La Grasserie, Raoul (1839-1914) [Bibliographie] Les Pensées (1890). — Les Rythmes (1891). — Les Formes (1891).
Mais, avant tout, c’est un penseur, un penseur hardi, ne reculant pas devant la logique, même cruelle, de sa pensée.
Cette alliance de la poésie et de la pensée a été le rêve de ma vie.
Albert Mockel La pensée est constamment présentée par une image.
Mais la pensée et le style vont se raffermissant de page en page, et l’on trouve dans son dernier livre un langage où l’éclat s’unit à l’ampleur.
Il réalisait, dans les institutions du gouvernement intérieur, l’ordre qui régnait dans les pensées du roi, en même temps qu’il préparait les moyens de faire la guerre sans accabler les peuples. […] Enfermer dans l’étroite anfractuosité d’une colline une immense construction solitaire, ce n’était plus une pensée du grand roi, mais un caprice de l’homme. […] La justesse de ses pensées reluit dans ces belles proportions ; sa faculté d’emprunter à autrui sans gêne paraît dans ces libres imitations de l’art antique ; son goût est marqué dans la beauté de l’exécution. […] Où trouver plus de plaisirs pour les yeux et plus de sujets pour la pensée, que dans cet horizon tracé de la main du grand roi ? […] Telle fut proprement la part de Louis XIV dans l’œuvre de Boileau, sans compter que, pour l’Art poétique en particulier, la pensée en avait pu venir au poète du spectacle de grandeur, d’ordre et de raison, que lui présentait le gouvernement de Louis XIV.
c’est vraiment bien malheureux qu’on n’ait pas de lui, jetée sur le papier, sa pensée de 1852 à 1860, en ces années, où nous avons rencontré chez lui la plus originale cervelle philosophique de ce siècle. […] Une tête où, dans la solide construction de l’ancienne tête romaine, il y a comme le poids pesant de la pensée. […] Des pensées si fines, qu’elles ressemblent à des ailes d’insectes disséquées. […] Et dans le tas, au milieu des fronts fuyants, un front renflé de pensée et de sagesse, noblement socratique, et à côté, une tête de femme toute décharnée, et qu’on rêve avoir été belle, coiffée de la luxuriance d’une chevelure roussie et carminée ainsi que tous les cheveux que l’on voit, et dont la grosse natte, à demi émiettée, lui aveugle les yeux. […] Mme Berthelot, une beauté singulière, inoubliable : une beauté intelligente, profonde, magnétique, une beauté d’âme et de pensée, semblable à ces créations de l’extra-monde de Poë.
Rodolphe Darzens La Muse noire, recueil comprenant des poèmes d’un rythme sur qui révèlent déjà, à travers l’admiration de l’auteur pour Baudelaire, une originalité curieuse, dont le caractère fut bientôt affirmé dans un livre ayant pour titre : Rosa mystica, où des pensées d’un ordre élevé sont exprimées en fort beaux vers.
À l’heure de la nuit tombante, à l’heure de la fumerie et de la formation rêveuse des idées, n’avoir plus à côté de moi, dans la pénombre du crépuscule, sa pensée originale, sa parole si joliment paradoxale, oui, c’est l’heure où je me sens le plus seul. […] La salle est comble, mais la musique n’a pas, dans le moment, le pouvoir de me faire oublier, le pouvoir d’apporter à ma pensée la rêverie. […] D’un autre côté, la prétention de Belleville de vouloir despotiser la France, ne pourrait-elle pas amener une résurrection des anciennes provinces, déjà blessées de la centralisation des derniers règnes, amener un démembrement de la France, dont la pensée existe ce matin dans l’affiche de la Bretagne ? […] On parle du bombardement, qu’on croit plutôt, dans le moment, de nature à agacer qu’à terrifier la population parisienne — cela contrairement à la pensée d’un journal allemand, trouvant que le moment psychologique du bombardement est arrivé. […] Cette nuit, à l’approche de l’année 1871, de cette année que je vais commencer seul, les tristes pensées ont amené, dans le malaise de mes rêves, mon frère bien-aimé.
La table en question se trouvant donc inutile et devant être refaite pour être reportée plus loin à la fin du tome XV, j’ai ici une lacune à combler, et je le ferai au moyen de quelques morceaux non recueillis encore, d’articles déjà publiés ou inédits, et de pensées tirées de mon portefeuille.