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1459. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

Il avait été attiré à Paris pour deux raisons : parce que, disait-il, c’est la seule ville où la vie intellectuelle et artistique soit à très bon marché ; et parce que c’est la seule ville où l’on vous permette de ne pas appartenir à un parti politique ; et parce que, en conséquence, Paris est la ville des pauvres et des gens tranquilles.

1460. (1885) L’Art romantique

Delacroix en matière politique ? […] L’artiste vit très peu, ou même pas du tout, dans le monde moral et politique. […] Le dandy est blasé, ou il feint de l’être, par politique et raison de caste. […] Quelques-uns d’entre eux consentirent même à profiter du milieu politique. […] Notez que la haine politique combinait son élément avec le patriotisme littéraire outragé.

1461. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Il y a d’abord les moralistes politiques ; car, bien que la politique soit, dans un sens, distincte de la morale, elle correspond toujours à l’idée morale dont elle dérive. […] Il existait même une autre séparation, celle de la morale d’avec la politique ; la politique de ces temps-là en témoigne de reste. […] Le decorum devait arriver avec un autre ordre politique. […] Ses règlements politiques ? […] Les questions politiques n’intéressent plus ; nul maintenant ne cherche à les résoudre.

1462. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

d’ailleurs l’homme de lettres saurait-il s’astreindre à mesurer ses opinions sur les intérêts d’une politique journalière ? […] Étudions donc les nobles auteurs qui ont consumé leur existence à éterniser par leurs talents les mémorables exemples religieux, politiques, et militaires. […] « Soudain la Politique et la Discorde impie « Surprennent en secret leur auguste ennemie. […] La Politique se revêtant des voiles et des habits de la Religion, et si saintement masquée, se flattant d’égarer les crédules, agit conformément à son caractère insidieux. […] « D’un air insinuant l’adroite Politique « Se glisse au vaste sein de la Sorbonne antique.

1463. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Vraiment, il y a dans le moment, en ce monde, trop de méchanceté, trop de méchanceté chez l’artiste, chez le jeune, chez l’homme politique, pour que ce ne soit pas la fin d’une société ! […] On s’entretient de Gambetta, dont la dictature à Bordeaux, est déclarée la plus prudhommesque la plus influencée par les vieilles épaulettes, les antiques ganaches politiques. […] » Et il s’écrie après un silence, qu’il n’a pas la faculté de la parole, qu’il n’éprouve pas la jouissance de l’inspiration, qu’il est gêné par la peur des choses communes… laissant apercevoir le désir passionné de greffer sur son talent, pour la complète réussite de sa carrière, l’éloquence d’un Lamartine, et de doubler sa littérature, de la publicité d’un homme politique. […] Il y a incontestablement une réunion de malheureuses chances, la mauvaise presse, la politique la guigne du théâtre, et peut-être pour moi la guigne de ce mois décembre, où mon frère et moi, avons été poursuivis en police correctionnelle, où Henriette Maréchal a été jouée, où j’ai eu, en ces dernières années, une fluxion de poitrine, à la suite de laquelle je suis resté bronchiteux. […] Antoine, que je retrouve à la sortie, est tout à fait d’accord avec moi, pour rapprocher la représentation de : À bas le Progrès, qui me semble absolument de circonstance, dans l’effondrement politique actuel.

1464. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Bastide, en ce qui concerne l’affaire de Rome, une bonne intention, une bonne conduite de cette affaire et une bonne politique. […] « Vous n’êtes autorisé à intervenir dans aucune des questions politiques qui s’agitent à Rome. […] Mais il est bien entendu que vous n’interviendrez en aucune façon dans la question politique et dans les affaires intérieures du gouvernement romain. […] Un dictateur n’aurait point laissé écrire par son ministre qu’à l’Assemblée nationale seule il appartient de déterminer la ligne politique à suivre, et qu’avant de rien statuer, il aura à prendre les ordres de l’Assemblée.

1465. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

En logique, en morale, en politique, l’homme aspire à tenir quelque chose d’absolu. […] Il semble donc plus commode de chercher et à la connaissance et à la morale et à la politique une base extérieure à l’homme, une révélation, un droit divin. […] Tant il est vrai que le mot de décadence n’a de sens qu’au point de vue étroit de la politique et des nationalités, non au grand et large point de vue de l’œuvre humanitaire. […] Supposé que les égards de Descartes pour la théologie ne fussent pas purement politiques ; ce que je ne pense pas.

1466. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Thiers fait bien sentir toute l’importance politique d’une lutte en apparence si ingrate, et les conséquences quelle renfermait. […] Une publication récente, celle des Mémoires du roi Joseph a mis le public dans le secret des pièces politiques qui se rapportent au gouvernement de l’Espagne et à ses plaies intestines en ces années malheureuses.

1467. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

 » Tout ce qu’on trouve de faits singuliers dans cette vie de Philelphe par Favre est inimaginable : à chaque cité nouvelle que visite ce condottiere des lettres, ce héros de l’érudition errante, Favre nous donne l’histoire politique de la ville et l’état détaillé des études. […] Citoyen de Genève, membre des assemblées et des conseils de son pays, il en sut remplir les devoirs avec chaleur, il paya largement sa dette politique dans la cité ; il en administra et dota les établissements publics ; il prit une part active et généreuse en 1823, avec Capo d’Istria et M. 

1468. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Pourquoi n’avoir point placé en tête de ces deux volumes un court abrégé de la constitution, de l’histoire politique de Genève au xviiie  siècle, un petit tableau résumé des luttes, des querelles et guerres civiles entre les différentes classes, entre les citoyens et bourgeois, membres de l’État, parties du souverain, et les natifs exclus, tenus en dehors et revendiquant des droits ; querelles du haut et du bas, de patriciens et de plébéiens, renouvelées des Grecs et des Romains, inhérentes à la nature des choses, qui se sont reproduites plus tard, sous une forme un peu différente, dans la moderne Genève, et qui ont été finalement tranchées à l’avantage du grand nombre. […] En un mot, malgré l’extension morale et la tolérance relative, due à l’influence de Turretin, la cité intellectuelle génévoise restait, à quelques égards, fermée comme la cité politique.

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