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658. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

M. de Lamartine nous raconte comment le sentiment littéraire est né en lui, comment il s’est accru, développé, et a fini par le conquérir tout entier. […] Il en raconte des choses admirables ; car le digne homme s’en est donné pour son remords, et Sémiramis lui a paru une des merveilles de l’esprit humain. […] Mais me voici encore en France, et c’est l’histoire de la Lorraine que nous a racontée M. d’Haussonville. […] Cousin a aimé ces femmes charmantes dont il ranime les traits et raconte l’histoire, c’est tout simplement dire que M.  […] Cousin nous raconte d’une façon si émouvante, et où madame de Hautefort exposa pour sa maîtresse sa réputation et son honneur, c’est-à-dire bien plus que sa vie.

659. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Ernest Dupuy raconte la vie du poète d’Éloa. […] Il raconte (je le disais) la vie du poète d’Éloa ; mais il en raconte seulement ce qui est le commentaire indispensable de l’œuvre. […] mais (raconte M.  […] Pour raconter comment ils sont épris de leur tendresse, il a des phrases toutes frissonnantes. […] Il ne l’avoue pas, il le raconte à Julius, qui l’engage à se taire.

660. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Comtesse Merlin. Souvenirs d’un créole. »

Née à la Havane dans cet opulent climat qui plus tard lui faisait paraître l’Andalousie si chétive, et où les mouches volantes seraient seules des clartés suffisantes de la nuit, la jeune Mercedès Jaruco, élevée d’abord et très gâtée chez sa grand-mère, puis mise au couvent où elle ne peut tenir et d’où elle s’échappe un matin, puis auprès d’une tante de chez laquelle elle s’échapperait non moins volontiers, nous apparaît dans sa beauté native, sachant lire à peine, souvent sans bas, un peu sauvage, ne s’arrêtant jamais entre un désir et son but, courant à cheval et tombant, grimpant à l’arbre et s’évanouissant au toucher d’une couleuvre, bonne pour les nègres, dévouée au premier regard pour ce qui souffre ; on se plaît à admirer une enfance si franche et si comblée des plus riches dons, racontée avec finesse et goût par la femme du monde.

661. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire »

La ballade, à peine altérée en passant de bouche en bouche, le raconte au long : Ors, écoutez naïve histoire, Histoire des jours d’autrefois, Quand chevaliers aimaient la gloire, Dieu, les dames et les tournois.

662. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note III. Sur l’accélération du jeu des cellules corticales » pp. 400-404

En 1815, M. de Lavalette, mis en prison et condamné à mort, se fit raconter tous les détails du supplice, la toilette, etc., afin d’user d’avance l’émotion et d’être plus ferme au dernier moment.

663. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laprade, Victor de (1812-1883) »

Sainte-Beuve, lequel, raconte-t-on, — mais c’est un renseignement à prendre, — apporta un matin à l’Académie un morceau de buis pour répondre au fer.

664. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

Ce sont des journées entières passées ensemble, des soirées où nous nous attardions, oublieux de l’heure et de la dernière gondole de Versailles ; ce sont les lentes et successives retrouvailles d’un passé, revenant à Gavarni au coin de son feu, ou au détour d’une allée de son jardin, — une biographie, pour ainsi dire parlée, — où la parole du causeur, de l’homme qui se raconte, est notée avec la fidélité d’un sténographe.

665. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 17, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies » pp. 124-131

Or l’esprit connoît mal les passions que le coeur n’a pas senties ; tout ce que les autres nous en racontent ne sçauroit nous donner une idée juste et précise des agitations d’un interieur qu’elles tirannisent.

666. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 50, de la sculpture, du talent qu’elle demande, et de l’art des bas-reliefs » pp. 492-498

Mais les rélations particulieres que les jesuites portugais avoient envoïées à Rome, et ce qu’en avoient raconté ceux d’entr’eux qui étoient repassez en Europe, devoient y avoir appris déja aux curieux comment étoient faites les sources du Nil qu’on avoit enfin découvertes dans l’Abyssinie.

667. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 27, qu’on doit plus d’égard aux jugemens des peintres qu’à ceux des poëtes. De l’art de reconnoître la main des peintres » pp. 382-388

Vasari raconte, comme témoin oculaire, que Jules Romain, après avoir fait lui-même la draperie dans un tableau que peignoit Raphaël, reconnut pour son original la copie qu’André Del Sarte avoit faite de ce tableau.

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