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2660. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

    Ce sujet revenait sans cesse en leurs discours.

2661. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

Des images, ou représentations des objets, c’est-à-dire ce qui flotte intérieurement devant lui, subsiste quelque temps, s’efface, et revient, lorsqu’il a contemplé tel arbre, tel animal, bref, une chose sensible.

2662. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

CXIV Un jour que nous étions sans défiance, ma sœur auprès de sa quenouille sur le seuil de la cabane ; moi occupé à tresser des nattes de sparteria avec des joncs devant la porte, assis au soleil ; Hyeronimo à retourner les figues qui séchaient sur le toit ; Fior d’Aliza et le chien, à garder ses chèvres et ses chevreaux, bien loin derrière les châtaigniers, dans les bruyères qui touchent à notre ancien champ de maïs, sa chèvre entraîna par son exemple ses chevreaux à descendre du rocher dans le maïs et à brouter les mauvaises herbes entre les cannes déjà mûres ; cela ne faisait aucun mal, monsieur, car les feuilles des cannes étaient déjà jaunes et sèches, et les chevreaux ne les mordillaient seulement pas ; le petit chien Zampogna s’amusait innocemment à courir à travers les cannes après les alouettes, et à revenir tout joyeux vers Fior d’Aliza qui lui jetait des noisettes pour les lui faire rapporter dans son tablier.

2663. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

»    En réalité, ce qu’il traduit ainsi, ce n’est pas l’impossibilité d’aimer Dieu, mais celle de le concevoir tel qu’il puisse être aimé, ou (ce qui revient au même) l’impuissance à l’imaginer dès qu’on essaye de le concevoir comme il doit être : principe des choses, éternel, omnipotent, infini… Comment donc faire ?

2664. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Je reviens à son âme, qui était gracieuse et noble, et qui alla toujours s’embellissant. — Il faut se souvenir ici que les pages les plus douloureuses peut-être et les plus imprégnées de l’amour de la terre natale qui aient été écrites sur l’« année terrible » sont d’Alphonse Daudet. — Il ne faut pas oublier non plus que cet homme dont la sensibilité et l’imagination furent si vives et l’observation si hardie, n’a pas laissé une seule page impure ; qu’en ce temps de littérature luxurieuse, et même lorsqu’il traitait les sujets les plus scabreux, une fière délicatesse retint sa plume, et que l’auteur de Sapho est peut-être le plus chaste de nos grands romanciers.

2665. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Poe se marie ; et les circonstances lui ayant ainsi permis d’augmenter le rayon de ses souffrances, voici les désastres qui reviennent et se suivent, que chassé de ville en ville et de rédaction en rédaction, restant besoigneux, lent à travailler, querelleur, aigri, affolé par le spectacle de la maladie qui minait sa femme, semblait l’abandonner et la ressaisissait, il se jeta dans le vice qui consomma sa ruine, se mit à boire les redoutables liqueurs que l’on débite en Amérique, ces délabrants mélanges d’alcool, d’aromates et de glace ; et toujours luttant contre sa tentation et toujours succombant, reportant l’amour enfantin qui purifiait sa pauvre âme, de sa femme morte à sa belle-mère, quêtant un peu de sympathie auprès de toutes les femmes qu’il trouvait sur un chemin et ne recevant qu’une sorte de pitié timide, ayant tenté de se suicider pour une déconvenue de cette espèce, atteint enfin de la peur de la bête pourchassée, du délire des persécutions, multipliant ses dernières ivresses qui le menaient de chute en chute à la mort, — il en vint, l’homme en qui se résumaient la beauté, la pensée, la force masculine, à avoir cette face de vieille femme hagarde et blanche que nous montre un dernier portrait, cette face creusée, tuméfiée, striée de toutes les rides de la douleur et de la raison chancelante, où sur des yeux caves, meurtris, tristes et lointains, trône, seul trait indéformé, le front magnifique, haut et dur, derrière lequel son âme s’éteignait.

2666. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Cet ordre est déterminé par le degré de simplicité, ou, ce qui revient au même, par le degré de généralité des phénomènes, d’où résulte leur dépendance successive, et, en conséquence, la facilité plus ou moins grande de leur étude.

2667. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Et, en effet, c’est le métaphysicien qu’il est encore, sans le vouloir, contre la métaphysique ; c’est le philosophe, qui, dans les premières années de sa vie intellectuelle, partit de Condillac pour aller à Hegel, où tout le monde philosophique allait alors, comme on va maintenant à Notre-Dame de Lourdes, puis qui revint à Condillac, dégoûté d’allemanderie, en véritable esprit français fait pour le léger et le clair, et qui, s’il a maintenant perdu la légèreté immatérielle de notre race, en a du moins gardé la clarté, sous les accumulations et les épaississements de son style et de sa manière.

2668. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Ce spectacle délicieux, nous, nous le donnerons un jour plus longtemps ; car nous reviendrons très certainement au grand ouvrage sur lequel Crétineau-Joly a élevé son nom.

2669. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Le même Voltaire revient à la charge quand paraît en 1773 l’ouvrage posthume d’Helvétius : De l’homme. […] Après avoir fait le tour du monde, cherché des sujets au Mexique, au Pérou, en Chine, au Malabar, jusqu’en Nouvelle-Zélande, et exploré dans toutes les directions, pour en tirer du nouveau, l’histoire nationale, elle finit par en revenir aux Grecs et aux Romains, avec ses Coriolan, ses Virginie, ses Hypermnestre et ses Philoctète. […] IV, p. 433]. — De là l’ordre qu’il suit dans la distribution de sa matière ; — passant des animaux « domestiques » aux animaux « sauvages » ; — et des animaux « sauvages » aux animaux « carnassiers » ; — ou encore de l’Europe au reste de l’ancien continent ; — et de l’ancien continent au nouveau ; — ce qui revient à subordonner l’évolution entière de la nature à la formation de l’homme ; — et au développement de la civilisation. — Mais de 1757 à 1764, en étudiant les animaux du nouveau monde, — et en fondant, chemin faisant, la géographie zoologique, — il s’aperçoit que les animaux du nouveau monde ne sont pas les mêmes que ceux de l’ancien ; — que, s’ils ne sont pas les mêmes, ils sont cependant analogues ; — et qu’ils sont enfin généralement plus petits. — Il ne voit alors de moyen de l’expliquer que de recourir à l’influence du climat, de la nourriture, de la concurrence des espèces entre elles ; — et d’attribuer à la nature une plasticité plus grande qu’il n’avait fait jusqu’alors. — C’est le moment où ses idées ressemblent le plus à ce que seront un jour celles de Darwin ; — et quoique d’ailleurs il persiste toujours à faire de l’homme un être à part dans la nature [Cf. sa nomenclature des singes]. — Enfin de 1764 à 1787 de nouvelles idées lui viennent encore ; — qu’il oppose à celles de Rousseau [Cf. t. 

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