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491. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

Ce n’est pas, effectivement, au xixe  siècle, qu’on peut se contenter d’un chef-d’œuvre de narration sincère quand il s’agit d’un saint, c’est-à-dire d’un de ces phénomènes auxquels on ne doit croire qu’à la dernière extrémité.

492. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Mme Desbordes-Valmore offre-t-elle enfin au xixe  siècle le hasard de ce rare phénomène d’une femme poète, si rare, en effet, que dans l’histoire littéraire on le cherche en vain ?

493. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Cette espèce de phénomène très rare, j’ai tardé, pour ma part, à le signaler, tant je le croyais impossible, tant je croyais à un engourdissement momentané de facultés en cette puissante nature qui m’avait donné de si mâles plaisirs, et tant je répugnais à montrer, dans ce Samson tondu par je ne sais quelle main invisible, non pas une faiblesse relative après une force absolue, mais une faiblesse absolue arrivant à l’anéantissement de toute faculté.

494. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

On n’imaginait pas qu’elle pût jamais changer dans le poète, et pourtant ce rare phénomène s’est accompli !

495. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Au souffle de l’hiver, phénomène singulier !

496. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Madame André, ce phénomène de madame André, cette Goule de perfection dévorante, y mange et y fait disparaître le pauvre Lucien Ferdolle.

497. (1897) Aspects pp. -215

Phénomène spécial suscité par les sursauts d’un intellect enragé de son épuisement et par une vanité semblable à celle de l’eunuque qui se glorifie d’être chaste. […] Pour eux la nature — les apparences mouvantes — ne devait garder qu’une valeur de représentation, les phénomènes extérieurs étaient appelés à signifier les phénomènes de l’âme. […] Voici le phénomène, analysé par les physiologistes, qui a lieu en eux. […] Cependant, par grand hasard, ce phénomène d’une louange compréhensive dans un journal a lieu quelquefois. […] Que le poète s’incarne donc aux phénomènes, qu’il s’éperde parmi le rythme immense des êtres et des choses, qu’il ne se confine pas dans l’exception car tout est beau et vaut d’être célébré.

498. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Seulement, et par un phénomène inverse, en même temps que cette matière de poésie s’offrait à lui, la personnalité du poète allait de jour en jour en s’exaspérant. […] La plus générale de ces lois est que tout phénomène est déterminé par ses conditions en sorte que le devoir de l’artiste est d’abord de se rendre compte de ces conditions. […] On constate alors un singulier phénomène. […] Les causes de ce phénomène peuvent être indiquées sans trop de peine. […] C’est un monstre que l’abbé Jehoël de la Croix-Jugan, véritable phénomène de laideur.

499. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Socrate avait ouvert le ciel ; Aristote, sans méconnaître le ciel, et en plaçant toujours Dieu et la providence au-dessus des phénomènes terrestres, professa la spiritualité de l’âme comme suprême espérance de tout. […] Antiquité et éternité ne sont-ils pas synonymes, et les mêmes phénomènes que nous pose aujourd’hui le point d’interrogation n’étaient-ils pas résolus dans les jours infiniment plus reculés d’Homère ? […] Comment tout homme doué de raisonnement n’a-t-il pas conclu, au premier coup d’œil, qu’il n’y a rien au-dessus de ces deux pouvoirs, inégaux dans leur origine, égaux dans leurs effets, qu’on appelle commandement et obéissance, et que le phénomène qui en résulte, le gouvernement politique, est le chef-d’œuvre de l’humanité ?

500. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Son premier exploit, si délicieusement raconté par l’Hymne Homérique, met en scène le double phénomène qu’il personnifie. […] Chacun de ses dieux naît du point lumineux d’un astre, d’une motte du sol, d’une vague marine, d’un météore de l’atmosphère, et il n’exprime d’abord que ce phénomène isolé. […] Les métaphores qui exprimaient les phénomènes du couchant devinrent des vices, lorsqu’elles s’appliquèrent à un dieu figuré par des traits humains.

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