Ils en furent les soutiens comme des artistes, amants de la gloire et du beau, et par ce côté-là aimant déjà le Peuple ; reliant d’ailleurs, dans leurs idées religieuses, le pouvoir temporel à la bonté céleste, soumettant le devoir et la grandeur des rois à la charité du Christianisme.
Il est simple assurément, simple comme une pyramide, ce plan de Bossuet : commandement d’un côté, obéissance de l’autre ; Dieu et l’homme, le roi et le sujet, l’Église et le croyant.
Ils étaient tous les trois, dans des mesures diverses et pour des causes différentes, ennemis du despotisme militaire qui avait succédé à l’anarchie de la Révolution, et qui pesait alors sur les esprits plus encore que sur les institutions : mon père, par attachement chevaleresque aux rois de sa jeunesse, pour lesquels il avait versé son sang et joué sa tête ; M. de Vaudran, par amertume d’une situation élevée conquise par ses talents, perdue dans l’écroulement général des choses ; l’abbé Dumont, par ardeur pour la liberté dont il avait déploré les excès dans sa première jeunesse, mais dont il s’indignait maintenant de voir la respiration même étouffée en lui et autour de lui.
Un paysan, Mistral, ce fils de roi ! […] -" roi, dans les nuits d’hiver, alors qu’autour d’un grand feu, toi et tes compagnons vous êtes attablés, il arrive parfois qu’un passereau égaré, entre par une ouverture, traverse la table et ressort à l’autre bout.
La Pythie nous rappelle par son dessin, son symbole, et les fureurs de son mouvement, les grandes odes romantiques où Lamartine et Victor Hugo ont pris pour sujet l’inspiration poétique, l’ont symbolisée le premier dans Ganymède enlevé aux cieux, le second dans Mazeppa, attaché sur un cheval sauvage, et qui, à la fin de sa course effroyable, se relève roi. […] Pour la poésie classique c’était surtout le cœur, le cœur humain, c’était aussi l’Etat et le roi, c’était même, avec Boileau, le métier littéraire.
Nous savons d’avance ce qu’il nous sera donné de découvrir du haut de notre tour d’observation : quelques fantasias brillantes d’un cavalier aventureux ; l’arrivée d’un voyageur intéressant, abondant en souvenirs curieux, la halte pittoresque d’une troupe de zingari ; mais, moins heureux que le veilleur du poète grec, il ne nous sera probablement pas donné de signaler le retour des rois qui auront pris Ilion. […] Une œuvre idéale par excellence, c’est celle qui nous montre une série de faits dont la cause se métamorphose sans cesse sous nos yeux chaque fois que nous essayons de la nommer, et recule toujours devant nous à mesure que nous avançons vers elle, pareille à la nature qui ne nous laisse démêler une de ses obscurités que pour nous en présenter immédiatement une nouvelle : un Œdipe roi, un Hamlet. Puisque je viens de nommer Œdipe roi, je veux emprunter à cette grande œuvre un terme de comparaison qui me permettra de faire saisir avec la dernière exactitude la nature de ce sentiment du mystère qui est l’essence même de toute poésie. […] Comme ce roi jaloux d’un des drames de Shakespeare qui, ne pouvant atteindre son rival imaginaire, croit qu’en tuant sa femme il retrouvera au moins la moitié de son repos, le comte Kostia s’est persuadé que, s’il peut parvenir à éteindre sur le visage de sa fille ce sourire qui lui rappelle un visage trop aimé, il pourra guérir et vivre. […] Ailleurs de petites bizarreries de sentiment trahissent la lecture des humoristes anglais ; plusieurs fois, par exemple dans le si touchant et si original épisode du petit roi nègre Madou, du roman de Jack, certaines interjections introduites quelque peu artificiellement dans le récit révèlent la lecture de Sterne.
