Il fit sa théologie en Sorbonne, mais il s’en dégoûta, et, après avoir suivi ses cours de droit, il se fit recevoir avocat. […] Racine avait eu à se louer d’abord de Chapelain pour ses premières Odes, et avait reçu de lui des encouragements. […] Jusque dans un âge assez avancé, il recevait volontiers ceux qui l’écoutaient et qui faisaient cercle autour de lui : Il est heureux comme un roi, disait Racine, dans sa solitude ou plutôt dans son hôtellerie d’Auteuil. […] Dans l’intervalle, une seconde place vint à vaquer ; l’Académie y porta Despréaux, et, son nom étant présenté au roi, Louis XIV dit aussitôt « que ce choix lui était très agréable et serait généralement approuvé : Vous pouvez, ajouta-t-il, recevoir incessamment La Fontaine, il a promis d’être sage ».
Reçu avocat à Chambéry, il ne voulut point passer outre et refusa dès lors la place de sénateur ou de conseiller au parlement de Savoie, qui lui fut offerte encore depuis. […] Ces âmes fines, qui ont reçu en don le maniement des cœurs, auraient peu à faire pour devenir de parfaits instruments de politique ; ce qu’on peut leur demander, c’est de ne jamais se servir de leur science qu’à bonne fin, et c’est ce que fit saint François de Sales en toute sa vie. […] Et le cardinal Du Perron, le grand controversiste, disait également, quand on proposait de lui amener des calvinistes à combattre : « S’il ne s’agit que de les convaincre, je crois posséder assez de savoir pour cela ; mais, s’il est question de les convertir, conduisez-les à M. de Genève, qui a reçu de Dieu ce talent. » C’est à la fin de ce voyage de Paris que François de Sales apprit la mort de l’évêque de Genève dont il était le successeur désigné, et il s’empressa aussitôt de revenir en son diocèse. […] « Il y a, dit-il quelque part, des cœurs aigres, amers, et âpres de leur nature, qui rendent pareillement aigre et amer tout ce qu’ils reçoivent. » Il plaint cette amertume de cœur en autrui, et, quand elle est purement naturelle, il y voit moins une faute qu’une imperfection qu’il faut s’appliquer à vaincre.
Née au château d’Angoulême le 11 avril 1492, deux ans avant son frère qui sera François Ier, elle reçut auprès de sa mère Louise de Savoie, devenue veuve de bonne heure, une éducation vertueuse et sévère. […] Mariée à dix-sept ans au duc d’Alençon, prince insignifiant, elle gardait tout son dévouement et toute son âme pour son frère ; aussi, lorsqu’à la dixième année du règne arriva le désastre de Pavie (25 février 1525), et que Marguerite et sa mère apprirent la destruction de l’armée française et la captivité de leur roi, on conçoit le coup qu’elles reçurent. […] Dès qu’elle a pied en terre de France, elle est reçue comme un précurseur, « comme le Baptiste de Jésus-Christ ». […] Un jour, trois mois après cette mort, le capitaine Bourdeilles passant à Pau, et étant allé saluer la reine de Navarre comme elle revenait de vêpres, reçut d’elle un excellent accueil, et, de propos en propos, tout en se promenant, la princesse l’emmena doucement dans l’église, du côté où était la tombe de cette dame qu’il avait aimée : Mon cousin, lui dit-elle, ne sentez-vous rien mouvoir sous vous et sous vos pieds ?
A reçu deux autres blessures. […] Quand des soldats se sont offerts et meurent pour la France, le prêtre les reconnaît pour ses modèles et reçoit d’eux avec prodigalité l’enseignement qu’il leur donnait la veille. « Leur mort leur a valu la sainteté suprême. […] Ô mon Dieu, recevez mon âme. […] Marie-Lucien Guillard, élève du grand séminaire de Chavagnes-en-Paillers, a été blessé le 8 septembre 1914, et dans son agonie solitaire voici ce qu’il écrivait et que nous offrent ses mains glacées : Mes bons chers tous, Quand vous recevrez cette lettre, votre Doudou sera parti au ciel, ou bien c’est que des Allemands charitables l’auront ramassé sur le champ de bataille.
