L’homme réellement moral ne serait pas précisément bon, car la bonté ne l’emporterait point sur ses autres qualités, il serait juste et, au besoin, rigoureux ; il ne serait point généreux, car il donnerait à chacun seulement ce qui lui revient ; le courage ne se ferait point remarquer en lui, car il ne s’exposerait que par nécessité.
A la fin, se réveillant et serrant la main du jeune homme : « On voit bien, mon ami, lui dit-il, que ces hommes-là ne font pas oraison. » Le mot m’est dernièrement revenu à l’esprit, à propos de certains discours.
Je les vois, je les entends, je les revois, je me familiarise avec eux, & je reviens à mes derniers sentimens, avec la résolution de les professer hautement.
Combien nous semblons revenus de cette époque où Stendhal regrettait que les femmes auteurs ne fussent pas plus franches !
» disait Bossuet, et c’est toujours à ce mot-là qu’il faut revenir.
Il faut donc en revenir au témoignage de la conscience comme au seul moyen possible de prouver la liberté.
Leur pensée revient à la mienne ; mais nous employons diverses dénominations. […] ayez lu ce livre quand je reviendrai : il est clair que l’expression ayez lû est impérative ; qu’elle est du tems prétérit, puisqu’elle désigne l’action de lire comme passée à l’égard de mon retour : enfin que c’est un prétérit postérieur, parce que ce passé est relatif à une époque postérieure à l’acte de la parole, je reviendrai. […] Il est pareillement bien remplacé par le prétérit postérieur de l’indicatif ; vous aurez lu ce livre quand je reviendrai : & cette substitution de l’un des tems pour l’autre a les mêmes principes que pour les présens ; c’est énergie ou euphémisme quand on s’attache à la précision ; c’est harmonie quand on fait moins d’attention aux idées accessoires différencielles.
La modernité, c’est encore ce qui, dans les cervelles, a l’empreinte du moment où nous sommes ; c’est une certaine fleur de culture extrême ou de perversion intellectuelle ; un tour d’esprit et de langage fait surtout d’outrance, de recherche et d’irrévérence, où dominent le paradoxe, l’ironie et « la blague », où se trahit le fiévreux de l’existence, une expérience amère, une prétention à être revenu de tout, en même temps qu’une sensibilité excessive ; et c’est aussi, chez quelques personnes privilégiées, une bonté, une tendresse de cœur que les désillusions du blasé font plus désintéressée, et que l’intelligence du critique et de l’artiste fait plus indulgente et plus délicate… La modernité, c’est une chose à la fois très vague et très simple ; et l’on dira peut-être que la découverte de MM. de Goncourt n’est point si extraordinaire, qu’on avait inventé « le moderne » bien avant eux, qu’il n’y faut que des yeux.
Le devoir est érigé en fait absolu pour nous, inconditionnel, du moins indépendant de conditions sur lesquelles nous puissions revenir.
Toujours le désir des choses défendues trouble la paix des amours féminines, et voici que le premier homme est chassé du paradis terrestre, et qu’Éros s’envole éveillé par la goutte d’huile, et que Lohengrin interrogé s’en retourne, pour ne plus revenir, vers les splendeurs désormais sans joie de Monsalvat.