Jean-Baptiste Vico, né à Naples, d’un pauvre libraire, en 1668, reçut l’éducation du temps ; c’était l’étude des langues anciennes, de la scholastique, de la théologie et de la jurisprudence. […] L’œil de l’intelligence, c’est-à-dire la raison, reçoit de Dieu la lumière du vrai éternel. […] Ils avaient été reçus à condition de servir leurs défenseurs comme esclaves ; mais, devenus nombreux, ils s’indignèrent de leur abaissement, et demandèrent une part dans ces terres qu’ils cultivaient. […] Le premier tribunal fut celui des dieux ; c’est à eux qu’en appelaient ceux qui recevaient quelque tort, ce sont eux qu’ils invoquaient comme témoins et comme juges. […] Debout sur le globe terrestre, la Métaphysique en extase contemple l’œil divin dans le mystérieux triangle ; elle en reçoit un rayon qui se réfléchit sur la statue d’Homère (des poèmes duquel l’auteur doit tirer une grande partie de ses preuves).
Une grande timidité, beaucoup de réserve, une sorte de sauvagerie ; une douceur habituelle qu’interrompait parfois quelque chose de nerveux, de pétulant, de fugitif ; le commerce très-agréable et assez prompt, l’intimité très-difficile et jamais absolue ; une répugnance marquée à vous entretenir de lui-même, de sa propre vie, de ses propres sensations, à remonter en causant et à se complaire familièrement dans ses souvenirs, comme si, lui, il n’avait pas de souvenirs, comme s’il n’avait jamais été apprivoisé au sein de la famille, comme s’il n’y avait rien eu d’aimé et de choyé, de doré et de fleuri dans son enfance ; une ardeur inquiète, déjà fatiguée, se manifestant par du mouvement plutôt que par des rayons ; l’instinct voyageur à un haut degré ; l’humeur libre, franche, indépendante, élancée, un peu fauve, comme qui dirait d’un chamois ou d’un oiseau73 ; mais avec cela un cœur d’homme ouvert à l’attendrissement et capable au besoin de stoïcisme : un front pudique comme celui d’une jeune fille, et d’abord rougissant aisément ; l’adoration du beau, de l’honnête ; l’indignation généreuse contre le mal ; sa narine s’enflant alors et sa lèvre se relevant, pleine de dédain ; puis un coup d’œil rapide et sûr, une parole droite et concise, un nerf philosophique très-perfectionné : tel nous apparaît Farcy au sortir de l’École normale ; il avait donc, du sein de sa vie monotone, beaucoup senti déjà et beaucoup vu ; il s’était donné à lui-même, à côté de l’éducation classique qu’il avait reçue, une éducation morale plus intérieure et toute solitaire. […] Mais, soit qu’il s’exprimât trop obscurément, soit que la préoccupation de cette femme distinguée fût ailleurs, elle ne crut jamais recevoir dans Farcy un amant malheureux. […] » Et plus hardi à mesure qu’elle était plus confuse, il la serra dans ses bras, et il rendit à ses lèvres qui fuyaient les siennes, le baiser qu’il en avait reçu. […] » Juin 1831 NOTE. — Bien des années après avoir écrit cette Notice, j’ai reçu de M.
« Othon, après avoir sévèrement gourmandé et réprimé les séditieux, revint recevoir les adieux de ses amis et s’assurer qu’ils pussent se retirer avec sécurité. […] « Le consul ayant refusé de la recevoir, et les spectateurs l’engageant à la déposer, avec les marques du pouvoir impérial, dans le temple de la Concorde, il se dirigea vers la maison de son frère. […] Mais là, les tendres caresses de son fils, qui l’avait reçue avec tant d’empressement et qui l’avait fait asseoir au-dessus de lui-même dans la salle du festin, avaient dissipé de son cœur toute inquiétude : car, par d’intarissables discours, tantôt empreints d’une familiarité puérile, tantôt mêlés de ces retours de gravité qui semblent associer les choses sérieuses aux badinages, Néron prolongea le festin. […] Agrippine, muette, et par ce silence même méconnue, ne reçoit qu’une blessure à l’épaule, et, nageant vers la côte au-devant de petites barques qui la recueillirent, est conduite dans le lac Lucrin, d’où elle se fait reporter à sa maison de campagne. » XLII « Là, repassant dans son esprit les lettres astucieuses qui l’ont attirée, les honneurs que lui a prodigués l’empereur, la proximité du rivage, la submersion sans cause du navire, qui n’a été ni incliné par aucun vent, ni jeté sur aucun écueil, mais qui s’est écroulé par le pont comme par une machination préparée à terre ; remarquant de plus le meurtre d’Acéronia et s’apercevant de sa propre blessure, elle conclut que le seul moyen pour elle d’échapper à l’embûche est de paraître ne l’avoir pas soupçonnée.
