Non pas que M. de Goncourt ait voulu peindre son portrait, mais parce que toutes les femmes sont femmes, et que les phénomènes qui se produisent dans des milieux identiques doivent donner lieu à d’inévitables ressemblances.
La première consiste à suivre le torrent des choses, à calquer la réalité prochaine et accidentelle, à prêter son âme à tous les remous des phénomènes, à constater sans passion, comme un témoin, à cataloguer sans émoi, comme un commissaire-priseur.
Notez que je ne conteste point la vérité de cette philosophie (ce n’est pas mon affaire) : j’en constate la profonde tristesse, rien, rien, il n’y a rien que des phénomènes.
Le souvenir m’en était toujours présent, ou plutôt, par un horrible phénomène de conscience, il me semblait que, le temps s’étant subitement arrêté, je restais indéfiniment à l’instant où venait d’être articulée cette parole irréparable ; « Oui, Monsieur. » Ce n’était pas un remords qui me torturait.
En France, par contre, il se présente un phénomène singulier.
Eh bien, ne serait-il pas logique qu’un phénomène analogue se produisît dans l’ordre littéraire, que deux littératures, ennemies hélas !
« L’abstrait aussi est un cadavre, un squelette, la charpente osseuse des phénomènes. » Prenons toujours garde de jouer aux osselets avec les débris du squelette.
Ils se sont laissé entraîner à répéter, devant des juges incompétents, les phénomènes de l’hypnotisme, de la catalepsie, du somnambulisme ; les suggestions les plus bizarres.
Mlle Dugard assista dans la même journée : 1º à une dissection de lapins, préalablement empoisonnés par des préparations chimiques ; 2º à une dissertation sur Shakespeare et sur le drame au xvie siècle ; 3º à une conférence sur les phénomènes inconscients dans l’état normal et hypnotique, avec discussions des psychologues français, Janet, Binet, Ribot ; 4º à une leçon sur la théorie de la connaissance d’après Platon, avec lecture et commentaires du Protagoras dans le texte.
D’autre part Périclès s’acquit au commencement une grande réputation, et les Athéniens dans le temps qu’ils étaient plus méchants sans doute, n’ayant pas encore été améliorés par lui, ne rendirent contre lui aucune sentence infamante ; mais sur la fin de sa vie, quand ils furent devenus bons et vertueux par ses soins, ils le condamnèrent pour cause de péculat et peu s’en fallut qu’ils ne le condamnassent à mort, sans doute comme un mauvais citoyen… On tiendrait pour méchant gardien tout homme qui aurait des ânes, des chevaux, des bœufs à garder, et si ces animaux, devenus féroces entre ses mains, ruaient, frappaient de la corne, mordaient, quoiqu’ils ne fissent rien de semblable lorsqu’on les lui a confiés… » Périclès est l’exemple le plus illustre de ce phénomène, qui, de quelque façon qu’on l’interprète, va contre la démocratie ; mais il n’est pas le seul.