Accusé de je ne sais plus quelles extravagances, arrêté à Dresde, jeté en prison à Berlin, tenu au secret le plus rigoureux pendant plus de six mois, ma conduite en cette circonstance, les premières rudesses, puis la loyauté du gouvernement prussien qui s’était plu à reconnaître qu’on l’avait trompé, ses offres généreuses, celles du roi des Pays-Bas, mon refus de me séparer de mon pays dans la douloureuse épreuve qu’il traversait, tout cela m’avait composé une renommée bien au-dessus de mon mérite ; en sorte qu’après les élections de 1827, qui renversèrent le ministère de M. de Villèle et portèrent M. […] Les premiers coups et un pouvoir qui n’est plus m’en écartèrent ; je suis heureux et fier d’y reparaître aujourd’hui, au retour des espérances constitutionnelles de la France ; et, dans ma loyale reconnaissance, j’éprouve le besoin d’en remercier publiquement mon pays, le Roi et l’administration nouvelle. […] Charlemagne, c’est le moyen âge s’asseyant enfin sur les bases qui lui sont propres et se constituant pour des siècles ; Grégoire VII, c’est l’idée même de la papauté ; saint Louis, c’est le saint couronné, le héros chrétien ; Henri IV, le type du roi français ; Richelieu, le génie de l’ordre ; Louis XIV, la monarchie absolue sur son déclin, dans sa majesté et dans sa faiblesse ; Gustave-Adolphe, le protestantisme conquérant ; Pierre le Grand, la crise de la barbarie passant violemment à la civilisation ; Napoléon, la démocratie organisée95. […] En effet, j’y vois un roi, une monarchie puissante, un trône fort et respecté ; j’y vois une chambre des pairs investie de privilèges, entourée de la vénération universelle ; j’y vois une religion qui, prenant nos enfants dès le berceau, enseigne à chacun de bonne heure ses devoirs en ce monde et la fin de cette vie. […] Notre glorieuse constitution n’est pas la fiction mathématique de l’équilibre artificiel du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, vaines abstractions qu’il faut laisser à l’enfance du gouvernement représentatif ; notre constitution, c’est la fusion réelle du roi et du peuple, cherchant ensemble la meilleure manière de gouverner et d’être utile à la commune patrie.
Ces prémices importent seules ici et se résument dans la glorification de toutes nos énergies, dans cette tension de tout l’être, dans cette vie « doublée et redoublée » dont parle Gobineau et qu’incarnent les héros des Pléiades, ces « fils de rois ». […] vous les gens, les vieilles gens, Qui regardez passer dans vos villages Les empereurs et les bergers et les rois mages Et leurs bêtes dont le troupeau les suit, Allumez d’or vos cœurs et vos fenêtres Pour voir enfin, par à travers la nuit, Ce qui depuis mille et mille ans, S’efforce à naître. […] Un menuisier cloue du bois, un paysan fauche de l’herbe et c’est l’annonce de la Mort, l’implacable intruse, Hjalmar, le vieux roi sensuel poussé par sa femme, s’introduit chez la princesse Maleine. […] Le passage suivant, que j’extrais du Livre des Rois est des plus caractéristique. […] C’est pourquoi lorsque le roi déplia sa serviette elle se brisa entre ses mains.
Je suis comme le juif errant. » Il n’a plus tout à fait pour ce qui peut en arriver la même indifférence qu’autrefois ; marié, bientôt père, il sent les obligations qu’il a contractées ; il a acquis une valeur pour ceux à qui sa vie est utile : « Cela ne m’empêcherait pas de l’exposer mille fois le jour avec sang-froid pour la gloire et le roi que je crois nécessaire à mon pays.
Comme, selon ce parti, l’ordre actuel n’est que la continuation de la Restauration sous un autre roi, ceux qui furent à leurs risques et périls contre la Restauration et qui, la jugeant de bonne heure incorrigible et funeste, conspirèrent pour en délivrer la France, ceux-là peuvent bien être tolérés aujourd’hui, et on consent apparemment à ne pas trop les inquiéter sur le passé ; mais il ne faut pas qu’ils se vantent trop haut de leur résistance d’autrefois, de leurs efforts périlleux ; il ne faut pas surtout qu’ils songent à nous donner comme des victimes publiques leurs compagnons morts sous la hache pour avoir voulu hâter des jours meilleurs. — Et puis, voyez-vous, qu’est-ce que ces pertes obscures dont on prétend faire tant de bruit ?