Son livre n’est pas un système, c’est un récit ; mais c’est un récit qui vaut une leçon, et qui vaut même beaucoup mieux si c’est une leçon d’économie politique. […] « Les positions judiciaires, administratives et même ; politiques, — dit l’auteur du livre que nous examinons, — devinrent peu à peu l’apanage de la démocratie, uniquement parce qu’elle était organisée par groupes de métiers. […] L’association commerciale brisée, il s’établit réactivement sur ses débris l’association politique. Aujourd’hui que les assemblées commerciales n’existent pas, du moins à l’état d’organisation, l’effrayant phénomène des associations politiques se produit avec l’énergie d’une tempête. […] Ceci, comme on voit, n’est pas seulement de l’organisation du travail, c’est aussi de l’organisation politique, preuve de plus — car rien n’est simple en science sociale — que l’idée de Francis Lacombe est juste, puisque, dans son système, ces deux organisations se donnent la main.
Sa véritable carrière politique commence. […] Dans ces assemblées politiques de l’an v, composées d’éléments ennemis et inconciliables, trop de levains contraires rapprochés et mis en contact fermentaient violemment et allaient produire de nouveaux éclats. […] L’homme politique était alors tout à fait mûr et formé en lui. […] Il avait d’abord songé, dès les premières atteintes du mal, à renoncer à la vie publique, à refuser sa réélection de député (octobre 1818) : désapprouvé, blâmé fortement par ses amis politiques (Royer-Collard, M. […] Dernières Vues de politique et de finances, offertes à la nation française, 1802.
La tradition des principes philosophiques et de l’enthousiasme politique, par où débutèrent tant de jeunes esprits d’alors, ne lui arriva point. […] Toutes les parties, même philosophiques et politiques, sont traitées convenablement ; l’appréciation littéraire est déjà consommée et supérieure. […] Engagé dans la politique avec M. […] Quand il a écrit dans les journaux, soit en littérature, soit en politique, il y a moins réussi qu’en tout autre genre. […] Les uns trouveront que l’auteur a trop peu accordé aux conjonctures politiques dans la fixation d’une langue, et trop à un certain sens intérieur, à une âme formatrice, non définie.
Louis-Philippe, convaincu par son bon sens à courte vue du danger de ces politiques guerroyantes, chercha à s’affermir par des alliances. […] Il y avait une nombreuse réunion d’hommes politiques de toutes nuances, encore vivants, chez moi ce jour-là. « Eh bien, qu’en dites-vous ? […] Je leur répondis que la France ne se laisserait jamais dicter sa politique par des étrangers, et que c’était aux Polonais de ressusciter la Pologne. […] comme si la politique était hors la loi de Dieu ! […] Il prépara, en conséquence, le mariage tout politique de Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse, avec le Dauphin, qui fut plus tard l’infortunée victime d’une révolution tout intérieure.
Je n’ai parlé nulle part de son livre sur Lamartine homme politique. […] Son rôle politique était fini. […] Vous vous occupez des politiques et moralistes du dix-neuvième siècle ? […] Secondement, étant journal quotidien, La Fronde était bien forcée d’être journal politique et journal de politique courante. […] Il est excellent, ou que les littérateurs se jettent, un temps, dans la politique ou que les hommes politiques, à un moment donné, se ramènent à la littérature.
En parlant de sa manière de traiter avec les Arabes, il dit en riant ma politique. […] Il se remarie et repart pour l’Afrique, décidé à suivre uniquement sa carrière militaire, en prenant aussi peu de part qu’il pourra à une politique qui le dégoûte et pour laquelle il n’est pas mûr. […] La politique intérieure de la France, les fautes des assemblées et celles des dictateurs provisoires sont saisies dans les lettres de Saint-Arnaud avec un bon sens net, qui était assez facile d’ailleurs à qui restait en dehors et loin de la mêlée. […] Il témoigne toujours de la même aversion pour la politique intérieure de la France, triste ménage en effet, et des plus embrouillés alors : « Ce à quoi je dois viser, c’est à une réputation militaire pure de politique. […] Malgré sa répugnance à la politique, et quoiqu’il écrivît vers ce temps même : « Ici, l’on a sa réputation dans sa main ; à Paris, on la joue sur une phrase, sur un mot, sur une démarche, sur un sourire : j’aime mieux l’Afrique ; m’y laissera-t-on ?
