Dans ce temps si pauvre d’invention et… d’autre chose, on fait volontiers avec ses œuvres ce que le Gascon fait avec sa cravate, quand il n’en a pas de rechange, ce qui s’appelle même, je crois, la lessive du Gascon : il la retourne.
Il ne se rétracta point ; mais, ce jour-là, il avait eu peut-être la dernière bonne pensée qui ait traversé sa pauvre âme.
Certainement, si cela continue, la pauvre flûte en buis sera bientôt rongée, et les applaudissements de la foule ne consoleront peut-être pas le poète du talent qu’il leur aura sacrifié.
Et dites si des imaginations aussi pauvres valaient la peine d’être si absurdes.
Il se souvient qu’il est homme, il se souvient qu’il commande à des hommes29… « Les riches ont d’assez grands motifs pour donner des citoyens à l’État, il n’y a qu’un bon gouvernement qui puisse encourager les pauvres à devenir pères.
avant que ces souliers fussent vieux, avec lesquels elle avait suivi le corps de mon pauvre père. […] Les Français d’aujourd’hui reconnaissent, à leur honneur, que les farces de Molière rehaussent sa gloire bien loin de l’avilir ; ils mesurent toute la profondeur du Festin de Pierre, et ce n’est pas seulement la fameuse scène du pauvre qui leur imprime une sorte de respect pour le génie de son auteur ; cette statue qui marche et qui parle, ces flammes de l’enfer qui engloutissent un débauché, plaisent à leur imagination romantique. […] Nous l’entendrons blâmer, mais blâmer en homme qui les comprend, les inévitables excès de la réaction romantique, les diables, les sorciers, les vampires, et surtout ces pauvres petits poètes souffrants et pâles, cette poésie de lazaret, sans cœur, sans forte nourriture intellectuelle, Ces amants de la nuit, des lacs, des cascatelles, Cette engeance sans nom qui ne peut faire un pas, Sans s’inonder de vers, de pleurs et d’agendas396. […] Il n’y a qu’à ne pas chercher des raisins sur les épines et des figues sur les chardons, et alors tout est parfait. » Le Chevalier s’est amusé à démontrer la vanité de la méthode suivie en critique littéraire par ce pauvre Schlegel, ainsi que par Jean-Paul, « l’homme de la lune400 », et par Hegel. […] Quand il perdit son père à dix-huit ans, le pauvre fils de pasteur n’ayant pas le sou, point de science et peu d’idées, pour vivre imagina d’écrire, et pour se faire lire imagina de n’avoir pas le sens commun, d’être original à tout prix, c’est-à-dire à peu de frais.
Sainte-Beuve n’aimait pas la discussion, qui lui faisait rougir les oreilles et bégayer sa langue pointue, de colère et de contrariété… Dans ces avalanches du verbe de, Diderot, le pauvre Sainte-Beuve n’aurait trouvé ni la place ni le temps de glisser une de ses anecdotes ou un de ses aperçus, qu’on n’aperçoit plus à quatre pas, tant ils sont fins. […] Il s’agit enfin de tous les soi-disant spiritualistes de notre âge, qui ont fait une pelure à leurs pauvres idées avec ce spiritualisme qui double si magnifiquement la religion chrétienne, comme l’hermine double un manteau royal ! […] Un jour Thomas, ce Diderot en double par l’exagération et par l’enflure, s’avisa d’écrire une mauvaise déclamation sur les femmes, auxquelles le pauvre homme ne comprenait rien ; Diderot reprit le livre en sous-œuvre et le refit, pour montrer comme on pouvait le faire, et c’est son meilleur morceau de critique et le plus heureux modèle de ce que j’appelle la Critique inventive, qui prêche d’exemple et descend de l’abstraction des principes pour s’asservir vaillamment les réalités. […] Ses Salons battent incessamment en brèche la conception de l’art telle qu’elle s’établit de plus en plus dans l’esprit moderne, attentif seulement aux beautés techniques et se permettant très bien des impertinences comme celle de ce coussin de couleur qui choque tant Diderot dans la pauvre étable de Bethléem. […] … S’il en était mort, cela prouverait qu’il n’était bœuf que par la lenteur et non par la force, ce pauvre tardigrade d’Assézat !
Dieu, comme dit le pauvre François Villon, que n’ai-je eu un tel maître « au temps de ma jeunesse folle » ! […] Jamais, en somme, l’originalité du style ne fut plus nette qu’à cette époque merveilleuse où des maîtres naïfs se traitaient humblement en pauvres écoliers. […] La clarté n’est pas une qualité essentielle de la poésie ; il est-même dangereux pour un poète d’être trop clair et de laisser trop bien voir le fond, généralement assez pauvre, de sa pensée. […] Car, songez à tout le temps perdu par de pauvres enfants à se mettre dans la tête des règles et des exceptions qui ne leur seront jamais d’aucun usage ! […] C’est le même pauvre homme qui fait dire à ses élèves dompeter pour dompter, et pour qui 1900 se lit dix-neufe cent !
Dans ces simples pages s’agitent en une seule âme tous les sentiments les plus sacrés de l’âme ; ils s’agitent, ils palpitent sous le voile ; ni le sexe ni l’âge de ce pauvre et poétique voyageur de la vie ne s’y révèlent un seul instant ; la passion et la souffrance y gardent une admirable pudeur, et le charme en est doublé. […] Êtres bornés, nous cherchons sans cesse à donner le change à ces insatiables désirs qui nous consument ; nous cherchons un but autour de nous, et, pauvres prodigues que nous sommes, nous parons nos périssables idoles de toutes les beautés immatérielles aperçues dans nos rêves. […] C’est bien l’artiste aventurier qu’elle a toujours aimé, un de ces bohèmes de génie, déguenillés mais délicats, nobles et superbes, qui doivent leurs riches facultés à la nature, et qui les ont conservées avec soin, grâce à une indépendance, à une paresse, à un désintéressement qui les rend pauvres, mais les garde purs. […] Quel est le sentiment qui dominait quand elle alla s’établir avec ses enfants à Majorque, traînant avec elle le pauvre Chopin, déjà très malade ? […] Tu es plus riche cent fois que nous tous ; tu es un riche et tu cries comme un pauvre.
Aussitôt la pauvre Chimène pâlit et va se trouver mal. […] Jusqu’ici j’ai parlé par la bouche de Son Éminence ; mais, pour vous dire ingénuement ce que je pense de toutes vos procédures, j’estime que vous avez suffisamment puni le pauvre M. […] Le pauvre grand poète, craignant de renouveler à ses dépens la fable du Pot de terre contre le Pot de fer, fut bien forcé d’y mettre moins de fierté castillane que de prudence normande. […] En vérité, est-il si grand et si noble, de la part d’un ministre tout-puissant qui opprime un auteur pauvre, de lui acheter son silence ? […] Le pauvre grand homme plia sous l’orage, et, laissant de côté les sujets modernes, revint aux sujets anciens, se jeta dans les bras des Romains.