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539. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Pour encourager les riches. » pp. 168-175

L’argent nous possède d’autant plus qu’il est en plus grande quantité et que, en un sens, il nous appartient moins, n’étant presque plus le produit de notre effort personnel.

540. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Il possédait, d’après l’inventaire, malheureusement trop laconique, qui fut dressé de ses livres après son décès, deux cent quarante volumes de comédies françaises, italiennes et espagnoles.

541. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’Empereur Néron, et les trois plus grands poëtes de son siècle, Lucain, Perse & Juvénal. » pp. 69-78

Je ne compte point Denys le tyran, que le démon des vers posséda toute sa vie ; qui briguoit d’en remporter le prix dans les jeux olympiques ; & chargeoit des lecteurs d’une poitrine forte & d’une voix admirable, d’y faire valoir ses poësies ; qui avoit dans son palais l’élite des gens de lettres comme autant de flatteurs à gages, employés à se récrier sur ses poëmes, à lui prostituer l’encens & des hommages ; qui ne trouva la vérité que dans la bouche d’un Philoxène, cet homme toujours le même malgré la crainte des supplices & la peine des carrières où il fut condamné.

542. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVI »

Certes, on doit chercher toujours à préciser sa vision, à la détailler nettement ; mais avant tout, faut-il posséder la primordiale faculté de voir. »‌ C’est bien notre avis.

543. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Léon Feugère ; Ambroise-Firmin Didot »

Il y a de plus l’intérêt de la pensée qu’on met en lumière ou des connaissances qu’on possède et qu’on a pour devoir de propager ; or, c’est là précisément ce que Didot a perdu de vue.

544. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

À ce compte, la naïveté, dans son involontaire simplicité de violette des bois, ne serait plus que l’instantanéité d’une combinaison inconsciente, trop rapide pour qu’on puisse l’observer, même en soi… Seulement, et quoi qu’il en puisse être d’ailleurs, il est bien évident que la femme de ces Récits de la Luçotte — qu’il m’est impossible d’appeler un auteur comme tout ce qui fait métier d’écrire — possède cette force mystérieuse, d’où qu’elle vienne, qui nous fait croire à ce redoublement de mystère : le naturel et la simplicité.

545. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre II. Quelques traditions sur Pindare. »

La Grèce savante avait élevé un temple à Homère ; mais elle ne se vantait pas de posséder sa statue, et l’image authentique de ses traits n’existait nulle part.

546. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Quiconque croit posséder la vérité doit la dire. […] Il est impie de plaindre ceux qui ont possédé la beauté. […] Quand ils le possèdent, ils se donnent la mort, connaissant qu’il n’est qu’un trésor vraiment désirable, l’infini divin. […] Cette folie du singulier et de l’exquis le possède tout entier. […] Mais l’occulte le possède tout entier.

547. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Si tous les morceaux de fer soumis à l’humidité se rouillent, c’est que le fer pris à part, en lui-même, et soumis à l’humidité prise à part, en elle-même, possède la propriété de se rouiller. […] Nous n’avons qu’à la retourner pour en posséder une autre, nommée par Mill méthode des différences. […] Les substances polies qui conduisent le plus mal la chaleur sont celles qui s’imprègnent le plus de rosée ; celles qui conduisent le mieux la chaleur sont celles qui s’en humectent le moins : d’où l’on conclut que l’apparition de la rosée est liée au pouvoir que possède le corps de résister au passage de la chaleur. […] Ce n’est pas là une propriété primitive, mais une propriété dérivée ; on n’assiste point, en la pensant, à la génération de la ligne ; on ne possède pas les éléments de la construction mentale ; on ne tient qu’une de ses suites. […] Cela fait, on possède tous les axiomes essentiels de la mécanique, et on les a formés, comme on forme toute autre proposition analytique, par la simple analyse de la combinaison mentale dans laquelle, à l’état latent, ils étaient inclus.

548. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Et là-dessus Daudet s’élève contre la fausseté des femmes, représentées par le roman français contemporain, comme des possédées d’éréthisme, s’élève contre la fausseté des femmes françaises décrites par le romantisme, ces femmes rugissantes, ces femmes affolées par des passions tropicales, — et nous disons qu’il y aurait un intelligent et spirituel article à faire, pour remettre la femme française de la littérature, au point réel. […] Le docteur Robin, qui pendant ses vacances, s’amuse à créer dans une grande propriété qu’il possède à Dijon, des fraises monstres et des melons noirs, parle d’une vigne possédée par un de ses voisins, vigne appelée : Le clos du Chapitre, et où l’on exploitait encore une mine de fer au milieu du xve  siècle. […] C’est en effet un causeur supérieur, par la science profonde qu’il possède de toutes les questions qu’il aborde, par le jugement original qu’il porte sur elles, par l’indépendance de son esprit à l’endroit de toutes les idées reçues, de tous les clichés acceptés, etc. […] Daudet possède tout à fait à un degré supérieur l’invention scénique, qu’ont bien moins que le romancier de Sapho, les faiseurs attitrés du théâtre. […] Le roi Rhompsonitos possédait, caché dans un souterrain, un trésor dont il croyait avoir seul le secret de l’ouverture.

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