Mais les publics changent ; le public de Shakespeare, le public de Molière ne sont plus les nôtres. […] Les derniers romantiques ont beau répéter que le public veut ceci, que le public ne veut pas cela : il viendra un jour où le public voudra la vérité. […] Le public est dompté et applaudit. […] Il n’y a pas de public plus difficile qu’un public de province. […] Le public devait être pris aisément.
Delaunay, au nom des auteurs et du public, de revenir sur sa résolution et d’oser avoir vingt ans, les vingt ans de son talent. […] Est-ce pour cela qu’on nous siffle, et qu’on veut empêcher notre pièce de parler au public ? […] Elle ajoutait que le public ne venait là, que pour s’amuser du scandale, que tous les applaudisseurs appartenaient à la claque, qu’il fallait l’intervention de la police pour « maintenir et comprimer le public entier à bout de patience, et se levant comme un seul homme ». […] Le temps n’est guère aux tentatives d’art pur, et le public républicain d’aujourd’hui me paraît ressembler bien fort au public impérial d’hier, au public contemporain de cette anecdote. […] Nous appelons l’attention du public sur cette date, qui a son importance pour l’originalité de notre pièce.
Dans cette foule dont l’ensemble s’appelle le public, chaque individu a ses préjugés, ses bizarreries, ses vices. […] Dévoilez sans pitié ses vices et ses travers : le public est bon prince. […] La raison publique fait en somme bonne route, avons-nous dit ; mais elle ne cingle pas en ligne droite ; elle louvoie. […] Il est même en général moins fixé dans ses croyances que le public auquel il s’adresse. […] Vous avez des académies, des sociétés savantes : consultez leurs jugements ; mais consultez surtout ceux du public.
La foi seule nous empêche de le penser. » En d’autres articles, le Public dans le temps et dans l’espace, le Public et la Popularité(1878), il considère, plus particulièrement, le public de l’œuvre dramatique. Il fait surtout la critique des divers publics actuels. […] Mais déjà son idée de l’œuvre d’art s’est complétée par la considération du public idéal. […] Dans une lettre publique à M. […] Saint-Saëns fait appel, pour défendre la description, au goût du public ; mais ne sait-il pas que, pour ce public, tous les chefs orchestraux paraissent grossiers, comparés aux vocalises de M.
Les productions nouvelles sont d’abord apprétiées par des juges d’un caractere bien different, les gens du métier et le public. Elles seroient bien-tôt estimées à leur juste valeur si le public étoit aussi capable de défendre son sentiment et de le faire valoir, qu’il sçait bien prendre son parti. […] Elles obscurcissent donc la verité, de maniere que le public reste durant un temps dans l’incertitude ou dans l’erreur. […] Ce premier temps écoulé, le public apprétie un ouvrage à sa juste valeur, et il lui donne le rang qu’il mérite, ou bien il le condamne à l’oubli. […] Quand je dis que le jugement du public est désinteressé, je ne prétens pas soutenir qu’il ne se rencontre dans le public des personnes que l’amitié séduit en faveur des auteurs, et d’autres que l’aversion prévient contr’eux.
Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours Le jugement du public va toujours en se perfectionnant. […] Jusqu’à ce que le public ait placé les ouvrages d’un auteur moderne dans le rang dont j’ai parlé, sa réputation peut toujours augmenter. Ainsi deux ou trois années suffisent bien au public pour connoître si le poëme nouveau est bon ou s’il est médiocre, mais il lui faut peut-être un siecle pour en connoître tout le mérite, supposé qu’il soit un ouvrage du premier ordre dans son espece. […] Je dis en second lieu, que le public fait quelquefois une autre faute en jugeant les ouvrages des contemporains plus éloignez qu’ils ne le sont de la perfection où les anciens ont atteint. […] Le public n’a point mis dans la classe de Moliere les meilleurs des poetes comiques qui ont travaillé depuis sa mort.
Le public en marchant a laissé derrière lui ce qu’il avait soutenu d’abord. […] 2° Le goût du public pressent et prépare merveilleusement cet avenir dramatique qu’on se plaît à rêver. […] Il suffirait d’invoquer le succès de tant de livres où s’est réfugié le drame, banni de la scène, et dans lesquels le public accueille avec faveur et reconnaissance une image anticipée de ce qu’il espère. […] Mais le public est patient, parce qu’il est jeune ; il semble dire à M. le directeur des beaux-arts : « Monseigneur, j’attendrai. » Seulement l’abbé de Bernis, en attendant, allait, dit-on, au cabaret, et le public du xixe siècle va au Gymnase. […] Ainsi, soit dans la constitution politique du pays, soit dans le goût du public, soit dans les talents des artistes, rien ne répugne à la rénovation du théâtre, et tout au contraire y conspire.
Quant aux motifs de cette suspension, de juillet 1829 à juillet 1830, le public les connaît : elle a été forcée ; l’auteur a été empêché. […] L’auteur s’en félicite et en félicite le public. […] Le public, cela devait être et cela est, n’a jamais été meilleur, n’a jamais été plus éclairé et plus grave qu’en ce moment. […] Pour l’artiste qui étudie le public, et il faut l’étudier sans cesse, c’est un grand encouragement de sentir se développer chaque jour au fond des masses une intelligence de plus en plus sérieuse et profonde de ce qui convient à ce siècle, en littérature non moins qu’en politique. C’est un beau spectacle de voir ce public, harcelé par tant d’intérêts matériels qui le pressent et le tiraillent sans relâche, accourir en foule aux premières transformations de l’art qui se renouvelle, lors même qu’elles sont aussi incomplètes et aussi défectueuses que celle-ci.
Autrement dit, les droits du public sur l’œuvre de l’écrivain. […] Avant tout, disent-ils, l’écrivain est un homme public. […] Celui-ci appartient au public quand même et malgré tout. […] Le public n’a rien à dire. […] … Le « domaine public » égale l’infini.
La définition ajoute : « … sur une scène, devant un public. » La représentation n’est complète, l’idée n’est formulée, à vrai dire n’existe, que s’il y a un public à qui elle est soumise. […] Mais, qu’est-ce que cette infirmité tout intime, auprès de l’existence publique des citoyens d’Athènes ? […] Les pièces étaient reçues par une sorte de comité national du goût public. […] Ce n’est pas un renouveau de l’activité de la Grèce où la vie publique était fondée sur l’intérêt public, où les fêtes mêmes étaient celles de la religion de l’État. […] Jamais plus, après Louis XIV, la France ne recouvra cet éclat de vie publique.