Ils se dévoueront à créer, sur le sol qui nourrit jadis tant de souffrances, une race heureuse. […] À ce défi, mademoiselle de Graville (Elle est pauvre, mais elle a de la race) sentit en elle une révolte. […] Ce boulet, c’est la terre, et la race intelligente qui y accomplit ses riches destinées d’un instant, c’est l’humanité. […] Elle y attendit la mort dans cette fierté tranquille que donnent la race et l’exemple. […] Aujourd’hui je ne vois plus rien venir, et je crains que la race des symbolistes ne soit aux trois quarts éteinte.
Les propriétés se dénaturent ; les invasions des Normands, les changements des races régnantes, les croisades, les guerres des rois contre les vassaux font passer dans les mains du clergé un grand nombre de fiefs, propriété naturelle et exclusive de l’ordre politique ; et dans les mains des nobles, des dîmes ecclésiastiques, propriété naturelle et exclusive de l’ordre clérical : les devoirs suivirent naturellement les propriétés auxquelles ils étaient attachés. […] Le narcisse livre aux ruisseaux sa race virginale ; la violette confie aux zéphyrs sa modeste postérité ; une abeille cueille du miel de fleurs en fleurs, et, sans le savoir, féconde toute une prairie ; un papillon porte un peuple entier sur son aile ; un monde descend dans une goutte de rosée. […] « Au temps d’Hérode, roi de Judée, il y avait un prêtre nommé Zacharie, du rang d’Abia : sa femme était aussi de la race d’Aaron, et s’appelait Élisabeth. […] Arrivé aux premières générations, et continuant à nommer les races, il dit : Caïnan qui fuit Hénos, qui fuit Seth, qui fuit Adam, qui fuit Dei ; le simple mot, qui fuit Dei, jeté là sans commentaire et sans réflexion, pour raconter la création, l’origine, la nature, les fins et le mystère de l’homme, nous semble de la plus grande sublimité. […] À la première apparition de cette race puissante, les Romains déclarèrent qu’elle était née pour la ruine des villes et la destruction du genre humain.
Vous avez vu de ces beautés vraies et naturelles qui éclatent et se font jour du milieu de la misère, de l’air malsain, de la vie chétive ; vous avez, bien que rarement, rencontré de ces admirables filles du peuple, qui vous apparaissent formées et éclairées on ne sait d’où, avec une haute perfection de l’ensemble, et dont l’ongle même est élégant : elles empêchent de périr l’idée de cette noble race humaine, image des Dieux. […] Or, maintenant, entre ces deux points extrêmes du Malade imaginaire ou de Pourceaugnac et du Barbouillé, du Cocu imaginaire, par exemple, qu’on place successivement la charmante naïveté (expression de Boileau) de l’École des Femmes, de l’École des Maris, l’excellent et profond caractère de l’Avare, tant de personnages vrais, réels, ressemblant à beaucoup, et non copiés pourtant, mais trouvés, le sens docte, grave et mordant du Misanthrope, le Tartufe qui réunit tous les mérites par la gravité du ton encore, par l’importance du vice attaqué et le pressant des situations, les Femmes savantes enfin, le plus parfait style de comédie en vers, le troisième et dernier coup porté par Molière aux critiques de l’École des Femmes, à cette race des prudes et précieuses ; qu’on marque ces divers points, et l’on aura toute l’échelle comique imaginable. […] Molière et Shakspeare sont de la race primitive, deux frères, avec cette différence, je me le figure, que dans la vie commune Shakspeare, le poëte des pleurs et de l’effroi, développait volontiers une nature plus riante et plus heureuse, et que Molière, le comique réjouissant, se laissait aller à plus de mélancolie et de silence.
Au feu baptême et mariage, et le marquisat, et l’auguste seing dont votre prédécesseur a daigné honorer notre famille. » Et comme Esmond parlait, il jeta les papiers dans le brasier ; puis, continuant : « Vous voudrez bien, sire, vous rappeler que notre famille s’est ruinée par sa fidélité pour la vôtre, que mon grand-père a dépensé son domaine et donné son sang et le sang de son fils pour votre service, que le grand-père de mon cher lord (car vous étés lord maintenant, Franck, par droit et par titre aussi) est mort pour la même cause, que ma pauvre parente, la seconde femme de mon père, après avoir sacrifié son honneur à votre race perverse et parjure, a envoyé toute sa fortune au roi et obtenu en retour ce précieux titre que voilà en cendres et cet inestimable bout de ruban bleu. […] These are my titles, dear Frank, and this what I do with them : here go Baptism and Marriage, and here the Marquisate and the August Sign-Manual, with which your predecessor was pleased to honour our race.” […] “You will please, Sir, to remember,” he continued, “that our family hath ruined itself by fidelity to yours : that my grandfather spent his estate, and gave his blood and his son to die for your service ; that my dear lord’s grandfather (for lord you are now, Frank, by right and title too), died for the same cause ; that my poor kinswoman, my father’s second wife, after giving away her honour to your wicked perjured race, sent all her wealth to the king : and got in return that precious title that lies in ashes, and this inestimable yard of blue ribband.
Shakespeare, d’une race ancienne, mais déchue, était fils d’un boucher de Stratford-sur-Avon. […] J’ai beaucoup connu, dans ma première jeunesse, une de ses tantes, chanoinesse, amie de ma mère, retirée à Lyon ; quelque chose d’aventureux et d’héroïque dans sa physionomie révélait en elle je ne sais quel ressouvenir martial, empreint dans les races héroïques. […] À Dorilas, qu’il est trop importun, Et qu’il n’est, à la cour, oreille qu’il ne lasse À conter sa bravoure et l’éclat de sa race ?
Cependant on peut lire dans les yeux qui sont bien ouverts, bien vifs et bien arqués, et dans la commissure des lèvres, un peu ironique, une pointe et ce coin de malice et de moquerie qu’on dit être l’apanage de la race picarde. […] comme si ces conspirateurs de 1822 n’étaient pas de la même race de citoyens qui prirent le fusil et dépavèrent les rues au 27 juillet, tandis que certains partisans rigoureux de l’ordre légal s’empressaient lâchement de souscrire aux ordonnances !
En Bretagne, près de Tréguier et de Lannion, dit le bailli de Mirabeau50, « tout l’état-major de la garde-côte est composé de gens de qualité et de races de mille ans. […] Il faut qu’il chasse et soit seul à chasser ; c’est pour lui un besoin du corps et en même temps un signe de race.
Récamier était un esprit de cette race, habile à spéculer, prompt à servir, prodigue à dépenser. […] On a beau faire, quand on a du sang de Louis XIV dans les veines, l’orgueil de race prévaut malgré soi sur les nécessités de la royauté : les rôles sont dans la politique, mais les sentiments sont dans la nature.
Quand des races s’atrophient, l’humanité a des réserves de forces vives pour suppléer à ces défaillances. […] Cela n’est pas étonnant, puisque chaque peuple ne fait que mettre en scène dans ses miracles les agents surnaturels du gouvernement de l’univers, tels qu’il les entend ; or, ces agents, chaque race les façonne sur son propre modèle.
Enfin elle est le trait d’union naturel entre la pensée française et celle des autres nations ; elle devient le fil conducteur par où passent au-dessus des frontières ces subtiles influences qui circulent invisibles comme un fluide électrique et vont à distance modifier les esprits ; elle est en un mot l’agent le plus actif de la pénétration mutuelle des littératures et des races. […] Voir Letourneau, L’évolution littéraire dans les diverses races humaines, p. 532.