J’ai sous les yeux un beau portrait de Bakounine. […] Il y ajoute des notations de nature exquises et des portraits de prolétaires, de terriens et d’animaux d’une intensité merveilleuse.
J’avais épuisé mon questionnaire et nous causions de choses à côté, des gens en place, des esprits réfractaires à toute nouveauté, quand, par hasard, le portrait du général Boulanger, placé sur la cheminée, à côté de la photographie du maître de céans, d’après un tableau de Jacques Blanche, frappa mon regard. […] Pendus aux murs, des toiles de Carrière, de Monet, de Pissarro, de Renoir, de madame Bracquemond ; des dessins de Delacroix, de Raffaëlli, de Chéret, de Willette, un portrait gravé d’Edmond de Goncourt avec une dédicace du maître, que j’ai vu, d’ailleurs, sans le noter toujours, chez la plupart des écrivains que j’ai jusqu’ici visités.
Nous possédons les éléments du problème ; nous savons, d’une connaissance abstraite, comment il sera résolu, car le portrait ressemblera sûrement au modèle et sûrement aussi à l’artiste ; mais la solution concrète apporte avec elle cet imprévisible rien qui est le tout de l’œuvre d’art.
On trouverait vingt passages dans le Ménexene, les Rivaux, ou le Charmide de Platon, qui saisissent au vol quelqu’une de ces attitudes ; un jeune homme ainsi élevé se sert bien et naturellement de ses membres ; il sait se pencher, être debout, s’appuyer d’une épaule contre une colonne, et, dans toutes ces attitudes, être aussi beau qu’une statue ; de même un gentilhomme, avant la Révolution, avait, pour saluer, prendre du tabac, écouter, l’aisance et la grâce cavalière que nous retrouvons dans les gravures et dans les portraits.
Quand ils sont faits de façon qu’ils donnent la connoissance entiere de la chose dont ils parlent, & qu’ils sont ce qu’est un portrait en mignature par rapport à un portrait en grand. […] Si l’on nous montre deux portraits de la même personne, & qu’il y en ait un qui nous rappelle avec plus d’exactitude & de vérité l’image de cette personne, nous disons que le portrait est parlant, qu’il est parfait, c’est-à-dire qu’il est tel qu’il doit être. […] C’est sous cette vûe de préposition inséparable qui forme un sens avec un autre mot, que l’on doit regarder ce mot dans ces façons de parlet ; ce portrait est fait d’après nature ; comme on dit en peinture & en sculpture, dessiner d’après l’antique ; modeler d’après l’antique ; ce portrait est fait d’après nature ; ce tableau est fait d’après Raphaël, &c.
C’est dans ses premières œuvres qu’on lit ce petit portrait, à la La Bruyère : « C’est bien le meilleur homme du monde que Physcon ; il n’a rien à lui, pas même sa conscience : tout est à ses amis et il a constamment eu le bonheur de compter parmi eux tous les gens au pouvoir. […] Il dut réfléchir souvent au portrait qu’il avait jadis tracé de Nicole, et qui, par une ironie de la destinée, se trouvait trait pour trait devenu celui de Lamennais : « Personne n’a jamais mieux que M.
Les auteurs des deux derniers attentats anarchistes écrivaillaient des vers ; je ne serais pas surpris qu’ils aient vu, dans le « geste » qu’ils ont fait, le plus rapide moyen d’arriver à la « grande notoriété » et de remplir les journaux deleur nom, de leur portrait et de leurs poèmes autographiés.
Félix Reyssié, opposant au portrait romantique « vague, impalpable », que le Lamartine des Confidences nous trace du Lamartine enfant, certain dessin au crayon qui nous le représente au naturel, à l’âge de huit ans : « C’est un bon gros garçon joufflu, l’air étonné, la bouche bée, le nez en l’air, cheveux en broussailles, l’air éveillé pourtant ; en somme, un beau gars de Milly qui a bien employé son temps et se porte à merveille. » — Et, à ce propos, je vous recommande la description que M.
Un jour on lui montra le portrait d’une dame française de la terre sainte, de la comtesse de Tripoli. À la vue de ce portrait, il prit la résolution de partir pour la croisade.
Voyez le curieux portrait de Spinoza : C’était un homme doux, de chétive santé… et le sonnet des Dieux, qui définit le Dieu du laboureur, le Dieu du curé, le Dieu du déiste, le Dieu du savant, le Dieu de Kant et le Dieu de Fichte, tout cela en onze vers, et qui finit par celui-ci : Dieu n’est pas rien, mais Dieu n’est personne : il est tout. […] Voulez-vous des portraits sincères ?