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2052. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

On ôtoit donc aux pauvres grecs, comme le dit Juvenal, jusqu’à leurs penates.

2053. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre IV. De la pluralité des temps »

Que devriez-vous faire si vous aviez pitié du pauvre philosophe, condamné au tête-à-tête avec la réalité et ne connaissant qu’elle ?

2054. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Je pus le considérer, il priait candidement du cœur et des lèvres, et, quand ma main toucha son épaule, certes son visage pâle, aux traits détendus et amatis d’une sorte de luminosité lointaine, son visage de pauvre pécheur remettant son poids de misères aux pieds de la Mère des Puretés, m’apparut touchant infiniment. […] Mais que l’on songe à l’émotion et à l’orgueil qui m’emplirent  lorsque Mallarmé avec sa grâce si simple et grave, se détourna vers moi qui me tenais à l’écart : Mais voici aussi notre ami René Ghil, de qui le premier livre et la poétique, n’est-ce pas, ouvrent une voie… Il me parut vraiment, tant il émanait de prestige de ces deux hommes en cette petite et pauvre chambre, qu’une consécration s’imposait sur ma tête. […] Ils prétendent avoir créé, par leur seul génie, une école, l’école décadente, qui a en elle de quoi régénérer notre pauvre littérature épuisée. […] Le conférencier a lu des passages des œuvres en prose de Descaves, Fèvre, Rosny, Jean Lombard, Xavier de Ricard, et des vers de Devoluy, l’auteur de Flumen Emmanuel Saïf, Jean Lombard, Jules Jouy, René Ghil, toute notre lyre enfin, si pleine de pitié pour les pauvres ». (5 mars 91)… Journal hebdomadaire, « littéraire indépendant » et lui aussi anarchiste : « l’En dehors », de Zo d’Axa62.

2055. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Voilà pourquoi, au lieu de demander une armée équipée à ses propres frais, par conséquent composée des meilleures familles, des riches et des Eupatrides, Périclès a fait une armée dans laquelle tout le monde, pauvres comme riches, pouvait entrer, une armée pénétrée de l’esprit du temps et capable de le défendre. […] En vérité, que nous serait un Dieu qui n’aurait pas donné à sa créature assez d’intelligence pour que cette pauvre créature pût s’élever jusqu’à lui, le connaître et y croire ? […] À l’extrémité opposée sont les amis de l’individualité, ces gens qui, pour s’être avisés de réfléchir une ou deux fois dans leur vie, pour s’être saisis un moment dans leur pauvre individualité, s’y attachent, s’y cramponnent pour ainsi dire, sans pouvoir et sans vouloir en sortir, ramenant tout à leur sens individuel, et fièrement insurgés contre toute autorité. […] L’ombre seule du mysticisme l’épouvante, comme aussi celle du catholicisme, et aussitôt qu’il aperçoit quelque système qui a la plus légère apparence de l’un ou de l’autre, on est sûr de voir s’élever une grêle d’arguments et de formules kantiennes contre ce pauvre système.

2056. (1929) Amiel ou la part du rêve

Pauvre M.  […] Amiel lui-même ne tarde pas à s’en apercevoir, et écrit sur la même page : « Ton malheur, pauvre garçon, est d’avoir pour défauts les qualités d’un autre sexe ; car ce qui est grâce chez la femme est une niaiserie fatale chez l’homme. » Entre les Corinnes d’Amiel, ses brunes fortes et commandantes, et sa délicatesse à lui, fuyante, tortueuse, intelligente, sa coquetterie en retraite vers les saules, on découvre un chemin repéré du pays de Tendre.

2057. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Un siècle de scepticisme et de corruption est nécessairement aussi pauvre en matière de style qu’en matière de poésie.

2058. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Il tue huit cochons gras à Noël, et envoie du boudin avec un paquet de cartes à chaque famille pauvre de la paroisse.

2059. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Il vécut de ses émoluments, qui étaient considérables, et, sans qu’il fût pauvre, passa pour l’être.

2060. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

« Je l’ai moi-même entendu quand il disait à la tribune qu’il avait été malheureux, lorsqu’il était privé d’une patrie que son bras avait sauvée de la fureur des barbares ; lorsqu’il apprenait que ses biens étaient possédés et pillés par ses ennemis ; lorsqu’il voyait la jeunesse de son fils associée à ses infortunes ; lorsque, plongé dans un marais, il avait dû la conservation de sa vie à la pitié des Minturniens ; lorsque, fuyant en Afrique sur une frêle nacelle, il était allé, pauvre et suppliant, implorer ceux à qui lui-même avait donné des royaumes : mais il ajoutait qu’ayant recouvré ses anciens honneurs et les biens dont on l’avait dépouillé, il aurait soin qu’on reconnût toujours en lui cette force et ce courage qu’il n’avait jamais perdus.

2061. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

En effet, l’homme qui possède ces grandes richesses et qui n’est pas satisfait d’ailleurs, n’a sur celui qui, pauvre, est cependant bien partagé en toute autre chose, que deux sortes d’avantages, tandis que celui-ci en a une foule sur l’homme riche et malheureux du reste.

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