Il fut soldat, peintre, sculpteur, philosophe, orateur, poëte, grammairien, sçavant, homme sur tout à bons mots, à grandes maximes. […] Dans l’in-promptu de Versailles, il a nommé Boursault, qui avoit fait contre lui la comédie intitulée le Portrait du peintre.
Ce luxe, contre lequel vous vous récriez, n’est-ce pas lui qui soutient le ciseau dans la main du statuaire, la palette au pouce du peintre, la navette ? […] … peut-être. ô Cérès, les peintres, les poëtes, les statuaires, les tapisseries, les porcelaines, et ces magots même, goût ridicule, peuvent s’élever d’entre tes épis.
Elles sont habilement conçues, bien agencées et de nature à édifier le public : ce peintre a démontré qu’il aurait pu, tout comme un autre, faire un peintre d’histoire, et mieux que tels autres. […] Il faut louer Aman-Jean de n’avoir pas, ainsi que d’autres, confondu des esthétiques diverses et, peintre, d’être un peintre absolument. […] La démoralisation d’aujourd’hui n’a pas de peintre plus attentif. […] Les peintres et les sculpteurs d’alors sont païens et font de l’art religieux. […] Et le peintre veut disparaître derrière l’ouvrage qu’il peint.
Déjà, dans tous ses romans précédents, on trouvait des paysages charmants, et George Sand s’était révélée comme un grand peintre de la nature. […] Elle s’unit à la nature par une sympathie profonde, elle aime partout la vie, elle mêle son âme aux choses : sa description, pittoresque et poétique tout à la fois, emplit l’œil et le cœur, nous livre à la fois l’objet et le sujet, le peintre ajouté et comme fondu dans son modèle. […] Puis, absence totale du sentiment de la nature : ses paysages sont de l’écriture quelconque, des inventaires d’homme du métier qui applique sa vision ; devant les champs et les bois, ce grand peintre a des émotions de commis voyageur. […] Si on le prend où il est lui-même, il est exclusivement peintre des relations sociale et des natures humaines. […] Balzac est le peintre vigoureux et fidèle d’un moment et d’une partie de la société française : il a représenté la bourgeoisie, qu’en bon légitimiste il détestait, cette bourgeoisie parisienne et provinciale, laborieuse, intrigante, servile, égoïste, qui voulait l’argent et le pouvoir, qui allait à la fortune par le commerce et l’industrie, qui à la seconde génération se décrassait par les titres et les places.
En un croquis parlé de peintre, il me silhouette un de Moltke, faisant la campagne de France en pantoufles. […] Avec Manet, dont les procédés sont empruntés à Goya, avec Manet et les peintres à sa suite, est morte la peinture à l’huile, c’est-à-dire la peinture à la jolie transparence ambrée et cristallisée, dont la femme au chapeau de paille de Rubens est le type. […] Millet est le silhouetteur, et le silhouetteur de génie du paysan et de la paysanne, mais c’est un pauvre peintre, un peintre au coloris tristement glaireux. […] Étrange maison, où se succèdent des peintres, où l’hospitalité est donnée à des montreurs d’ours, où le préfet vient déjeuner, où les gens d’alentour se rendent à la pharmacie : maison faisant l’étonnement des Berrichons de la localité. […] Un peintre à l’aquarellage clair de l’huile, à la petite touche spirituelle, un Teniers laiteux, un continuateur de Wilkie, cet Orchardson, ce peintre de la Première Danse.
Gautier : un tempérament de peintre. […] Et cette épuration se fait spontanément en lui, par un instinct, une loi de sa nature : il est la poésie absolue ; ni penseur, ni peintre, ni historien. […] Il était venu à la poésie par un atelier de peintre : et il ne fut jamais qu’un peintre fourvoyé — par bonheur — dans la littérature. […] Voilà par où, toujours en vertu de sa précise sensation de peintre, Gautier a pu faire de la poésie symbolique. […] D’autre part, son exactitude de peintre ou de graveur l’a fait sortir du romantisme : il a renoncé au lyrisme subjectif pour s’asservir à l’objet, au modèle.
Si nous supposons deux peintres maîtres de leur art, usant de la même technique — car il ne s’agit pas ici de la « manière » — et placés devant le même site ou devant le même groupe de personnages, ils en restitueront également les proportions et dans leurs tableaux les rapports des tons lumineux, les « valeurs » seront identiques ; mais les deux œuvres différeront par les qualités du trait et par le coloris. […] Vielé-Griffin n’est pas selon celle-là, mais M. de Régnier est mieux que lui selon celle-ci ; ses personnages ont aussi des proportions comme en savent délinéer certains peintres décorateurs, M. […] J’aimerais aussi le rapprocher, à ce point de vue, de tel peintre de la Renaissance, comme Ghirlandajo qui fit naître sous son pinceau des femmes grandes et pures.
Le peintre, avant de manier le crayon, conçoit ses figures, étudie leurs attitudes. […] C’est là le secret de l’orateur, du poète, du statuaire et du peintre. […] Peintre des grands hommes, voilà votre modèle !
Les comprendre… « C’est la profonde intelligence des choses qui conduit à cet amour idolâtre du vrai que les peintres et les sculpteurs appellent l’amour de la nature. […] Parce que vous vous serez préoccupé du soin d’être ou dramatique ou peintre. […] Thiers a été peintre de paysage plus que peintre d’histoire. Comme historien il exagère, comme peintre il charme. […] Ici ce n’est plus le peintre de batailles, c’est le peintre des caractères, c’est le diplomate, c’est l’administrateur, c’est le législateur, c’est même le philosophe qui tient la plume tour à tour.
Sur un gris verdâtre, sont peints en gris demi-deuil, des muses, des aigles, des enroulements de lauriers, pour lesquels le peintre a obtenu à peu près le trompe-l’œil d’une planche découpée. […] Ici Fromentin fait le geste d’un peintre qui pose, une petite touche carrée à la Teniers, sur une toile. […] Ça été tout d’abord quelques originaux, comme mon frèr et moi, puis Baudelaire, puis Burty, puis Villot, presque aussi amoureux de la marchande que de ses bibelots, puis à notre suite, la bande des peintres impressionnistes, — enfin les hommes et les femmes du monde, ayant la prétention d’être des natures artistiques. […] Il va faire un séjour à Stamboul, chez le peintre de Sa Hautesse, qui exerce sa profession au milieu des scènes les plus bouffonnes : « Un nez, des yeux, une bouche, deux moustaches, tu vois, c’est le sultan, qui désignant chaque morceau de sa figure avec son doigt, ajoute : « Maintenant, fais mon portrait. » Et déjà il lui a tourné les talons. […] « — Un chef-d’œuvre, monsieur… oui, un chef-d’œuvre, pour ceux qui ont confessé en province. » Samedi 20 novembre Ce soir, en causant avec Jacquet, le peintre « de la femme à la robe de velours rouge » de cette année, j’étais plus que jamais confirmé dans l’idée qu’il n’y avait qu’une manière de faire un salon : un salon où l’homme de lettres confesserait le peintre, le forcerait à retrouver toute l’origine embryonnaire de son œuvre, lui ferait dire les circonstances dans lesquelles elle est née, les révolutions qu’elle a subies, lui arracherait, pour ainsi dire, la genèse psychologique et matérielle de sa toile.