D’une lecture attentive de Louis Lambert, il ressort que seules survivent les parties de l’ouvrage qui ne sont pas consacrées à dépeindre directement le génie même du héros : l’existence des deux amis au collège de Vendôme, et l’épilogue : la visite de l’auteur au château de Villenoix, — mais cet épilogue même trahit l’impossibilité où se trouvait Balzac de résoudre le problème, car dès qu’il nous met sous les yeux les pensées de Louis Lambert, éclate ce qui était déjà sensible dans ses propos et dans ses lettres, à savoir la disproportion écrasante entre le génie qui lui est imputé et les pauvres succédanés de Saint-Martin et de Joseph de Maistre (le tout imprégné de cette spiritualité pour ainsi dire matérialiste si curieuse à suivre chez Balzac) qui nous sont fournis comme preuves. […] Non pour avoir obtenu droit de cité dans la pauvre république de tâcherons où je n’étais, après tout, qu’un citoyen de passage, mais parce que, sous mes vêtements trempés et gluants, je me sentais peu à peu conquérir, là-bas dans cette lointaine Europe à demi oubliée, mon usine même de Bois Thibertfb.
C’est par un emploi judicieux de ces deux sortes d’associations que les bons écrivains arrivent à la parfaite clarté de l’expression : chaque idée serait imparfaitement déterminée par le contexte seul ou par le mot qui doit servir à l’exprimer ; mais elle est rigoureusement déterminée par l’action combinée du mot et du contexte ; un contexte trop pauvre, chez les écrivains trop concis, ou trop abondant, chez les écrivains diffus, engendre facilement des équivoques : les significations éveillées par chaque mot sont indécises ou contradictoires.
Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.
Il appelait les dons du roi sur Corneille, vieux et pauvre.
La faculté de capturer des insectes, de les absorber et de les digérer est une faculté qui a dû surgir chez eux sur le tard, dans des cas tout à fait exceptionnels, là où le sol, trop pauvre, ne leur fournissait pas une nourriture suffisante.
Il ne croit pas s’abaisser quand il prépare des enfants à la première communion, ou qu’il rassure, au fond d’un cloître, de pauvres filles agitées par des scrupules de conscience, ou qu’il pénètre dans les misères de notre foyer domestique.
Ils sont si pauvres que, hormis les affections sensibles, il n’y a presque rien d’appréciable dans ces sensations. […] Quand bien même on admettrait des actions sans motifs, ce serait une pauvre objection au déterminisme.
Mais il était pauvre. […] Villiers, dans la Machine à Gloire, avait parfaitement défini cet ordre : « Au nom de Milton, il s’éveillera, dans l’entendement des auditeurs, à la minute même, l’inévitable arrière-pensée d’une œuvre beaucoup moins intéressante, au point de vue positif, que celle de Scribe. — Mais cette réserve obscure sera néanmoins telle, que tout en accordant plus d’estime pratique à Scribe, l’idée de tout parallèle entre Milton et ce dernier semblera (d’instinct et malgré tout) comme l’idée d’un parallèle entre un sceptre et une paire de pantoufles, quelque pauvre qu’ait été Milton, quelque argent qu’ait gagné Scribe, quelque inconnu que soit demeuré longtemps Milton, quelque universellement notoire que soit, déjà, Scribe. […] Dans leur boutique d’orfèvre, la marchandise ne vaut pas l’enseigne ; leurs assortiments de mots sont généralement pauvres, et je crois bien que parmi eux Heredia seul eut le sens propre et exubérant du mot.
« Voilà l’état où les choses s’en trouvaient en 1690, — nous dit un témoin, l’envoyé de Brandebourg, Ézéchiel Spanheim — et en sont encore autant qu’on sait, et qui, après tout, d’une simple demoiselle, vieille, pauvre, la veuve d’un auteur burlesque, la suivante de la maîtresse du Roi, d’une cour d’ailleurs la plus galante de l’Europe, en ont fait la confidente, la maîtresse et comme on croit l’épouse même d’un grand monarque » [Cf. […] Bouilhet] ; — et qu’en même temps que le décousu de l’existence de La Fontaine elle explique le caractère unique de ses Fables en leur temps. — Corneille a eu des intentions ; — Molière a soutenu des thèses et des combats ; — La Fontaine ne s’est proposé que de peindre ce qui lui plaisait ; — ou même ne s’est rien proposé du tout, que de se faire plaisir. — Explication par là du caractère de sa prétendue satire ; — et exagération de Taine à ce sujet. — Que les hommes soient pervers et les femmes bavardes ; — que les riches soient insolents et que les pauvres soient habituellement plats ; — que les grands soient tyranniques et que les petits soient complaisants ; — ou que le lion soit enfin le roi des animaux et que l’âne en soit l’éternelle dupe, rien de tout cela n’indigne ou n’irrite La Fontaine ; — ce qui est pourtant la première condition de la satire. — Il n’y a point de satire sans intention morale. — Mais La Fontaine « constate » et ne juge jamais. — Sa malice ne va pas au-delà de l’amusement qu’un pauvre diable de philosophe trouve à prendre un des grands de ce monde en flagrant délit de sottise ; — il estime d’ailleurs que tout ce qui est humain, étant « naturel », a les mêmes droits à l’attention du peintre ; — et c’est ainsi que son épicurisme d’artiste le conduit insensiblement au naturalisme.
Petit-maître, n’est pas un maître petit ; c’est un pauvre homme, se dit par mépris d’un homme qui n’a pas une sorte de mérite, d’un homme qui néglige ou qui est incapable de faire ce qu’on attend de lui, & ce pauvre homme peut être riche ; au lieu qu’un homme pauvre est un homme sans bien.