À moins donc qu’on ne prête au sens commun, en sociologie, une autorité qu’il n’a plus depuis longtemps dans les autres sciences ― et on ne voit pas d’où elle pourrait lui venir ― il faut que le savant prenne résolument son parti de ne pas se laisser intimider par les résultats auxquels aboutissent ses recherches, si elles ont été méthodiquement conduites.
Ou enfin, troisième parti, on ne sait qu’en penser.
S’il est vrai que les nations sont constituées par une poussière de fellahs, Taine en prend trop aisément son parti ; il a trop peur que la raison pure intervienne et dérange ces sommeils, cette belle ordonnance animale… Mais à peine ai-je écrit ces lignes et ces mots « servilité, servage » que, sans pouvoir rien en effacer, je proclame combien je suis injuste envers un homme qui, le seul, avec Fustel de Coulanges, et mieux que Fustel de Coulanges, m’a fait toucher des réalités dans l’histoire de mon pays.
Enfin, nous trouvons Fontanes (sa ligne de parti étant donnée) aussi sage, aussi juste, aussi parfait de goût qu’on le peut souhaiter envers les personnes, envers toutes… excepté une seule : je veux parler de madame de Staël. […] Le 18 fructidor, en frappant le journaliste, eut pour effet, par contre-coup, de réveiller en Fontanes le poète, qui se dissipait trop dans cette vie de polémique et de parti. […] Le parti philosophique, irrité, se tenait à l’affût ; le parti religieux se serrait, s’étendait, s’animait comme à une victoire. […] Roger n’est plus, nous nous permettrons d’ajouter que sa Notice est d’ailleurs tout empreinte d’une couleur royaliste exagérée et rétroactive ; elle sent l’homme de parti. […] Chaque passion, chaque parti, peuvent produire de longs écrits pour égarer l’opinion ; mais un ouvrage tel que Velly, tel que l’Abrégé chronologique du président Hénault, ne doit avoir qu’un seul continuateur.
Ceci est un trait d’audace, un coup de parti : Audaces fortuna juvat. […] Quant à moi, j’ai bien pris mon parti ; ma résolution est inébranlable : si on me fait l’honneur de songer à moi, ma lettre de remerciement est déjà prête ; je n’aurai plus qu’à la signer. […] A cela je réponds que Celui qui nourrit les oiseaux saura bien aussi venir à mon aide. » Il refuse tout désormais, il échappe à tous les honneurs qui voudraient lui pleuvoir sur la tête ; il ne veut pas plus du prix décennal que de tout le reste, bien décidé, dit-il, à n’être rien, à ne recevoir rien, à ne s’embarrasser de rien, que d’achever paisiblement sa carrière « dans la douce indépendance de son âme et dans le plaisir de commercer jusqu’à la fin avec les chastes Muses. » Un tel sentiment pleinement embrassé et franchement pratiqué est certes des plus beaux ; mais qu’on n’aille pas dire avec M. de Sèze, son successeur à l’Académie, que Ducis par ses refus réitérés s’exposait « à des périls de tout genre. » M. de Sèze qui s’y connaissait pourtant, en fait de périls, exagère ici fort gratuitement et par esprit de parti.
Je ne suis pas bien sûr que Mme de Staël partage ce sentiment… Les femmes, plus passionnées que nous dans tous les partis qu’elles embrassent, sont, d’autre part, beaucoup moins susceptibles de cet esprit national ; l’obéissance les révolte moins, et comme ce n’est pas leur vertu, mais la nôtre, qui paraît compromise par des défaites suivies d’une absolue dépendance, elles s’en sentent moins que nous humiliées. » Mme de Staël (et c’est une réparation qu’on lui doit) était beaucoup plus du sentiment de Sismondi, à cette date, que lui-même n’avait d’abord osé le penser ; mais Mme d’Albany n’en était pas du tout, et, dans les lettres qu’il lui adresse, Sismondi s’efforçait en vain de la ramener, de la convertir à sa manière d’envisager les choses du point de vue tout nouveau où il se plaçait : « Je suis étonné, lui écrivait-il (11 décembre 1814), de vous voir vous arrêter toujours sur le passé, tandis que c’est le présent seul qui importe. […] Représentant de la Révolution, vous voilà devenu associé de toute idée libérale ; car le parti de la liberté, ici comme dans le reste de l’Europe, est votre unique allié. » — « C’est indubitable, reprit Napoléon ; les populations et moi, nous le savons de reste. […] Il n’a aucun de ces partis pris décisifs, plus ou moins brillants ou séduisants, aucun de ces coups de clairon qui coordonnent les faits, les rangent à l’instant et les font marcher en bon ordre comme sous une bannière ; l’histoire avec lui va comme elle peut ; mais il est décidément trop long, et il n’a pas de courant qui vous entraîne.
Sauf quelques mots, quelques écarts dus à la tourmente des temps et aux engagements de parti, on le voit constamment viser à une conciliation entre la liberté moderne et la légitimité royale. […] Dans le jeune parti républicain, M. […] Essayerai-je de montrer le parti qu’on peut tirer de la condition la plus misérable ?
Du moins n’ai-je jamais cherché à tirer parti de cette qualité inférieure, qui m’a plus nui comme savant qu’elle ne m’a servi par elle-même. […] Une telle politesse implique un parti général sans lequel je ne conçois pas pour la vie d’assiette commode ; c’est que toute créature humaine, jusqu’à preuve du contraire, doit être tenue pour bonne et traitée avec bienveillance. […] Par suite de la chance particulière qui s’est étendue à toute ma vie et qui a fait que je n’ai rencontré sur mon chemin que des hommes excellents, je n’ai jamais eu à changer violemment les partis pris généraux que j’avais adoptés.
Elle est agréable, pleine d’élévation & de majesté, mais sans excès & sans enflure ; elle est vive & animée, propre à exciter des mouvemens & à les appaiser ; elle est pleine de regles & de sentences morales ; les harangues en sont belles & persuasives, & quand il faut soutenir les deux partis opposés, il est fécond en raisons plausibles pour l’un & pour l’autre. […] Ces trois ouvrages, écrits avec beaucoup de modération, pourroient être avoués par beaucoup de Catholiques, à l’exception néanmoins de quelques endroits, où une main protestante ne sauroit s’empêcher de faire connoître le parti qu’elle a embrassé. […] Il y a pourtant des recherches curieuses ; mais les lecteurs qui ne sont pas prévenus par l’esprit de parti auroient souhaité que l’auteur en parlant d’un certain Corps qui ne subsiste plus en France, eût moins laissé voir de passion.
Lui voit le jeu, mais se garde d’en profiter ; car c’est précisément en résistant qu’il espère tirer meilleur parti de la faiblesse de madame. […] Dès lors son parti est pris. […] Le jeune homme trouve un parti plus avantageux, elle fait de son côté une rencontre plus profitable.