*** Mais (de quelques mots sur l’Expression poétique et les métriques), il est heureux de dire que presque partout une intuition, une spontanéité plus qu’une attention demeurée latente, sut plus ou moins apporter la vraie expression poétique, — don rare, d’ailleurs, qui n’est point l’expression proprement dite ou descriptive, non plus qu’allégorique : mais suggestive, qui doue le réel de prolongement dans le rêve, dans le non-perçu, et, à son degré conscient, rend participante du Tout universel toute partie de l’Œuvre poétique.
Et à Bougival, comme partout ailleurs, le commerce humilie l’art et là littérature, et Staub, du haut de la Jonchère, située comme un château de Lucienne, regarde de bien haut les modestes toits de l’artiste.
Oui, en ce moment-ci, mon petit Daudet, est comme un poulpe aux tentacules, cherchant à pomper tout ce qu’il y a de vivant en tout et partout dans Paris, et il grandit, grandit, grandit.
Vous savez que moi je ne néglige pas ces amitiés, et que de la loge du dogue de basse-cour à l’étable du chevrier, et de l’étable au mur du jardin où je m’assieds au soleil, connu des souris d’espalier, des belettes au museau flaireur, des rainettes à la voix d’argent, ces clochettes du troupeau souterrain, et des lézards, ces curieux aux fenêtres qui sortent la tête de toutes les fentes, j’ai des relations et des sentiments partout.
Cette rencontre de la nature et de l’homme dans la construction des mêmes engins, sans qu’on puisse dire que l’homme ait copié la nature, et encore moins que la nature ait pris modèle sur l’homme, est une des meilleures preuves que le système de nos sciences est bien fondé sur ses raisons naturelles, indépendantes des conceptions et des artifices de l’esprit humain7. » C’est ce qu’on a exprimé d’une autre manière, plus générale, en disant que « partout où il y a du sensible » il y avait toujours de « l’intelligible qui y correspond8. » Est-il, après cela, bien utile de compliquer le problème à loisir ?
En un mot, partout il se faut laisser conduire par la vraisemblance, comme par la seule lumière du théâtre.
Et d’ailleurs, comme aujourd’hui le moi se montre hardiment partout, comme on le rencontre à la fois à la tribune, dans les journaux et même dans tous vos écrits, je ne craindrai pas de m’en servir.
Eclairons donc l’homme pour vaincre sa résistance ou son inertie ; éclairons-le, non à demi, mais en tout & partout. […] Malheureusement plusieurs Auteurs, dans le fond de leur esprit & même de leur cœur, ne voient, ne croient aucun ouvrage préférable au leur, & ne comptent au rang de leurs véritables amis, que les personnes qui pensent comme eux, ou du moins qui vont prêchant partout pour le soin de leur gloire. […] Aux portes du Palais, des gens affidés versoient du caffé à tous venans ; & quiconque lâchoit un bon-mot, obtenoit sur le champ un passe-port pour aller partout.
Il s’agit de cette partie du patriciat genevois, qui savait prendre quelques libertés avec l’art national, celui de Barême, et où l’on avait des clartés, même des lumières, de tout, où l’on avait voyagé partout, où l’on lisait avec soin, où l’on causait avec solidité, où l’on recevait l’hiver dans sa maison du haut et l’été dans sa campagne lacustre tout ce qui, comptant en Europe, prenait Genève pour lieu de passage. […] Genève est une ville de critique : critique d’autrui dans le bas, critique de soi-même dans le haut, — surveillance partout. […] Partout il fut accueilli et fêté ; c’était à qui aurait l’aimable pèlerin, à qui pourrait l’entendre parler de cette belle Italie qu’il avait si bien vue et qu’alors tout le monde n’allait pas voir comme aujourd’hui… Ce fut de ce moment que la faveur des femmes commença pour lui et aussi la jalousie de quelques hommes.
Arrêté à Saint-Jean-d’Acre par Philippeaux, son ancien camarade, il regagna l’Égypte où, apprenant les revers de nos armées en Europe, et après avoir reçu une lettre de son frère Joseph portée par un Américain, il s’embarqua secrètement pour retourner en France ; mais il n’y arriva que lorsque nos drapeaux étaient redevenus partout victorieux. […] En toutes choses il y a, j’oserai dire, l’homme de 89, le girondin et le jacobin ; je ne parle pas de la nature des opinions, mais de leur caractère et de leur allure ; ce sont là comme trois familles d’esprits ; on les retrouve plus ou moins partout où il y a mouvement d’idées.