Mellin de Saint-Gelais, fils ou neveu d’Octavien79, évêque d’Angoulême et poète lui-même, avait reçu plus d’instruction que Marot, son ami et son maître80. […] Le ciel sembloit estre exempt de leurs mains ; Et toutefois les bons pères romains, Pour servir Dieu que mieux connoistre ils surent, Y prirent siege, et les clefs en reçurent ; Or, maintenant, leurs riches successeurs Pour estre encor plus amples possesseurs, Et leurs acquets augustes imiter, Ont pris enfer, et y vont habiter. […] Il conseille aux poëtes de son école de se retirer au bagage avec les pages et les laquais, aux cours des princes, « où vos beaux et mignons escritz, leur dit-il non de plus de longue durée que vostre vie, seront reçus, admirés et adorés. » « J’ay tousjours estimé, ajoute-t-il, nostre poésie françoise estre capable de quelque plus haut et meilleur style que celui dont nous nous sommes si longuement contentés. » Que la France, si longtemps stérile, « soit grosse enfin d’un poëte dont le luth face taire ces enrouées cornemuses, non aultrement que grenouilles, quand on jecte une pierre dans leur marais. » Quel sera le caractère de la poésie, telle que Du Bellay l’imagine et la désire pour la France ? […] Le poëte médiocre se mesure à sa vogue ; il en croit les louanges qu’il reçoit et qui sont d’autant plus excessives qu’il est moins au-dessus de la foule qui l’applaudit.
Quiconque a des reproches à se faire, le jour où éclate une révolution, doit s’en regarder comme coupable pour sa portion virile, et accepter le dommage qu’il en reçoit comme un châtiment qu’il a mérité. […] Prévenu, comme je le suis, pour les modèles sévères, on trouvera tout simple que j’aie goûté surtout, pour l’autorité qu’en reçoivent mes doctrines, la simplicité nerveuse de ce style, une absence de recherche qui est moins d’un écrivain qui la dédaigne que d’un penseur qui l’ignore, une langue où les images ne sont que le dernier degré de la propriété et de la justesse. […] Là est la force du génie français, et la valeur de chaque esprit sera toujours proportionnée à la part qu’il aura reçue de la nourriture commune147. […] Cette conclusion a reçu, dans la cinquième partie de mon Précis de l’histoire de la littérature française, des développements qui conduisent les choses jusqu’au dernier quart du XIXe siècle.
Enfin la Musique, de même que les autres arts, reçut des formes diverses à mesure que s’accrut le nombre des âmes « différentes ». […] » Le roi Marke vient en personne recevoir sa fiancée ; il faut arracher l’un à l’autre les deux possédés de l’enchantement. […] Feustel, et Kaefferlein) auront à rendre compte des sommes reçues des patrons et ceux-ci doivent s’accorder avec eux sur l’emploi de cet argent. […] Mon attente a même été surpassée ; car au lieu de trois cents invités musiciens, nous en aurons à recevoir quatre cents. » 7 avril 1872 : « Dois-je comprendre, d’après vos indications, que vos peines pour notre grande entreprise sont couronnées d’un succès encourageant ?
Aussi reçoit-elle, comme un inconnu, le soldat loyal qui lui revient les bras ouverts, plein d’amour et plein d’espérance, comme un fiancé longtemps attendu. […] Il est frappé au cœur dans sa piété filiale pour cette chère mémoire ; mais le coup qu’il reçoit réveille en sursaut sa conscience assoupie par les narcotiques parisiens. […] Au moins le Crispin de Regnard, avant de recevoir le tabellion à qui il va dicter son faux testament, se coiffe-t-il, jusqu’aux yeux, du bonnet de nuit de Géronte ; Tu peux, quand tu voudras, appeler le notaire ; Me voilà maintenant en habit mortuaire… Scapin et Crispin savent leur métier, et d’Estrigaud ne sait pas le sien. […] D’un jour à l’autre, cet homme est ruiné, déshonoré, déclassé ; il sera demain mis au ban de tous les clubs et consigné à la porte de tous les salons ; il reçoit, pour dernier affront, le coup de pied de la biche, plus rude encore à endurer que celui de l’âne.
Le Sphinx, si scandale il y a, est autrement scandaleux que le Demi-Monde, et la Baronnette de Jean de Thommeray ne serait certainement pas reçue dans le salon de la vicomtesse de Vernières. […] Il recevra la leçon et il se taira. » Mais une femme d’esprit n’a pas été la maîtresse d’un homme sans le toiser et sans le connaître. […] Il veut être reçu dans le monde, c’est là son rêve, son ambition dernière et suprême. […] Quoi qu’il en soit, Jean Giraud est reçu comme un banquier libéré.
Le grand-prêtre, qui reçoit des mains d’Arsace le coffre qui contient la lettre, le glaive et la couronne de Ninus, forme dès lors le nœud et prépare le dénouement. […] Encore que je n’aie point trouvé le terme de monologue chez les auteurs anciens qui nous ont parlé du théâtre, ni même dans le grand œuvre de Jules Scaliger, lui qui n’a rien oublié de curieux sur ce sujet, il ne faut pourtant pas laisser d’en dire mon sentiment, selon l’intelligence des modernes, pour ne pas me départir des choses qui sont reçues parmi eux. […] D’ailleurs, il y a des savants qui ne veulent point recevoir le mot grec pour signifier l’entretien d’un homme seul, mais bien un discours en tout semblable, sans aucune variété. […] Qu’un grand seigneur reçût un affront dans la salle du palais royal et qu’il y demeurât seul, faisant une longue plainte de son malheur, en lui-même ; ce serait une invraisemblance.
L’empereur Claude ne put faire recevoir par les Romains trois lettres qu’il avait inventées, et qui manquaient à leur alphabet. Les lettres inventées par le Trissin n’ont pas été reçues dans la langue italienne, quelque nécessaires qu’elles fussent. […] Ces caractères n’étaient autre chose que les caractères mathématiques et les figures géométriques, que les Phéniciens avaient eux-mêmes reçus des Chaldéens, les premiers mathématiciens du monde. […] L’allemand, qui est une langue héroïque, quoique vivante, reçoit tous les mots étrangers en leur faisant subir une transformation.