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721. (1932) Les idées politiques de la France

Mais, du point de vue des idées politiques actives, actuelles, influentes, à suites et à cadres électoraux et parlementaires, où nous sommes placés ici, ils ont peu d’importance. […] Nous ne nous plaçons pas ici au point de vue des partis, mais des courants d’idées qui les portent. […] Il a les yeux ouverts sur l’espace qui entoure le point du monde où l’a placé sa naissance et sur le temps qui l’a précédé. […] Je crois que c’est d’un socialiste que vient la définition injurieuse du radical, lequel, comme le radis simple, serait rouge au dehors, blanc au dedans, et se placerait dans l’assiette au beurre. […] Il est même remarquable que son siège primatial soit toujours placé en Languedoc.

722. (1922) Gustave Flaubert

Il y plaça l’Éducation sentimentale. […] Quelle immense position que celle d’un bonhomme ainsi placé dans le monde !  […] Critique et artiste, il est ici placé à un carrefour, ou, si l’on veut, à un belvédère de l’esthétique éternelle. […] Elles sont destinées à créer une atmosphère, et aussi à placer Flaubert dans l’atmosphère de son travail. […] Son cœur était comme eux ; au frottement de la richesse, il s’était placé dessus quelque chose qui ne s’effacerait pas ».

723. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Ces deux espèces de narrations se placent au rang de l’épopée, parce qu’elles ont chacune le sublime qui leur est propre. […] En quelle bouche seraient mieux placés les vers si touchants traduits par notre Delille ? […] Sans doute un peu de prévention en faveur de son Homère national, qu’il voulait placer au-dessus de tous les anciens et de tous les modernes, l’a jeté un moment dans l’erreur. […] L’Émonide compose donc un bûcher magique où ce corps vivant va se placer lui-même. […] Je supposai donc un peuple antérieur aux autres, et le plaçai dans l’île Atlantide, dont la submersion précède toutes les annales.

724. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Longtemps après, Voltaire, qui avait besoin d’un parfait philosophe, le plaça parmi les Quakers, sur les bords de la Tamise. […] Il aime à placer la gaieté auprès de la tristesse, à mêler les divertissements et les cris de joie à des pompes funèbres et à des cris de douleur. […] Des argiles rouges et blanches, placées dans l’escarpement des montagnes, imitent çà et là des ruines d’anciens châteaux. […] Sénèque, et surtout le judicieux Quintilien, placés sur un autre théâtre, et plus rapprochés de nos temps, ont laissé d’excellentes leçons aux maîtres et aux disciples. […] Bientôt la reconnaissance ou la frayeur des peuples plaça des législateurs, des héros et des rois au rang des divinités.

725. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Enfin les Grecs, qui goûtaient peu la littérature de leurs maîtres, placèrent l’orateur romain à côté de Démosthène. […] Ils furent en effet transportés à Césarée, ville toute romaine, et placés dans un temple dédié à Auguste. […] Plutarque a-t-il ignoré le spectacle extraordinaire placé si près de lui ? […] On ne pourrait indiquer, d’après l’ouvrage, à quelle époque les personnages sont placés. […] Chaque épithète, chaque mot est placé dans une intention fine et délicate.

726. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Si j’étais plus jeune, si la Providence m’avait placé près de vous, je n’oublierais rien pour obtenir, pour cultiver votre amitié. […] Or, placé entre M. […] pourquoi te vois-je quitter ta monture, y placer ton familier malade, et poursuivre à pied, sous le soleil ardent de la Sicile, une route longue et montueuse ? […] Fauriel, à cette époque, nourrissait certain vague projet de composer un roman historique, dont il aurait sans doute placé la scène dans le midi de la France, en un de ces âges qu’il savait si bien. […] N’étant pas placé dans l’alternative ou d’adopter en entier son système ou de le rejeter de même, nous allons en examiner un à un les points les plus essentiels. » Or, en abordant successivement ces points, Schlegel donne gain de cause à M.

727. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Si nous avons placé ce roman en regard du Lys dans la vallée et si nous nous y sommes arrêté, c’est qu’il existe entre ces deux récits, qui semblent séparés par des mondes, d’intimes affinités. […] Pour rasséréner le lecteur effrayé de ce bric-à-brac de laideurs morales, M. de Balzac a placé en présence de ces hideux personnages un candide musicien allemand, ami de Pons, le sieur Schmucke, qui est presque toujours en scène et qui parle constamment la langue Nucingen : « Che ne feux pas audre chosse ! […] Homère, Eschyle, Platon, Thucydide, Virgile, Horace, Tacite, Shakspeare, Milton, Dante, Corneille, Bossuet, eussent été mieux placés au frontispice. […] Ainsi le moment où il eût été le plus nécessaire de procéder lentement et par gradations insensibles, de ne pas placer l’idéal des intelligences trop loin de l’ordre établi, était justement celui où on les séparait par un abîme si large, qu’au lieu de le franchir on ne pouvait que tomber au fond. […] Un peu plus tard, après que la retraite de mademoiselle de La Fayette au couvent de la rue Saint-Antoine eut fait retomber dans la tristesse et le vide le cœur faible et ombrageux de Louis, avant que la grossesse d’Anne d’Autriche l’eût relevée aux yeux de son époux et de la France, se plaça ce dramatique épisode que M. 

728. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

« Timothée, placé parmi le chœur harmonieux, de ses doigts agiles toucha la lyre ; les notes tremblantes montèrent jusqu’au ciel en inspirant les joies célestes. […] À lui seul il m’a placé trois cent vingt billets, c’est-à-dire pour quatre-vingt louis ; il nous a valu de ne pas payer l’éclairage : il y avait plus de soixante bougies ; c’est lui qui nous a obtenu l’autorisation pour le premier concert et pour un deuxième, dont déjà cent billets sont placés. […] J’ai placé le petit Wolfgang sur une chaise ; il s’est mis aussitôt à ronfler et s’est endormi si profondément que je l’ai déshabillé complétement et mis au lit sans qu’il ait donné le moindre signe de vouloir se réveiller.

729. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Mon père fut appelé auprès de lui, mais il refusa de s’y rendre ; et, pour l’en punir, le gonfalonier Salviati lui ôta sa place de flûteur au palais. » IV Le père de Benvenuto, le destinant au métier d’orfèvre, qui tenait à l’art de la sculpture par la ciselure, le plaça bientôt après chez un charbonnier, père du fameux statuaire Bandinello. […] Songeant au chagrin que ma fuite pourrait causer à mon père, je lui écrivis que j’étais placé chez un homme de bien, qui s’appelait maître Olivier della Chiostra ; que nous faisions de fort belles pièces d’orfèvrerie ; qu’il fût bien tranquille, parce que mes progrès dans mon état lui seraient un jour honorables et utiles. […] Au bout de deux ans, je retournai à Florence à sa prière, et je me plaçai de nouveau chez Salimberi, auprès duquel je faisais bien mes affaires. […] La première opération qu’il fit fut de venir à moi, de me faire beaucoup de caresses, et de me donner cinq bonnes pièces d’artillerie, qui furent placées sur le lieu le plus élevé qu’on appelle l’Ange.

730. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Je ne pus m’empêcher de lui rappeler quelques Allemands haut placés auxquels, dans un âge avancé, n’avaient paru en aucune façon manquer ni l’énergie ni la dextérité que la jeunesse possède, qualités qui leur étaient nécessaires pour diriger des affaires de toute sorte très importantes. […] « J’avais pensé, disait-il, que je partirais avant lui ; mais Dieu dispose tout comme il le trouve bien, et à nous autres pauvres mortels il ne reste rien qu’à tout supporter, et à rester debout comme il le veut et tant qu’il le veut. » La nouvelle funèbre trouva la grande-duchesse mère à son château d’été de Wilhelmsthal ; les jeunes princes étaient en Russie. — Goethe partit bientôt pour Dornbourg, afin de se soustraire aux impressions troublantes qui l’auraient entouré chaque jour à Weimar, et de se créer un genre d’activité nouveau et un entourage différent. — Il lui était venu de France des nouvelles qui le touchaient de près et qui avaient réveillé son attention ; elles l’avaient ramené une fois encore vers la théorie du développement des plantes. — Dans son séjour champêtre il se trouvait très bien placé pour ces études, puisqu’à chaque pas qu’il faisait dehors il rencontrait la végétation la plus luxuriante de vignes grimpantes et de plantes sarmenteuses. […] Cinq minutes ne s’étaient pas écoulées que le dessin était encadré, mis sous verre, et placé parmi les autres attributs et monuments du héros. […] Goethe, très heureux de cet envoi, fit placer le buste dans la salle de la bibliothèque grand-ducale ; et, le 28 août, dernier jour anniversaire de sa naissance, on enleva solennellement le voile qui couvrait cette grandiose image où se révèle en même temps le génie du poète et du sculpteur.

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