le moins d’une pièce composée en vue de la scène. […] La seconde lui permet de voir les émotions qui, dans la salle, correspondent aux paroles, aux gestes, aux actions des personnages de la scène.
Scène curieuse que ce Mirliton ! […] ce sont de vraies scènes de comédie, ces lettres ! […] Témoin de cette scène, avais-je éprouvé quelque déception ? […] Les vieux militaires se mordaient les lèvres d’assister à ces scènes de soldatesque ivre de sang, des scènes que rien ne rendait, après tout, nécessaires. […] Mais dans cette scène chaque mot porte et touche le cœur.