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617. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Il ne faut pas croire cependant que ce mouvement, si profondément religieux et passionné, eût pour mobile des dogmes particuliers, comme cela a eu lieu dans toutes les luttes qui ont éclaté au sein du christianisme. […] C’étaient même les plus orthodoxes qui restaient en dehors de toutes ces imaginations particulières, et s’en tenaient à la simplicité du mosaïsme.

618. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

En tout cas, ce ne fut qu’après sa mort que l’on vit se constituer des églises particulières, et encore cette première constitution se fit-elle purement et simplement sur le modèle des synagogues. […] Seulement, dans le judaïsme, ces créations devaient rester des spéculations particulières et libres, tandis que dans le christianisme, à partir du IVe siècle, elles devaient former l’essence même de l’orthodoxie et du dogme universel.

619. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Brissaud, sont coupables de conserver — et surtout d’inventer des formes bâtardes, métissées de grec et de latin, dans les cas où le fond de notre langue suffirait amplement » ; et il cite le mot excellent de cailloute, nom d’une phtisie particulière aux casseurs de cailloux, ou provoquée par des poussières minérales ; les nosographes, le trouvant trop clair et trop français, l’ont biffé pour écrire pneumochalicose. […] Il y a un oiseau que Buffon appelle courlis de terre ou grand pluvier ; Belon, pour le mieux caractériser, adopte le terme populaire, jambe enflée, lequel est fort juste, puisque ce pluvier est remarquable par un renflement particulier de la jambe au-dessus du genou.

620. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

.), et du milieu où ce tempérament s’est développé (époque, classe sociale, circonstances particulières de la vie), il reste toujours à considérer l’œuvre en elle-même, à évaluer approximativement la quantité de vie qui est en elle38. […] Au contraire, quand nous lisons une œuvre écrite en français, c’est nous, c’est notre esprit particulier que nous voulons absolument retrouver dans cette œuvre ; nous refusons de nous adapter à l’auteur, c’est l’auteur qui doit s’adapter à nous.

621. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

Dans ce cas, la mécanique mnémonique était restée saine sur un point particulier, et il suffisait d’y toucher pour la faire jouer. […] Mais chacun de ces savants ayant une opinion particulière sur la question, exposons chacune d’elles séparément.

622. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Mon expérience devrait enseigner à commencer par perfectionner sa faculté d’intuition pour l’appliquer ensuite à une langue particulière, puis, de là conclure pour toute langue, pour l’institution de la parole, identique à l’homme social et à l’homme individuel Maintenant je dois aborder une autre question qui me fut faite par le même philosophe. […] J’ai cité un exemple général, je vais citer un exemple particulier.

623. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Ils ont beau, en effet, s’obstiner à vouloir être des républicains de pied en cap, c’est-à-dire des hommes de la chose publique, ils restent les hommes de la chose très particulière qui se nomme la fierté, la dignité, l’honneur, — sentiments individuels qui tiennent aux racines même de l’homme, et qui furent absolument inconnus à l’Antiquité. […] Ce mal, qu’il étudie, d’ailleurs, n’est pas particulier à la France, et il en donne la nosographie partout où il existe, en Angleterre, en Belgique, en Autriche-Hongrie, en Italie, en Prusse, en Russie, et même en Amérique, où les Européens, dont elle est la fille, l’ont porté.

624. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Jésus-Christ, il est trop un homme, un particulier, un ami de la famille Lazare, un convive avec qui, ma foi, il est très agréable de souper ! […] « Il y a des choses qui peuvent se répéter par les âmes qui les ont conçues, mais qui ne peuvent pas s’imiter. » Si ceci veut dire quelque chose, ce ne peut être qu’une fausseté ; mais c’est là suprêmement ce que j’appelais plus haut « le besoin des amphigouris », incorrection particulière au livre du P. 

625. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Cet art, outre une imagination très vive et prompte à s’enflammer, supposait encore en eux des études très longues ; il supposait une étude raisonnée de la langue et de tous ses signes, l’étude approfondie de tous les écrivains, et surtout de ceux qui avaient dans le style, le plus de fécondité et de souplesse ; la lecture assidue des poètes, parce que les poètes ébranlent plus fortement l’imagination, et qu’ils pouvaient servir à couvrir le petit nombre des idées par l’éclat des images ; le choix particulier de quelque grand orateur avec qui leur talent et leur âme avaient quelque rapport ; une mémoire prompte, et qui avait la disposition rapide de toutes ses richesses pour servir leur imagination ; l’exercice habituel de la parole, d’où devait naître l’habitude de lier rapidement des idées ; des méditations profondes sur tous les genres de sentiments et de passions ; beaucoup d’idées générales sur les vertus et les vices, et peut-être des morceaux d’éclat et prémédités, une étude réfléchie de l’histoire et de tous les grands événements, que l’éloquence pouvait ramener ; des formules d’exorde toutes prêtes et convenables aux lieux, aux temps, à l’âge de l’orateur ; peut-être un art technique de classer leurs idées sur tous les objets, pour les retrouver à chaque instant et sur le premier ordre ; peut-être un art de méditer et de prévoir d’avance tous les sujets possibles, par des divisions générales ou de situations, ou de passions, ou d’objets politiques, ou d’objets de morale, ou d’objets religieux, ou d’objets d’éloge et de censure ; peut-être enfin la facilité d’exciter en eux, par l’habitude, une espèce de sensibilité factice et rapide, en prononçant avec action des mots qui leur rappelaient des sentiments déjà éprouvés, à peu près comme les grands acteurs qui, hors du théâtre, froids et tranquilles, en prononçant certains sons, peuvent tout à coup frémir, s’indigner, s’attendrir, verser et arracher des larmes : et ne sait-on pas que l’action même et le progrès du discours entraîne l’orateur, l’échauffe, le pousse, et, par un mécanisme involontaire, lui communique une sensibilité qu’il n’avait point d’abord. […] Parmi ces orateurs ou sophistes grecs dont nous venons de parler, un très grand nombre composèrent des éloges de particuliers, de villes et d’empereurs.

626. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Et jusque dans son fond métaphysique cette, œuvre énorme porte l’empreinte de cette espèce particulière d’imagination. […] Y rencontre-t-il du moins un milieu auquel sa sensibilité particulière puisse s’adapter ? […] Mallarmé, Villiers de l’Isle-Adam, Paul Verlaine, Armand Silvestre, une étude toute spéciale à cause de l’influence particulière qu’ils exercent encore aujourd’hui. […] Une éducation particulière de l’œil ne peut-elle pas permettre de diminuer ces intervalles ? […] Taine, l’autre qui touche à un point plus particulier de détail.

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