L’orateur parle avec éloquence de tous les maux que nos ancêtres ont soufferts sous ce tyran ; il peint les brigandages et les rapines, les riches citoyens proscrits, leurs maisons pillées, leurs biens vendus, l’or et les pierreries arrachées aux femmes ; les vieillards survivant à leur fortune ; les enfants mis à l’enchère avec l’héritage de leurs pères ; le meurtre employé comme les formes de justice, pour s’enrichir ; l’homme riche invoquant l’indigence, pour échapper au bourreau ; la fuite, la désolation ; les villes devenues désertes et les déserts peuplés ; le palais impérial, où l’on portait de toutes parts les trésors des exilés et le fruit du carnage ; mille mains occupées jour et nuit à compter de l’argent, à entasser des métaux, à mutiler des vases ; l’or teint de sang, posé dans les balances, sous les yeux du tyran ; l’avarice insatiable engloutissant tout, sans jamais rendre, et ces richesses immenses perdues pour le ravisseur même qui, dans son économie sombre et sauvage, ne savait ni en user, ni en abuser ; au milieu de tant de maux, l’affreuse nécessité de paraître encore se réjouir ; le délateur errant, pour calomnier les regards et les visages, le citoyen qui de riche est devenu pauvre, n’osant paraître triste, parce que la vie lui restait encore, et le frère, dont on avait assassiné le frère, n’osant sortir en habit de deuil, parce qu’il avait un fils.
Il est charmant, ne vous fâchez pas, et le Christ de la chapelle Sixtine, avec ses formes athlétiques et sa pose terrifiante, n’est que sublime. […] — Voilà une question insidieuse et mal posée, dit Julie. […] Ces fragments suffisent à montrer comment l’idée est posée. […] — Moi, grand maître, grand maître, j’étends les mains, je les étends jusqu’au ciel… Je pose les doigts sur les étoiles comme sur les cercles de verre d’un harmonica. […] Il avait tellement peur de poser pour quoi que ce soit, qu’il cachait même sa sensibilité ou s’en moquait devant les autres comme d’une faiblesse de vieillard.
Dans la chaîne de l’évolution, il se pose soudain, ajoutant — on ne sait pourquoi ni d’où — quelque chose à son hérédité, quelque chose que ni éducation, ni pression du milieu, ne saurait abolir ou transformer : je n’étends, bien entendu, aucune de ces idées hors de la littérature ; ce n’est pas mon affaire ; et je ne préjuge rien non plus des connaissances de l’avenir ; je parle comme actuellement un esprit raisonnable doit parler, selon l’expérience amassée jusqu’à nous. […] Et il nous dénonce bien le sens profond des unités, quand il pose ce principe : l’essentiel, c’est de tromper l’auditeur. […] Hardy pose son sujet, le délimite, s’y enferme, avec le ferme dessein de plaire par le seul développement des effets qui y sont essentiellement contenus, avec une adresse singulière pour préparer, une puissance réelle pour traiter les situations. […] En ce sens, il pose souvent au comte Rocca des questions significatives : sur la garde-robe de la duchesse, sur l’organisation des archives, sur l’assiette et la répartition des impôts, sur l’inégalité des nobles et des paysans devant l’impôt ; sur la trésorerie, la chambre des comptes, tout le système financier de l’État de Parme ; sur la police des marchés. […] « Les qualités de l’enfant étant donc relatives à celles du père et de la mère, elles tiennent de toutes les deux, et il en résulte une troisième sorte de caractère qui passera de génération en génération, si les causes qui concourent à le conserver sont plus fortes que celles qui concourent à le détruire. » Voilà l’hérédité : et notez que poser la condition de la loi est plus fort encore que d’avoir posé la loi même.
Voilà qui résout le problème, si tant est qu’il puisse être posé. […] Il a lui-même posé le problème de l’influence de la santé ou de la maladie sur les idées d’un penseur. […] À cette question qu’il se pose : Comment l’âme doit-elle se mouvoir selon la musique nouvelle ? […] Des questions analogues, ne pourrait-on pas les poser à propos de tous les autres arts ? […] Il allait de soi qu’un rythme en 4/4 devait avoir une allure plus assise, plus posée qu’un rythme à 2/4, nécessairement plus léger et plus vif.
Il « part d’une situation maîtresse qu’il formule et qu’il pose, avant de commencer à écrire. […] Ceci posé, M. […] La question posée peut attendre longtemps sa réponse, de plus les réponses peuvent être multiples et alors l’épreuve commence. […] Il pose l’idée générale qui domine l’œuvre, puis, de déduction en déduction, il en tire les personnages et toute l’affabulation. […] Il empêche de naître ou il supprime immédiatement toute production qui ne s’accorderait point avec les prémisses qu’il pose.
