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573. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Malherbe, avec différens auteurs. » pp. 148-156

A moins de cela , ajouta-t-il, vous ne devez pas exposer votre réputation, en produisant une pièce si ridicule.

574. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

On tournoit en ridicule la personne du docteur, son air, sa figure, ses manières, ses discours.

575. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

Puis, les moins perspicaces avaient fini par s’apercevoir du ridicule de cette soi-disant « Histoire Naturelle et Sociale d’une famille sous le Second Empire », de la fragilité du fil héréditaire, de l’enfantillage du fameux arbre généalogique, de l’ignorance médicale et scientifique profonde du Maître.

576. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « I. Historiographes et historiens » pp. 1-8

Littérairement chacun a fait sur le monument de notre histoire sa petite arabesque, mais ce qui n’est, au point de vue intellectuel, qu’une profanation, amoindrie par le ridicule, socialement et politiquement est devenu bientôt dangereux !

577. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Colletet, pensionné par un ministre, n’en est pas moins ridicule, et le Cid persécuté n’en vaut que mieux.

578. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

C’est avilir l’art d’écrire que de l’employer à propager ces ridicules. » Voilà de bonnes choses ; la citation m’a entraîné loin, je ne m’en repens pas. […] Je citerais mille vers qui ne sont ni fous ni étranges, ce serait déjà beaucoup, mais qui sont ridicules. […] C’est là Hugo, banal ou ridicule. […] Je crois qu’en philosophie elle fera taire enfin ce verbiage ridicule qui consiste à nous donner des fétiches pour des réalités et des mensonges tyranniques pour des vérités protectrices. […] … Aujourd’hui cette littérature ne nous paraît-elle pas aussi ridicule qu’un habit d’incroyable ?

579. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Une figure ridicule, grand nez, grandes lunettes, grandes moustaches en croc, apparaît entre deux rideaux. — Tout cela est d’une jolie couleur, fine et simple, et ces trois personnages se détachent parfaitement sur un fond gris. […] De là ces recherches de maigreur, de pâleur et toutes ces conventions ridicules, adoptées sans examen et sans bonne foi. […] On se rappelle encore la Fille de Jephté pleurant sa virginité ; — ces longueurs excessives de mains et de pieds, ces ovales de têtes exagérés, ces afféteries ridicules, — conventions et habitudes du pinceau qui ressemblent passablement à du chic, sont des défauts singuliers chez un adorateur fervent de la forme. […] Cependant elle n’est pas trop mal choisie, car il a quelques-uns des travers et des ridicules de MM. les ingristes, c’est-à-dire le fanatisme du petit et du joli, et l’enthousiasme du beau papier et des toiles fines. […] Faute ridicule pour deux raisons : d’abord la poésie n’est pas le but immédiat du peintre ; quand elle se trouve mêlée à la peinture, l’œuvre n’en vaut que mieux, mais elle ne peut pas en déguiser les faiblesses.

580. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Les post-scriptum des lettres de La Rochefoucauld sont remplis et assaisonnés de ces sentences qu’il essaie, qu’il retouche, qu’il retire presque en les hasardant, dont il va peut-être avoir regret, dit-il, dès que le courrier sera parti : « La honte me prend de vous envoyer des ouvrages, écrit-il à quelqu’un qui vient de perdre un quartier de rentes sur l’Hôtel-de-Ville ; tout de bon, si vous les trouvez ridicules, renvoyez-les-moi sans les montrer à Mme de Sablé. » Mais on ne manquait pas de les montrer, il le savait bien. […] La part que Mme de Sablé eut dans la composition et la publication des Maximes, ce rôle d’amie moraliste et un peu littéraire qu’elle remplit durant ces années essentielles auprès de l’auteur, donnerait ici le droit de parler d’elle plus à fond, si ce n’était du côté de Port-Royal qu’il nous convient surtout de l’étudier : esprit charmant, coquet, pourtant solide ; femme rare, malgré des ridicules, à qui Arnauld envoyait le Discours manuscrit de la Logique en lui disant : « Ce ne sont que des personnes comme vous que nous voulons en avoir pour juges ; » et à qui presque en même temps M. de La Rochefoucauld écrivait : « Vous savez que je ne crois que vous sur de certains chapitres, et surtout sur les replis du cœur. » Elle forme comme le vrai lien entre La Rochefoucauld et Nicole. […] Dans un gouvernement constitutionnel, où il faut tout haut se louer quelque peu soi-même (on en a des exemples) et louer à la fois la majorité des assistants, on voit que M. de La Rochefoucauld n’aurait pu être autre chose que ce qu’il fut de son temps, un moraliste toujours. — J’ajouterai encore cette note écrite après coup, mais qui revient bien à ce qui précède :« Il parlait à ravir devant deux ou trois ou cinq personnes ; mais dès que cela devenait cercle, et à plus forte raison devant un auditoire, il ne le pouvait plus. — Il avait grande peur du ridicule, il le sentait vivement, il le voyait là où d’autres moins délicats ne le voyaient pas.

581. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Pour le retenir et l’assouvir, stimulés par la concurrence, les trouvères, ayant épuisé la matière épique, se jettent dans la fantaisie : ils fabriquent de l’épopée, gauches contrefaçons qui insensiblement, sans que personne y pense, deviendront de ridicules parodies : et de jour en jour la poésie traditionnelle et populaire s’altère, se dissout et se noie davantage dans l’immense fatras de l’invention littéraire. […] On vit alors, pour cette clientèle nouvelle, les barons accablés, protégés, éclipsés surtout par de petits nobles de campagne, par de bons bourgeois, par des vilains même : ridicules d’aspect par tradition, membrus, velus, trapus, larges d’épaules, courts de jambes, ayant sourcils broussailleux et mains énormes, les paysans sont vaillants, généreux, sublimes, et leur vertu caresse l’orgueil des foules que leur extérieur a gagnées. […] L’élaboration de l’épopée s’était, faite en condensant dans la fixité d’un type héroïque diverses physionomies de personnages héroïques : dans la décomposition du genre, au contraire, chaque type se résout en plusieurs figures de fantaisie, graves ou ridicules, outrées de sublimité ou de bassesse, selon l’utilité particulière de chaque sujet.

582. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Un rêveur, un apôtre croit rendre service à une famille qui vivait tranquillement dans un déshonneur inconscient, en lui révélant son ignominie, en essayant d’éveiller en elle la conscience morale : et cela n’aboutit qu’aux plus tristes et aux plus inutiles catastrophes  Et, de même, dans Solness le constructeur, il nous fait voir l’orgueil intellectuel induisant un homme de génie à manquer de bonté, à faire souffrir tout autour de lui, et le poussant finalement à une mort ridicule et tragique. […] qu’ils le dédaignent et le jugent toujours ridicule ou vil ? […] Bouvard et Pécuchet, ces deux bonshommes que Flaubert chérissait quoique ridicules, et dont il a prétendu faire des sortes de don Quichottes de la demi-science, mais ils ne font que ça, être inquiets du mystère universel !

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