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459. (1893) Thème à variations. Notes sur un art futur (L’Académie française) pp. 10-13

Car maintenant — encore que dans la fin d’un orageux déclin — nous sommes sans doute les Primitifs d’une race future.

460. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Transplanté dans des races et dans des climats différents, ce paganisme reçoit de chaque race et de chaque climat des traits distincts et un caractère propre. […] C’est que l’invention recommence, et qu’inventer c’est exprimer son génie ; une race latine ne peut inventer qu’en exprimant des idées latines ; une race saxonne ne peut inventer qu’en exprimant des idées saxonnes, et l’on va trouver, sous la civilisation et la poésie nouvelles, des descendants de l’antique Cœdmon, d’Adhlem, de Piers Plowman et de Robin Hood. […] Le désenchantement, la rêverie morne ou amère, la connaissance innée de la vanité des choses humaines ne manquent guère dans ce pays et dans cette race ; ces hommes ont de la peine à porter la vie et savent parler de la mort. […] À cette noblesse, à ces hautes aspirations, reconnaissez une de ces âmes sérieuses comme il y en a tant sous ce climat et dans cette race. […] À cette hauteur, le poëte a cessé de voir les différences des races et des civilisations.

461. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Les livres nés de cette race ne m’ont jamais plu et ne peuvent me plaire, puisque j’appartiens à l’autre. […] Nous ne sommes pas de même race. […] Alors, de quelle race était-il donc ? […] Ce Rodolphe Salis a vraiment de la race, dans le sens noble du mot. […] Voici le triomphe complet de la race.

462. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Élémir Bourges, et d’autres encore de la même race, n’est pas à proprement parler ce qu’on appelle un « fumiste ». […] Tandis que les autres écrivains évoluent vers l’Allemagne, l’Angleterre et la Russie, lui est resté de sa race. Et sa race est française. […] Mais enfin, il est incontestable qu’un écrivain de la race de M.  […] C’est dans le peuple, encore vierge, toujours persécuté, que se conservent et s’élaborent les antiques vigueurs de notre race.

463. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

C’est beau, puisque c’est un beau corps humain, tel que celui avec qui tout homme ou toute femme voudrait se joindre pour se perpétuer selon sa race. […] Les premières sont celles que nous ressentons à la représentation parfaite du type de notre race. […] Dans une race, tous les individus sont égaux comme instruments, et les plus mauvais sont encore capables d’un bon service. […] Si peu, cela prouve la force de résistance de la race et sa jeunesse. […] Je n’aime pas ces patriciens romains qui se rangèrent à la religion des esclaves ; ils furent les apostats de leur caste et de leur race.

464. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Vers le même temps, un officier d’artillerie de la même race, Paul-Louis Courier, traversait la même expérience. […] Littré nous rappelle que la Geste, au moyen âge, signifiait encore race, extraction. […] Quel chemin parcouru en un quart de siècle, et de quels retours la pensée d’une race demeure capable ! […] Une sympathie de race, j’ose dire, devait vous attirer vers Pascal. […] Et puis, il arrive que ce soldat qui témoigne pour ses frères de tranchée, et pour lui-même, est un écrivain de race.

465. (1886) Le roman russe pp. -351

Nous et tous nos frères de race, nous avons hérité de nos maîtres latins le génie de l’absolu ; les races du Nord, slaves ou anglo-germaines, ont le génie du relatif ; qu’il s’agisse des croyances religieuses, des principes du droit ou des procédés littéraires, cette profonde division de la famille européenne éclate tout le long de l’histoire. […] Et chez George Eliot, c’est bien influence de race, d’atmosphère et d’éducation. […] Je me borne à faire observer combien cette poésie épique est représentative de la race, par son mode d’accroissement, par son caractère cosmopolite et œcuménique. […] Est-ce diminuer Pouchkine que de l’enlever à sa race pour le rendre à l’humanité ? […] Nous exigeons davantage aujourd’hui ; notre curiosité s’attache à l’homme ; à travers l’homme elle poursuit le secret de la race.

466. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Espérez-vous trouver l’amour et la fidélité dans cette race vénale ! […] Et vous souffrez que cette race vous surpasse en intelligence et répande à flots votre sang, cette race que Dieu avait faite pour vous obéir, et qui maintenant se nourrit de vos discordes ! […] On dirait qu’il n’appartient pas à la race des acteurs qui ont figuré dans ce drame sanglant. […] Je ne crains pas de le dire, la vie et la décadence de la race mérovingienne, la grandeur et la ruine de la race carlovingienne, l’avènement et le rôle de la race capétienne proprement dite, n’ont jamais trouvé un historien plus fidèle, plus zélé, plus pénétrant. […] Michelet se montre à nous tel que nous l’avons vu pendant toute la durée des deux premières races.

467. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 34-39

Le plus connu des Ouvrages de cet Ecrivain presque oublié, est l’Histoire générale de la France, durant les deux premieres Races de nos Rois, en deux vol.

468. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

que ces deux jeunes hommes comme il faut, de bonne race, de manières charmantes, préoccupés, à ce qu’il semblait, uniquement d’art, dévorés par cette préoccupation ardente, fussent les ennemis du catholicisme de leurs pères, et les ennemis à la dernière façon du xixe  siècle, à la dernière mode que le xixe  siècle a inventée ; car nous avons une manière, nous avons une mode d’être les ennemis du catholicisme, que les hommes du xviiie  siècle, que le bouillonnant et fougueux Diderot, par exemple, que même le diabolique Voltaire, ne connaissaient pas ! […] Ils ont leurs défauts littéraires, mais ils sont ce qu’on appelle des écrivains de race, et cela seul couvre tout, si cela oblige à tout… Leur Renée Mauperin, republiée par Alphonse Lemerre, je ne la connaissais pas. […] Henri Mauperin est un type de cette race. […] J’aime autant cette race des clowns que M. de Goncourt lui-même, et je comprends peut-être aussi passionnément que lui la poésie de ces hommes, dans lesquels le corps est souvent plus spirituel, dans ses évolutions, que bien des intelligences dans les leurs… Je me permettrai de le dire ici, puisque l’occasion s’en présente, j’ai toujours été un grand hanteur de Cirques, un amateur de ces spectacles physiques qui ne me donnent pas qu’un plaisir des sens, quoiqu’il y soit aussi, mais un plaisir intellectuel bien autrement profond et raffiné.

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