Le peintre se dit incessamment comme elle : « Par quelle pose et par quelles mines pourrais-je bien sortir de la foule et faire effet ? […] Mais un sourire d’une douceur inconnue est venu se poser sur ses lèvres ; la résignation, l’abnégation, toutes les noblesses de la conscience ont agrandi la portée de son regard. […] Il alla se poser à quelques pas de là, me regardant toujours. […] Comment faire pour extraire un héros, une déesse, une Vierge, un Christ, de ce modèle déshabillé qui, pour cent sous par heure, prend des attitudes, et, d’un air emphatique ou imbécile, pose nu sur une table ? […] En plusieurs cas l’on y parvient ; alors seulement on le connaît, et l’on est en état de répondre aux cinq ou six grandes questions qui se posent à son endroit et à l’endroit de sa classe. — D’abord qu’est-ce qu’il produit et qu’est-ce qu’il consomme ?
Il y a une question à se poser devant chaque existence consacrée aux lettres : quelle sorte de volupté l’écrivain leur a-t-il demandée, à ces lettres complaisantes ? […] Si donc nous voulons savoir quelles chances une forme d’art conserve de prospérer, un problème se pose aussitôt : à quels besoins de l’esprit contemporain correspond-elle ? […] Mais la question suprême à se poser sur un artiste est celle-ci : — de quel amour a-t-il chéri la Beauté ? […] Est-ce qu’un problème intéressant d’esthétique contemporaine ne se pose pas à cet endroit ? […] Il m’est arrivé de la poser d’une manière plus générale durant quelques semaines vides de nouveautés.
À cette question tant de fois posée depuis une dizaine d’années, les échos répondent encore : la Littérature est morte ! […] Génératif de valeurs, de lois, de symboles ; créateur d’une mathématique admirable ; l’esprit semble n’être parvenu à ces ressources que pour accomplir la tâche qui se pose devant lui. […] Devant l’Avenir Quelles sont, puisque c’est de nous que nous avons essentiellement à nous occuper — et c’est aussi nous intéresser à nos successeurs en n’empiétant pas sur leur domaine — quelles sont les caractéristiques de notre époque, ou, si l’on préfère, quels problèmes nous sont posés ? […] Les mêmes questions primordiales continuent à se poser devant lui dont l’impatience croît, d’en connaître les réponses. […] Disons tout de suite que la question était mal posée.
Oui, sa maîtresse n’est pas un instant aimée ; elle joue le rôle d’un meuble où il pose son propre amour, mais en sortant de leur rêverie toute personnelle, de leur bonheur isolé, Hassan, Rolla ou Franck, n’auront jamais pour la pauvre enfant que du persiflage. […] Si nous considérons la Société actuelle, nous y voyons une activité, une soif du travail, une prédominance de l’ambition qui n’a rien de commun avec les rêveuses souffrances des inutiles qu’on s’est obstiné si longtemps à faire poser devant nous. […] Ces pensées sanglantes, familières aux poètes de l’Allemagne moderne, à ceux du moins qui se présentent comme novateurs, ne nous font pas l’effet de tendre à un autre but qu’à se poser en hommes plus prévoyants que les girondins, les jeunes artistes se piquent de ne pas être surpris par les excès inséparables des Révolutions, et pour prouver qu’ils sont bons jacobins, ils évoquent d’eux-mêmes les spectacles les plus horribles et se lavent les mains dans un sang idéal. […] Il vient de faire une culbute, et tout à coup il s’arrête, baisse les yeux, prend un air posé, et le voilà qui cite Homère, qui cite Horace, qui cite Virgile ; puis une fois lancé, il vous parle latin ! […] Il y a quelque chose de pieux, de recueilli, de respectable dans cet amour littéraire qui va rechercher de vieux morts pour leur poser des couronnes de fleurs fraîches sur le front ; qui brave des ennuis certains, afin de découvrir dans des livres poudreux, souvent une simple strophe méritant la louange, pour la mettre en lumière, pour la faire briller de l’éclat d’une monture habile, et pour donner ainsi à un autre que soi, auquel nul ne pensait, la sympathie, l’attendrissement du lecteur éveillé par soi seul et que soi seul, en réalité, on mérite.
Monsieur et cher confrère, J’ai en ce moment l’esprit fort éloigné des questions que votre gracieuse lettre me pose. […] Dans notre Midi, Mistral est, comme partout, un admirable poète épique et lyrique ; mais on le connaît trop, il est du terroir ; son chapeau, si largement posé qu’il soit sur l’oreille et sur la hauteur du front, ne lui fait pas une suffisante auréole. […] il me semble qu’elle vole encore mieux, quand elle sait où elle se posera : sur la dernière branche du vers. […] Je vais tâcher, monsieur, de répondre aux questions que vous voulez bien me poser. […] Il m’est impossible, malgré ma bonne volonté, de vous répondre succinctement aux autres questions que vous voulez bien me poser.