Plus que personne j’aurais désiré faire une place moins réduite à tant d’aimables inspirateurs, mais le malheur des temps nous l’a défendu. […] Avec cela, comment se peut-il que, de ces profondeurs spirituelles, quelques mots mis en leur place, le rythme, la rime, nous ouvrent soudain l’accès, et que le poète, s’il veut faire passer en nous son expérience poétique, doive recourir à des moyens si grossiers ? […] Car avec les poètes, comme trop souvent avec les critiques professionnels, — nous venons assez de le voir, — l’on n’a pas à craindre de piétiner sur place, de rester en deçà de son sujet. […] Cependant, si haut que je le place, je ne reconnais pas à Valéry le pouvoir de ressusciter les morts, — les morts surtout qui n’ont jamais vécu, et la poésie-raison est de ceux-là. […] Ce sont, par définition, des personnes cultivées ; ils occupent, de droit, les huit dixièmes des places dans les sociétés savantes.
Voici le sujet du roman : Lorsque Zacharias Kobus, juge de paix à Hanebourg, mourut, en 1832, son fils Fritz Kobus, se voyant à la tête d’une belle maison sur la place des Acacias, d’une bonne ferme dans la vallée de Meisenthâl, et de pas mal d’écus placés sur solides hypothèques, essuya ses larmes et se dit, avec l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanité ! […] Un jour, vers la fin du mois d’avril, Fritz Kobus s’était levé de grand matin, pour ouvrir ses fenêtres sur la place des Acacias, puis il s’était recouché dans son lit bien chaud, la couverture autour des épaules, le duvet sur les jambes, et regardait la lumière rouge à travers ses paupières, en bâillant avec une véritable satisfaction. […] le grand Frédéric se promène déjà sur la place… il n’y a plus une minute à perdre ! […] C’était quelque chose de nouveau d’en voir une sur la place. […] » Fritz serra doucement la main de Sûzel, qui paraissait bien triste, et, les regardant traverser la place, il rentra dans la Madame Hütte.
Il révèle des abus, indique des remèdes, attaque l’injustice, soutient la cause du faible ; et, soit qu’il se place sur la route du malheur ou sur celle de la science, il y paraît environné des plus riants tableaux de la nature. […] Il était devenu époux et père de famille, il n’avait aucune fortune que son travail et son talent ; il était obligé de garder avec les différentes phases de la révolution une certaine mesure pour conserver le pain à sa femme et à ses enfants ; c’est le secret de ces publications, peu stoïques mais innocentes, qu’il fit tantôt pour être employé dans l’instruction publique, tantôt pour occuper une place au Jardin des plantes, afin d’avoir des appointements et un asile pour sa famille, en s’occupant de sa science favorite, l’histoire naturelle. […] XIV En perdant Aimé Martin et sa femme, je perdis ces amis de toutes les heures qui occupent, vivants ou morts, une place considérable dans l’existence ; c’étaient deux amours dans le même cœur ; qui aimait l’un aimait l’autre. […] Enfin l’athéisme, accroissant son audace par ses succès, faisait des prosélytes jusque parmi les gens de bien, effrayés de leur ruine future, et bannissait de toutes les grandes places de l’État ceux des académiciens qui osaient croire publiquement en Dieu. » Ici commence une des scènes les plus scandaleuses de la révolution. […] Ses collègues, encore assis autour de la table verte, s’étonnent de le revoir ; mais il reprend sa place malgré leurs clameurs, et demande à être entendu.
Ils se rangèrent pour me faire un peu de place. […] Cette secte de lettrés et d’éminents politiques fit alors de ce journal son évangile, sorte de calvinisme genévois dont le premier dogme fut le moi, sans place à d’autres. […] La France aura des scènes de Rome et d’Athènes sur ses places publiques. […] … » XL Écoutez maintenant le peuple français au milieu de la plus tragique émeute qui ait jamais amoncelé une foule haletante et vociférante sur la place publique, au bruit du canon, à l’odeur du sang. […] … » Voilà, littéralement copié sur place par M.
On cherche sous son chevet le livre de la veille : c’étaient Elvire et Lamartine ; on trouve en place La Rochefoucauld. […] Sa vie et son portrait ne sauraient être ici brusqués en passant : elle mérite une place à part et elle l’aura. […] M. de la Rochefoucauld ne nous a point paru pouvoir se séparer des deux femmes qui ont tenu une si grande place dans sa vie ; en le mettant, par exception, dans ce volume tout consacré à des gloires plus douces, nous ne sommes pas pour cela de l’avis que son succès a été un succès de femmes, comme il nous revient de temps en temps qu’on le murmure autour de nous : nous entendons simplement lui faire une faveur dont il est digne et dont, certes, il ne se plaindrait pas.
