Ce qu’à Dieu ne plaise, en vérité ! […] En effet, jusqu’ici, sa satire est toute encore de verve ; sa critique est toute personnelle ; elle ne donne point de raisons ; ce qui lui déplaît est mal, et ce qui lui plaît est bien. […] Ils ont voulu plaire ; et, pour plaire, ils se sont efforcés de s’accommoder au monde. […] Plût aux Dieux que Chapelain eût été moins habile à la « critique des beautés » de Virgile ou du Tasse ! […] L’œuvre et l’homme, dans ses leçons, ne sont pas encore assez mêlés l’un à l’autre, et le choix des particularités n’y semble pas tant procéder du besoin de connaître que du désir de plaire.
XXVIII) ; on lui répond « qu’il serait assez riche, s’il plaisait à ses affranchis de l’admettre en tiers. […] Julie était à la fleur de l’âge, dans une cour voluptueuse, entourée de jeunes ambitieux qui se seraient empressés à lui plaire, s’ils avaient pu se flatter d’y réussir. […] Que Jean-Jacques dédaigne tant qu’il lui plaira le jugement de la postérité, mais qu’il ne suppose pas ce mépris dans les autres. […] Ceux-ci craignent d’offenser ; ceux-là redoublent de turpitude pour plaire. […] Qui est-ce qui n’a pas entendu de nos jours les scandaleux récits dont on amuse l’ineptie populaire, dont elle se repaît avec avidité, et qu’elle se plaît à répandre ?
Par là il plaît aux personnes pieuses, presque autant qu’aux amoureux. […] Ponsard a très justement senti ce qui plaît au gros du public en pareille matière, et ce qu’il réclame. […] Et c’est par là que son œuvre est bonne et qu’elle plaira toujours. […] Ce style suffit évidemment pour plaire au public contemporain. […] pendant qu’on fondrait les nouveaux arrivés, ils auraient déjà cessé de plaire.
. — Sans doute, et les femmes doivent en convenir ; il est assez doux de plaire et d’exercer ainsi sur tout ce qui vous entoure une puissance due à soi seule, une puissance qui n’obtient que des hommages volontaires, une puissance qui ne se fait obéir que parce qu’on l’aime, et disposant des autres contre leur intérêt même, n’obtient rien que de l’abandon, et ne peut se défier du calcul ; mais qu’a de commun le jeu piquant de la coquetterie et le sentiment de l’amour ?
Le vrai, c’est ce qui plaît ; le bon, c’est ce qu’on aime.
Ce témoignage leur plut si fort, qu’ils ordonnerent qu’à l’avenir tous les Récipiendaires feroient aussi un Discours de remercîment.
Je fais des pièces pour le public ; et puisqu’il les paye, il est juste, pour lui plaire, de lui parler la langue des sots. » Lope du moins n’était pas dupe des défauts d’une telle fécondité. […] A Dieu ne plaise que cette superstition pour l’héroïsme s’affaiblisse dans notre pays ! […] De même que rien ne plaît plus à notre nation que l’idéal d’héroïsme qui brille dans ces pièces, rien n’effarouche plus sa délicatesse et son goût que l’inégalité dans les ouvrages de l’esprit. […] Si la poésie est à la fois un langage, une peinture et une musique, si elle doit plaire à l’âme, à l’imagination et à l’oreille, il restait à faire connaître, après le style de Corneille, plus oratoire que poétique, plus énergique qu’harmonieux, plus ferme que varié, où il y a plus de feu que de douceur et plus de mouvement que d’images, un style qui réunît à toutes les beautés du style de Corneille, dans des vérités dramatiques du même ordre, toutes les beautés propres aux vérités dramatiques qui restaient à exprimer ; un style qui contentât la raison par l’exactitude des paroles, l’âme par leur accent, l’imagination par leur éclat, l’oreille par leur harmonie.
Tout sujet de lettres lui était bon comme matière à esprit et presque à éloquence : « un bouquet, une paire de gants, une affaire d’un écu ; prier le maire d’une ville de faire raccommoder un mauvais chemin, recommander un procès à un président », tout cela, sous sa plume, devenait un texte à belles pensées et à beau langage, et ne lui fournissait pas moins de quoi plaire « que toute la gloire et toute la grandeur des Romains ». […] Il date sa vie par rapport à eux : il avait sept ans quand Scaliger est mort en 1609, à Leyde, tel jour de janvier, la veille d’une éclipse : « Ce démon d’homme-là savait tout, et plût à Dieu que je susse ce qu’il avait oublié ! […] Diafoirus dit en parlant de son fils : « Mais sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine. » Les créations comiques de Molière sont immortelles en ce qu’elles ont pied à tout moment dans la réalité.
Ce conseil plut grandement au roi de France : Lors sonnèrent les trompettes parmi l’armée, et s’armèrent toutes gens et montèrent à cheval, et vinrent sur les champs, là où les bannières du roi ventilloient au vent et étoient arrêtées, et, par espécial, l’oriflamme que messire Geoffroy de Charny portoit. […] Ceci donc ne plut guère à messire Jean de Clermont de ce qu’il vît porter sa devise à messire Jean Chandos… De là les grosses paroles des deux héros qui en viendraient aux coups, n’était la trêve, et qui se donnent rendez-vous au lendemain. […] J’ai vu le modèle qui n’attend plus que le marbre : Froissart encore jeune, et à cet âge où le poète en lui pouvait plaire, y est représenté assis, non plus en quête et questionnant, mais tel qu’il devait être, lorsque, rentré dans sa ville natale, il recueillait ses souvenirs et les couchait par écrit pendant des heures de méditation légère29.
Mérimée ces vers d’Orphise à Clitandre, dans la Coquette corrigée : Mon amitié pour vous ne saurait s’augmenter, Clitandre ; j’aime en vous cet heureux caractère, Qui vous rend agréable à la fois et sévère, Cet esprit dont le ton plaît à tous les états, Que la science éclaire et ne surcharge pas, Qui badine avec goût et raisonne avec grâce. » C’est flatteur et c’est vrai ; mais assurément personne autre n’eût jamais eu l’idée d’aller demander au poète Lanoue un portrait de Mérimée. […] Puisque nous y sommes, je rappellerai qu’il y a de Moncrif un de ces vers monosyllabiques les plus jolis : Qui plaît est roi, qui ne plaît plus n’est rien.