Cet oracle contre-révolutionnaire, en passant par l’âme absolue de M. de Blacas, ne pouvait pas être favorable au tempérament que la politique exigeait de nous. […] J’en ai rendu compte dans la partie politique de mes œuvres complètes intitulée : Mémoires politiques. […] Je ne retrouvais la politique que les jours de la semaine où mes fonctions me ramenaient à l’ambassade. […] Le grand-duc me témoigna une considération précoce et imméritée, qui ne tarda pas à se changer, sous les rapports politiques, en véritable amitié. […] Ma qualité de représentant d’une puissance étrangère me couvrait ; la qualité de réfugié politique aggravait celle du colonel Pepe.
Desjardins rédige en style de séminariste bilieux ; il est ignorant (jusqu’à prendre les philosophes grecs comme types d’altruistes alors qu’aucun n’a envisagé la morale autrement que comme une éthique) ; il est naïf (jusqu’à se féliciter des séances politiques où la droite et la gauche s’entr’applaudissent, citant comme telles l’incident où la loyauté de M. de Cazenove de Pradines fut saluée par tous ses collègues, — ce qui est faux, car il fut nargué par la droite, — et l’intervention de l’évêque d’Angers dans la politique d’Extrême-Orient — ce qui ne provoquait l’admiration d’aucun député informé, attendu que Mgr Freppel, chacun le savait, n’agissait que pour défendre ses missionnaires) ; il est encore obséquieux avec les gens en place (jusqu’à cette platitude : « Nous avons par bonheur un ministre de l’instruction publique à tendances idéalistes »). — Mais un autre que M. […] Desjardins, de ses extases mystiques des tarifs libre-échangistes ; il ne vaticinera pas en économie politique. […] Il serait curieux de retrouver les positions d’origine des chefs de, ce mouvement vague, falot et si réel : il y a des chrétiens, des catholiques, le parti de Mun ; il y a des philosophes, les néokantiens, les néo-thomistes ; il y a des politiques : les adversaires d’un régime républicain de nuance maçonnique ; il y a des artistes : les successeurs des naturalistes, donc leurs adversaires en esthétique, en morale, en politique, en [sociologie. — Ce pieux mouvement n’est pas sans danger. […] Avec un très grand sens politique, le Pape a compris quelle connivence énorme l’Église pourra s’assurer avec le socialisme futur. […] Cette politique définitive, scientifique et naturelle, qui ne l’accepterait avec joie ?
L’historien et le politique en Chateaubriand avaient des éclairs lumineux et de soudaines éclipses, des élévations et des chutes. […] Mais les femmes mêlent un sentiment plus vif à tous leurs jugements, et il y a toujours la part de la passion dans leur politique. […] Mais on peut juger de l’impression des amis sur cet acte d’adhésion publique et presque de dévouement à la politique impériale. […] La vie politique était encore trop agitée pour que les hommes d’un esprit supérieur dirigeassent leurs spéculations vers le monde des esprits. […] Cela ne prouve point précisément qu’il eût tort ; mais, en général, il était plus préoccupé, dans la pratique politique, du droit et du devoir que de l’à-propos.
Napoléon disparu et ce qui résultait immédiatement de son action politique étant à peu près apaisé, son exemple a passé dans le domaine de l’imagination, de la poésie, et y a fait école et contre-coup. […] Il y a donc eu, et il y a en ce moment abus dans l’ordre de la parole et de l’imagination, comme auparavant dans l’ordre civil et politique. […] Quant à l’appréciation politique et à ce qui constitue Mirabeau homme d’état, le poëte s’en est naturellement moins occupé. […] Sous cet aspect, sa prévoyance et, comme l’a dit très-exactement Dumont, son étendue d’horizon politique, n’ont jamais été si évidentes qu’aujourd’hui, où, après tant d’efforts et d’épuisements, on s’aperçoit qu’on n’a presque fait que tourner dans un cercle douloureux. Pour tout résumer de l’opinion actuelle sur Mirabeau, — comme homme privé, il est jugé plus indulgemment, plus affectueusement même à travers ses désordres ; — comme renommée de grand citoyen, il a déchu, ou plutôt il a été dégradé : — comme tête politique, il a grandi.