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1297. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Elle écrivit à cette jeune femme une lettre dans l’ancien style, et la remit à Eugène, en lui disant que, s’il réussissait auprès de la vicomtesse, elle lui ferait retrouver ses autres parents. […] Les douleurs que j’avais éprouvées en famille, à l’école, au collège, je les retrouvais sous une nouvelle forme pendant mon séjour à la pension Lepître. […] » On retrouve dans cette épître la plupart des circonstances racontées par sa sœur dans le commencement de cet entretien. […] Mais chaque fois que je retrouvais au penchant de la côte voisine le mignon castel aperçu, choisi par mon premier regard, je m’y arrêtais complaisamment.

1298. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Et l’amant fut fort refroidi, de retrouver, sur la peau de sa maîtresse, les images de son livre de maréchalerie. […] Et bientôt une insomnie cauchemarresque, où moitié dormant, moitié éveillé, je voyais que l’on faisait, de mon vivant, une vente de toutes mes collections, en un endroit pareil à une place de village, et dans laquelle les trois quarts des objets étaient égarés, perdus, volés, ne se retrouvaient pas, et au milieu de mes désespoirs, de mes fureurs, dire l’ironie muette des crieurs, de l’expert, du commissaire-priseur. […] Une triste impression que de se retrouver ici, où mon frère était déjà si malade, d’avoir en face de soi cette maison de Callou, autrefois si bruyante, si joyeusement sonore, maintenant silencieuse, de marcher solitaire, sous ces arceaux de pâles platanes, qui font ressembler le vieux parc, plein de jaunes figures, à de mélancoliques Limbes. […] Je regardais la chatte, à laquelle on avait fermé une porte, qui l’empêchait de retrouver son petit chat.

1299. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Cependant les observations précédentes s’appliquent non seulement à quelques formes exclusivement arctiques, mais aussi à beaucoup d’espèces subarctiques ou même à des formes septentrionales tempérées, car plusieurs de ces dernières se retrouvent identiques sur des montagnes moins élevées et dans les plaines du nord de l’Amérique et de l’Europe. […] En Angleterre, le docteur Hooker a montré qu’environ quarante à cinquante espèces de plantes phanérogames de la Terre de Feu, formant une partie considérable d’une flore aussi pauvre, se retrouvent en Europe en dépit de l’immense distance qui sépare ces deux points du globe ; et que, de plus, on y constate encore beaucoup d’espèces proche-alliées. […] Sur l’Himalaya et sur les chaînes de montagnes isolées de la péninsule de l’Inde, sur les hauteurs de Ceylan et sur les côtes volcaniques de Java se rencontrent beaucoup de plantes, soit identiques, soit représentatives les unes des autres, et en même temps représentatives de plantes européennes, qu’on ne retrouve plus nulle part sur les terres basses intermédiaires des contrées plus chaudes. […] Enfin cette analogie se retrouve jusque dans les Algues ; car le docteur Hooker m’a informé que vingt-cinq espèces sont communes à la Nouvelle-Zélande et à l’Europe, mais n’ont pas encore été trouvées dans les mers tropicales intermédiaires.

1300. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Aussi, sachant son vide, connaissant son impossibilité d’être par lui-même, il se rejetait et se retrouvait dans sa nature et dans ses habitudes intellectuelles. […] Franchement, une telle philosophie, qui est le  fond du sac de la pensée de Gœthe et qu’on retrouve plus ou moins à l’état torpide sous toutes les phrases que Gœthe ait écrites en prose ou en vers, ne peut pas donner une bien grande idée de la précision de son talent et de la dignité de sa vie. […] Chapitre VIII : résumé Eh bien, c’est cet imperturbable sérieux, qui se retrouve partout dans la vie de Gœthe et que tout le monde a gardé avec Gœthe, même quand il hasarde des bouffonneries de cette force… d’étoiles, c’est ce sérieux qui a fait de Gœthe ce qu’il est, — c’est-à-dire une momie morale, qui n’a jamais vécu et dont on veut faire un grand homme ! […] Et là, comme partout, dans le conseiller d’État solennel comme dans le poète qui posait dans son auréole, je retrouve, de même qu’un rat dans une grande armoire, mon éternel petit bourgeois.

1301. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Allons-nous, pour quatre mots, perdre tout cela, que nous ne referions plus, que nous ne retrouverions point. […] Ce que nous perdrions, jamais nous ne le referions, jamais nous ne le retrouverions. […] La vermine, ça se retrouve toujours, ça se reconnaît toujours, ça fait toujours son affaire, ça retrouve toujours son compte. […] Je la retrouve dans l’édition à trois francs cinquante ceinturonnée, sauf qu’on a cette fois-ci notablement adouci, diminué la ponctuation de la fin. […] Ils sont tous dévirilisés, et c’est la cruauté féminine même que l’on retrouve en eux.

1302. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Renan se retrouvent chez ses héros préférés : Jésus et Marc-Aurèle. […] Qu’ils soient bien l’expression de sa pensée, on n’en peut douter ; car ils se retrouvent condensés en ses héros de prédilection. […] Ils sont peu nombreux ; on les retrouve toujours les mêmes, sous des noms différents, à travers des aventures différentes. […] N’est-ce pas là le fond, la matière première qu’on retrouve dans les tragédies de Racine aussi bien que dans les sermons de Bossuet ? […] En même temps, l’État, ruiné par le succès prolongé des partis extrêmes, retrouvait, grâce aux excès mêmes de ces partis, son équilibre menacé.

1303. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

On y sent à chaque pas la renaissance du goût antique ; les gravures y témoignent de l’art retrouvé de Pompéi et d’Herculanum.

1304. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Moyennant cette somme considérable (on ne dit pas le chiffre précis), l’illustre poëte aurait pu rétablir, ajoute-t-on, une fortune qu’on disait fort endommagée et retrouver cette noble aisance de grand propriétaire qui lui sied si bien : Des bois dont le murmure et l’ombre sont à moi.

1305. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

il avait ce qui aurait pu consoler, l’estime de tous, la chaleureuse amitié de quelques-uns ; rattaché en qualité de médecin à cette École normale dont le seul nom lui était cher, il y retrouvait les souvenirs qu’il affectionnait ; honoré d’une distinction tardive, mais si méritée, qu’il avait gagnée aussi sur ses champs de bataille à lui, il y avait été sensible de la part d’un Gouvernement qui réalisait l’un des vœux de son cœur national et qui réparait la douleur de 1814.

1306. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

Sainte-Beuve, parce qu’il nous les avait indiqués d’avance-comme le signe auquel nous devrions le retrouver. — On serait tenté aujourd’hui, en le relisant tout entier (et en particulier ce qui a rapport à Lessing), d’en rapprocher, en guise d’opposition et de contraste, — en une sorte de tête à deux faces à la manière antique, telle que M. 

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