Mettons-nous à leur place, et nous retrouverons leurs impressions. […] Joignez à cela un double sens perpétuel, l’auteur caché derrière ses personnages, la vérité mise dans la bouche d’un grotesque, des malices enveloppées dans des naïvetés, le maître dupé, mais sauvé du ridicule par ses belles façons, le valet révolté, mais préservé de l’aigreur par sa gaieté, et vous comprendrez comment Beaumarchais a pu jouer l’ancien régime devant les chefs de l’ancien régime, mettre sur la scène la satire politique et sociale, attacher publiquement sous chaque abus un mot qui devient proverbe et qui fait pétard491, ramasser en quelques traits toute la polémique des philosophes contre les prisons d’État, contre la censure des écrits, contre la vénalité des charges, contre les privilèges de naissance, contre l’arbitraire des ministres, contre l’incapacité des gens en place, bien mieux, résumer en un seul personnage toutes les réclamations publiques, donner le premier rôle à un plébéien, bâtard, bohème et valet, qui, à force de dextérité, de courage et de bonne humeur, se soutient, surnage, remonte le courant, file en avant sur sa petite barque, esquive le choc des gros vaisseaux, et devance même celui de son maître en lançant à chaque coup de rames une pluie de bons mots sur tous ses rivaux Après tout, en France du moins, l’esprit est la première puissance. […] « Il fallait un calculateur pour remplir la place, ce fut un danseur qui l’obtint. — C’est un grand abus que de vendre les charges. — Oui, on ferait bien mieux de les donner pour rien. — Il n’y a que les petits hommes qui craignent les petits écrits. — Le hasard fit les distances, l’esprit seul peut tout changer. — Courtisan, on dit que c’est un métier bien difficile.
Alexandre brigua et obtint une place d’inspecteur des mines. […] Mais il prit auprès du roi de Prusse la place de favori savant, presque ministre des sciences naturelles. […] Bastide, à qui j’avais laissé ma place de ministre des affaires étrangères de France, pour continuer à sièger dans la commission exécutive du gouvernement pendant les premiers mois de la république.
« Le jeune homme et le missionnaire admirèrent quelque temps cette belle scène, en plaignant le Sachem qui ne pouvait plus en jouir ; ensuite le père Souël et Chactas s’assirent sur le gazon, au pied de l’arbre ; René prit sa place au milieu d’eux, et, après un moment de silence, il parla de la sorte à ses vieux amis. […] « Amélie se place sous un dais. […] On me place à côté du prêtre, pour lui présenter les ciseaux.
Il entre beaucoup de choses dans la passion du théâtre : j’y découvre la passion de l’entr’acte et des potins de couloirs ; la passion des messieurs pour les jolies actrices ; la passion des spectatrices pour les acteurs élégants et séduisants ; la passion des dames « qui n’ont rien à se mettre » pour les modèles inédits exhibés sur la scène ; la curiosité cruelle de certains amateurs qui regardent vieillir nos gloires théâtrales ; le goût de montrer une robe nouvelle, un riche collier, des bagues somptueuses ou un habit bien coupé ; la satisfaction d’occuper une bonne place, tandis que le pauv’ peuple s’entasse au poulailler ; le désir de tuer le temps, entre le dîner et le souper, etc. […] L’amateur de théâtre est le plus paresseux des amateurs : il paie sa place et il n’a, ensuite, qu’à se laisser faire. […] Sur la scène personne ne peut demeurer en place, et des comédiens, assis tout une soirée, malgré les belles choses qu’ils tâcheraient d’exprimer, feraient un four noir.
Bien plus, les mesures anciennes elles-mêmes, encore que moins logiques, ont leur place marquée dans les strophes modernes si le Poète les y introduit savamment. […] Gustave Kahn innova une strophe ondoyante et libre dont les vers appuyés sur des syllabes toniques créaient presqu’en sa perfection la réforme attendue ; — il ne leur manquait qu’un peu de force rythmique à telles places, et une harmonie sonore plus ferme et plus continue que remplaçait d’ailleurs une heureuse harmonie de tons lumineux24. […] Déjà, à certaines places, il est vrai, le rythme se montrait seul maître de lui-même, avec l’accompagnement d’une mesure, non plus traditionnelle, mais logique ; encore peu divers, il était franc, ingénu et de primesaut : « Vous, si claire et si blonde et si femme, Vous tout le rêve des nuits printanières, Vous gracieuse comme une flamme Et svelte et frêle de corps et d’âme, Gaie et légère comme les bannières ; Et ton rire envolé comme une gamme En écho, par les clairières — ».