L’âme est donc toute esclave : une loi souveraine Vers le mal ou le bien incessamment l’entraîne Et nous ne recevons ni crainte ni désir De cette volonté qui n’a rien à choisir ! […] Mais dans les limites, et comme qui dirait dans la circonférence de son art, comprenant tout et les beautés de tout, également touché de la mélancolie de Virgile et des polissonneries, — qu’on dit exquises, — d’Aristophane ; également sensible aux mièvreries langoureuses de l’Astrée 51 et aux beautés fortes de la Rodogune de Corneille ; capable, tour à tour ou presque en même temps, d’écrire sa Bérénice, la plus délicieuse, l’une des plus touchantes, mais surtout la plus noble élégie qu’il y ait dans la langue française, et quelques-unes des plus mordantes épigrammes dont s’égayent nos Anthologies ; enfin, les yeux et la mémoire emplis du luxe, de l’éclat, de la splendeur dont brillait la cour la plus polie qui fût alors au monde ; observateur attentif, pénétrant et profond, jamais homme peut-être n’a reçu ni rendu davantage, épurant au foyer de son imagination tout ce qu’il empruntait, y transformant comme en or tout ce qu’il s’appropriait, et, du tribut de tout le monde, composant les œuvres à la fois les plus savantes et les plus claires, les plus inimitables et les plus inventées qu’il y ait, je pense, dans aucun art… Même les défauts n’en ont rien qui déplaise, ou plutôt on les aime ; et ne pourrait-on pas dire qu’en s’ajoutant à la perfection de son Andromaque ou de son Iphigénie, pour les rendre ainsi plus humaines, ils les animent ; — et leur donnent un degré de plus de ressemblance avec la vie ? […] À plus forte raison, s’il reçoit la loi des théoriciens du drame, l’acceptera-t-il encore plus volontiers des usages de son temps, et ne craindra-t-il pas de mettre dans la bouche de ses héroïnes quelques traits du langage des précieuses, ou de faire parler quelquefois son Pyrrhus, son Xipharès ou son Hippolyte comme des « courtisans français ». […] ce n’est pas ainsi, — par doit et avoir, par addition et par soustraction, — que l’on juge de la signification d’une pièce ou d’un livre, c’est par l’impression totale qu’on en reçoit ; et pour ma part, plus j’y ai songé, plus il m’a semblé que l’impression de Tartufe était décidément d’un drame. […] Vous les… désarticulez alors, vous les désossez, vous les réduisez à l’état de fantoches, de mannequins, de poupées, ou de chiffons aptes à recevoir toutes les formes qu’il vous plaira de leur donner.
Si l’on parvenait à prouver qu’en fait l’éther existe, et qu’en fait la densité de ses couches étagées autour d’un corps pesant va croissant comme le carré du rayon qui mesure leur distance à ce corps, la supposition présentée deviendrait une vérité démontrée, on aurait un parce que de plus ; on dégagerait dans le corps qui gravite un caractère plus abstrait et plus général encore que la gravitation, une propriété toute mécanique, celle par laquelle un corps suit l’impulsion et, à chaque nouvelle impulsion, reçoit une nouvelle vitesse. […] « De là suit, dit Cuvier, une certaine forme du condyle pour que les mâchoires s’engrènent à la façon des ciseaux, un certain volume dans le muscle crotaphyte, une étendue dans la fosse qui le reçoit, une certaine convexité de l’arcade zygomatique sous laquelle il passe, et une foule de caractères du squelette, des articulations et des muscles moteurs… La forme de la dent entraîne celle du condyle, celle de l’omoplate, celle des ongles, tout comme l’équation d’une courbe entraîne toutes ses propriétés, et, de même qu’en prenant séparément chaque propriété pour base d’une équation particulière, on retrouverait et l’équation ordinaire et toutes ses autres propriétés quelconques, de même l’ongle, l’omoplate, le condyle, le fémur et tous les autres os, pris séparément, donnent la dent et se donnent réciproquement. » — Cela est si vrai que, dans le même animal, la métamorphose d’un organe entraîne une métamorphose appropriée du reste.
Déjà Linné, puis toute la dynastie des de Jussieu ont reçu des plantes mêmes, d’adorables confidences sur les merveilles de leur anatomie. […] Le tort de son roman expérimental est de n’être qu’une étude dans laquelle il examine les influences que peut recevoir un homme civilisé de l’éducation familiale ou religieuse, les déformations que lui feront subir l’entourage, la société ou l’atavisme.
Dans cette évolution, il serait absurde de ne pas voir les retards, les heurts, les soubresauts ; toute œuvre humaine demeure imparfaite, relative ; aucune époque ne réalise tout son programme ; chacune reçoit de la précédente et lègue à la suivante des demi-solutions, des idées avortées et surtout des formules qui lurent adéquates et qui gênent maintenant l’évolution normale. […] Dans le roman : Sapho, souffletée, roule avec son amant sur le lit où il se réveillera irrémédiablement perdu ; — Gaussin, à Marseille, attend sa maîtresse, la cause de sa ruine et la seule et amère consolation ; il reçoit la lettre d’adieu.
Il lui permet de recevoir deux influences, de connaître plus de faits et d’attitudes, de savoir et de pouvoir davantage. […] Maeterlinck a admirablement saisi ce que l’animal doit à l’éducation reçue des hommes, et ce que l’âme de la bête tient de dix millénaires de traditions humaines ; et il a également montré ce que l’arme a apporté d’idées, de sentiments, de passions nouvelles à l’homme des temps du bronze qui l’a créée. […] Il y reçut une solide instruction classique, mais les Pères Jésuites ne toléraient guère de poètes modernes et c’est la nuit, au dortoir, à la lueur d’une pauvre chandelle, que le jeune pensionnaire dévorait, en cachette, Alfred de Musset et Victor Hugo. […] Les actes suivirent les paroles puisque, au mois de septembre 1911, le Roi Albert et la Reine Élisabeth recevaient Verhaeren dans l’intimité du château de Ciergnon, et honoraient de leur présence, en mai dernier, le festival offert à Maeterlinck au Théâtre de la Monnaie.
Il faut la traduire et rendre l’opposition de paroles… la mer t’a reçu avec elles (les Pléiades). » 64.
J’y fus particulièrement bien reçu, et son fils, Anatole Demidoff, enfant alors, m’a conservé et témoigné depuis des sentiments survivant à toutes les circonstances heureuses ou malheureuses de ma vie.
Les sbires avaient reçu ordre d’en purger, à tout risque, le voisinage ; ils furent aperçus d’en haut par le jeune bandit.
À cette époque, la poésie de style, la poésie qui vit de figures et de symboles, était fort peu connue chez nous : la manière dont furent reçus les premiers ouvrages de M. de Chateaubriand le prouve assez.
Les Marges Voici les réponses que nous avons reçues : Joseph d’Arbaud Au 1er février 1914, à propos de l’apparition d’un livre de poèmes provençaux qui me touche de près, M.