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506. (1888) Études sur le XIXe siècle

Et bientôt après, dans un autre recueil de petits récits, tous consacrés à la vie champêtre, Vita Dei Campi, son talent s’affirmait d’une façon définitive. […] Dès son premier livre, les Récits de la vie militaire, il a pris rang parmi les écrivains en faveur. […] Un des plus importants récits des Scènes de la vie militaire, Carmela, est, sur ce point, tout à fait caractéristique. […] Au début d’un des récits militaires (Quel Giorno) une dame demande à un officier de lui raconter quelques-unes de ses impressions pendant la guerre. […] — Je le veux. — Alors, je parlerai ; mais… » Vous pouvez penser si des récits commencés sur ce ton marchent vite !

507. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il vibre au récit de ses exploits. […] Lenôtre a patiemment reconstruite, est un roman de cape et d’épée, autrement étrange et mouvementé que le récit de Dumas. […] Rougeville, tour à tour, frémissait de rage ou tremblait d’émotion, en écoutant ce récit. […] Ce qui rend son récit particulièrement poignant, c’est que M.  […] Et son récit, quoique très ardent et très coloré, a le mérite de rester impartial.

508. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. — POST-SCRIPTUM. » pp. 269-272

., etc… ; Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage, etc… ; que Victor Hugo ait proféré, à une heure brûlante, cet hymne attendri : Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encore pleine, etc… ; qu’Alfred de Musset lui-même, à travers son léger récit d’Emmeline, ait modulé à demi-voix : Si je vous le disais pourtant que je vous aime, etc., etc. ; ces notes vraies, tendres, profondes, nées du cœur et toutes chantantes, nous paraissent, aujourd’hui encore, autrement enviables que bien des mérites lentement acquis.

509. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 34-39

« Il faut, dit-il, marquer, autant qu’on le peut, les temps & les lieux, la maniere dont on vivoit dans chacun des pays qu’on parcourt dans le récit ; ne raconter que les grands événemens, & n’écrire en détail que les causes des grands changemens.

510. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « César Cantu »

Or, Renée, le continuateur de Sismondi et qui nous a donné cette solide et brillante Histoire de Louis XVI qu’aucun de ceux qui aiment l’Histoire n’a oubliée, Renée était d’une raison trop haute et trop sobre, il était d’une conscience historique trop pure, pour laisser passer sous sa plume le courant de faits sans critique et sans choix qui viennent s’entasser et se cahoter dans le récit diffus de Cantu.

511. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Elle interrompt le récit, elle glace le cœur, et elle n’amuse pas l’esprit : temps et talent perdus dans les espaces imaginaires. […] Je ne voudrais pas m’en aller ainsi, par la chaleur d’un pareil jour, courir après un si navrant spectacle ; c’est bien assez d’entendre le récit qu’on nous en fera. […] XII Le père, le pasteur, le pharmacien, la mère reprennent, chacun dans son caractère, l’entretien sur l’événement du jour, après le récit d’Herman. […] Le lyrisme est fait pour les salons, l’épopée pour les chaumières ; la popularité durable et honnête est là : le récit est plus inépuisable que le chant, parce que l’homme a plus de mémoire que d’enthousiasme.

512. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

., plus incontestablement accepté, reconnu plus convenable et plus utile que le récit que fait annuellement l’Académie des actes de vertu, et les récompenses, si modérées d’ailleurs, qu’elle y attache. […] Au fond, je ne répondrais pas que l’abbé Brandelet n’ait pas un faible pour la bâtisse ; que ces embarras même que j’énumère ne l’aient pas attiré et charmé quelquefois ; mais, s’il se mêle involontairement un sourire au récit de ses vertus, il est vite noyé dans une larme. […] Vous qui ouvrez un journal, ou si le journal vous paraît chose trop légère, vous qui lisez ces recueils qu’on appelle des Revues, représentez-vous bien ce que vous devez, les longs soirs d’hiver au logis ou les après-midis d’été à la campagne, à ces esprits charmants, faciles, élevés, inépuisables, qui, depuis trente ans et plus, vous ont donné, dans des récits variés, de continuelles jouissances et des surprises de lecture devenues pour vous une habitude, — et qui vous les donnent sans trace d’effort, comme l’arbre donne ses fruits, comme la source verse l’onde.

513. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Dans ces récits où rien n’est particulièrement saillant, on goûte tout d’abord un bon sens agréable, une plaisanterie modérée, une bonne langue. […] Entre le jeune voyageur de 1831 et celui d’aujourd’hui, je fais la part de la physionomie individuelle, de la différence des caractères et des formes de talent ; mais aussi il me semble qu’on peut, en lisant les deux récits, se faire une idée des éléments tout nouveaux qui sont entrés dans l’éducation depuis trente ans, des excitants qui flottent dans l’air et qu’on y respire ; de la réalité en fusion qui circule, qu’on absorbe, et qui ressort ensuite par tous les pores ; en un mot, du changement introduit dans la nourriture générale des esprits, même de ceux qui sembleraient appartenir à un même courant d’opinions et de traditions. […] Ce chiffon de papier a pour moi un prix inestimable, mais pour moi seul qui ai pu sentir la valeur des demandes et des réponses. » L’idée de publier ces documents de première main, en les développant dans un simple récit, ne souriait nullement à son esprit plus compliqué et plus exigeant, qui aimait à avoir en vue plus d’un but à la fois : « Vouloir présenter un tableau complet de l’Union serait une entreprise absolument impraticable pour un homme qui n’a passé qu’un an dans cet immense pays.

514. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Il fit tout jusqu’à la fin pour obtenir que Schwartzenberg renonçât à temps à sa fausse manœuvre : il faut reconnaître, si les récits sont exacts, qu’il mit autant d’obstination (et ce n’est pas peu dire) à le tirer de ce cul-de-sac que, lui, généralissime, en mettait à s’y enfoncer. […] Jomini a donné plusieurs récits de sa conduite pendant, les journées qui précédèrent Bautzen et le jour même de la bataille. […] Pour expliquer ces variantes de récit de la part de témoins bien informés et qui se prétendent sincères, n’oublions pas aussi que ces ordres dictés par l’Empereur, et que nous lisons aujourd’hui si nettement dans un livre, n’arrivaient pas tous à point à leur destination ; qu’il y avait des interruptions, des intervalles remplis d’incertitudes, durant lesquels il fallait conjecturer, deviner, commencer à se décider de son chef ; que le major général Berthier interprétait lui-même un peu les ordres de l’Empereur en les transmettant et les développant, et qu’il avait bien pu, le 13 mai, accentuer davantage encore la possibilité qu’il y aurait pour Ney d’avoir bientôt à faire un à gauche sur Berlin.

515. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

L’écrivain qui nous l’a peinte restera apprécié dans le calme, comme étant arrivé à la profondeur la plus inouïe de la passion par le simple naturel d’un récit, et pour avoir fait de sa plume, en cette circonstance, un emploi cher à certains cœurs dans tous les temps. […] Sa physionomie ouverte et bonne, la politesse décente de son langage, laissent transpirer à son insu une sensibilité intérieure profondément tendre, et, sous la généralité de sa morale et la multiplicité de ses récits, il est aisé de saisir les traces personnelles d’une expérience bien douloureuse. […] Prévost tourne en plein ses récits au noble, au sérieux, au pathétique, et s’enchante aisément.

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