Dans un appendice à son second tome, il se plaint de n’avoir point reçu tous les renseignements et mémoires qu’il espérait, « quoiqu’il n’y ait province en France, dit-il, où nous n’ayons fait voyager ». […] À ce discours développé et politiquement déduit, Henri IV, après un moment de pause, et ayant pâli de colère ou de crainte (et comme cela lui arrivait toutes les fois qu’il était intérieurement ému), répondit : Parmi les étonnements desquels Dieu nous a exercés depuis vingt-quatre heures, j’en reçois un de vous, messieurs, que je n’eusse pas attendu. […] Dans le temps même où il traitait de cette union, il recevait avis qu’il y avait sentence de mort portée contre lui en France ; ce lui fut une occasion d’éprouver sa fiancée, qui répondit en femme des anciens jours : « Je suis bien heureuse d’avoir part avec vous à la querelle de Dieu ; ce que Dieu a conjoint, l’homme ne le séparera point. » Il continua de vieillir en écrivant, en discutant ou raillant, en payant l’hospitalité des Suisses par des conseils d’ingénieur et de vieux soldat.
Ceux donc qui ont reçu en naissant la fermeté, la vénération, l’estime d’eux-mêmes, ces nobles et gouvernantes facultés que la nature, à ce que pensent les phrénologistes, aurait placées au sommet du front comme un diadème moral, ceux-là agissent avec suite, se maintiennent purs dans les vicissitudes, et opposent aux déchaînements les plus contraires une auguste permanence. […] Ayant fait à Padoue de suffisantes études, il revint à Venise, où il reçut du patriarche les quatre ordres mineurs. […] Je ne réponds pas ici de la rigoureuse exactitude philosophique de cette manière de voir et de dire ; je ne parlais là qu’en littérateur et d’après l’opinion spécieuse généralement reçue (Note des Portraits contemporains, tome II, page 509).
Il ne serre pas d’assez près ses contours, il ne jette pas aux objets ou n’en reçoit pas de ces traits de flamme qui fixent l’image et qu’on emporte. […] Il avait vu beaucoup, et peu lu ; il avait eu déjà de grandes sensations, mais il était complètement étranger à l’art de les exprimer, il avait erré comme un pauvre enfant aux pieds de ces Alpes où il avait reçu le jour ; et l’abondance de sentiments qu’il avait éprouvés au milieu des misères d’une vie incertaine n’avait trouvé d’autre forme pour se répandre que la musique, cette langue de l’air, du vent et de l’orage, que le génie a ravie à Dieu, et que ce jeune homme avait apprise tout seul en écoutant les échos de ses montagnes. […] Aussi, le soir, quand il prit congé de ses hôtes, il leur laissa l’idée qu’il était né pour être heureux, et qu’il mourrait ignoré et content au bord du lac, seul témoin destiné à recevoir l’entière confidence de ses pensées. » Rousseau ne donne plus de ses nouvelles, et ses amis croient qu’il les a oubliés.
C’était sous l’influence de l’heureux besoin dont les esprits étaient alors pressés, que s’ouvrait l’hôtel de Rambouillet aux gens de la cour ennemis des scandales, aux gens du monde poli de la capitale, aux gens de lettres de profession, aux esprits cultivés de toutes les classes ; c’était par cet intérêt que les femmes les plus distinguées y étaient amenées et reçues avec des hommes d’élite, par une des plus belles, des plus jeunes, des plus riches et des plus respectables femmes de la cour. […] Entre les hommes célèbres qui fréquentèrent ses cercles, était Ogier de Gombault, que Marie de Médicis recevait aussi dans les siens, et à qui elle faisait une pension de 1 200 écus : il était âgé de vingt-six ans. […] Le roi entra en fureur ; il voulait faire la guerre à l’archiduc qui avait reçu le prince et la princesse.
Hors de la classe, en étude, ou il se prépare seul, en silence, à la répétition des leçons qu’il a reçues dans la classe, ou il est en répétition ; c’est à ce moment que le maître de quartier fait exactement dans l’intérieur la fonction d’un professeur. […] Il n’y aura point d’âge fixe pour être reçu dans les écoles. […] Je n’ose rien prononcer sur la permission ou la défense de recevoir des présents ou autres gratifications des parents ; la permission autorise l’abus, la défense ne l’empêche pas, et c’est une mauvaise loi qu’une loi prohibitive qui n’a point d’exécution.
Tous les impuissants qui ont usé infructueusement leur belle jeunesse à casser des cordons de sonnettes à la porte des journaux et des théâtres de la capitale — l’académie de province les reçoit, les prend et les fait sauter maternellement sur ses genoux, en leur recommandant bien de ne plus aller vers ces méchants, qui n’ont eu garde de les écouter — craignant d’être obligés de les admirer. […] C’est alors, c’est à partir de ce moment seulement que l’écrivain de génie peut demander et recevoir la gloire : Paris-centre a seul la voix assez puissante pour faire entendre au monde entier le nom qu’il lui crie. […] Les baisers platoniques qu’il reçoit de la muse seraient devenus, là-bas, d’obscènes attouchements.