me disait un jour la personne la plus respectable et la plus charmante, bien que si austère ; ce qu’on a écrit sur elle ne vous paraît-il donc pas suffisant ? […] Quand elle partit de Weimar, il paraît toutefois, à quelques mots de la Correspondance des deux illustres amis, qu’il était temps et qu’ils en avaient assez de cette conversation ardente, inépuisable, qui les tenait en haleine et en travail continuel, et qui leur soutirait leur poésie : « Elle éloigne de moi toute poésie, disait Schiller, et je m’étonne de pouvoir faire encore quelque chose. » Goethe est encore celui des deux qui, à ses heures libres, s’en serait le mieux accommodé. […] Il répudiait la sécheresse des formes protestantes ; il paraissait croire à une réunion future, et à l’amiable, de toutes les communions chrétiennes ; en un mot, comme tous les vrais critiques que travaille une grande activité d’esprit et d’imagination, il était en train, sans s’en douter, de passer en réalité par la disposition et l’état moral qui lui avait manqué jusqu’alors, afin d’être ensuite tout à fait en mesure de s’en rendre compte et de le comprendre. […] Chateaubriand, dans une visite qu’il fit à Coppet en 1805, avait été également frappé de cette idée exaltée de malheur, qui lui parut disproportionnée et en contradiction avec la beauté du séjour : « Elle se regardait comme la plus malheureuse des femmes dans un exil dont j’aurais été ravi. » Mais la souffrance est là où on la ressent. […] Je ne crois pas que je me relève jamais de ce que j’éprouve ; rien ne m’intéresse plus ; je ne trouve de plaisir à rien ; la vie est pour moi comme un bal dont la musique a cessé, et tout, excepté ce qui m’est ravi, me paraît sans couleur.
Aujourd’hui je voudrais non pas du tout répondre à deux articles qui ont paru, il y a une quinzaine, dans les Débats, mais en parler et exprimer à cette occasion quelques idées qu’ils m’ont suggérées à mon tour. […] » Le mot nous parut légèrement suranné, et nous le crûmes plus banal qu’il ne l’était, à le bien prendre. […] J’accorderai d’abord tout ce qui me paraît juste. […] Un La Rochefoucauld, sortant de là avec son petit volume, même chef-d’œuvre, eût paru un hors d’œuvre, la souris enfantée par la montagne, exiguus mus. […] La pensée de Bossuet est fausse, parce que, tout singulier que cela puisse paraître, ce grand orateur ne l’a obtenue que moyennant un escamotage.
Je me rappelle qu’en 1831, vers le temps où parut sa gracieuse idylle de Marie, comme je le visitais en compagnie d’un ami, directeur d’un journal, nous le trouvâmes au lit, dans une assez pauvre chambre d’hôtel où il logeait, et assez mécontent du sort ; nous l’engageâmes à travailler et à se joindre à nous pour quelques articles littéraires : à quoi il nous répondit d’un ton sec : « Non, je veux que ma carte de visite reste pure. » Ce qui, je dois le dire, nous parut légèrement impertinent, à nous qui alors étions jusqu’au cou dans la prose. […] Ce roman très-osé, et sur un ton qu’il ne renouvellera plus, parut d’abord dans le Figaro, chapitre par chapitre. […] Rachel paraît et semble ressusciter avec éclat un genre qu’il abhorre. […] C’est alors qu’il revint par Athènes, et qu’il y reçut une seconde sensation et impression aussi forte que celle qu’il avait éprouvée en Espagne : l’effet même, tel qu’il en juge aujourd’hui, lui paraît avoir été plus décisif et plus profond. […] Athènes lui donna le sens de la mesure : ce fut à tel point que Venise, au retour, y perdit, et, dans son délicieux pêle-mêle, lui parut moins divine qu’auparavant.
Il paraît bien que Louvois pensa un moment à se retourner en faveur de la Hollande, qu’il avait tant combattue et qui avait fini par forcer son estime. […] Il paraît d’abord l’avoircru de bonne foi. […] On le trouva dans une visite que fit à Strasbourg un envoyé impérial, le baron de Merci ; on parut croire qu’il était venu pour ménager une rentrée des Impériaux. Le grief trouvé, l’heure était venue, Louvois fit distribuer dans des lieux circonvoisins, et assez peu éloignés les uns des autres, des troupes en nombre considérable qui paraissaient disséminées, mais qui pouvaient se réunir et se concentrer au premier signal. […] La foudre, pour être tombée sans bruit et sans éclair, n’en parut que plus prodigieuse. « Tout le monde, écrivait-on de Wurizbourg quelques jours après au baron de Montclar, ne peut revenir de la consternation où l’on est de ce que les Français ont pris Strasbourg sans tirer un seul coup ; et tout le monde dit que c’est une roue du chariot sur lequel on doit entrer dans l’Empire, et que la porte de l’Alsace est fermée présentement. » Cette roue de chariot peut paraître un peu hardie et hasardée : mais ce qui est certain, c’est que la porte, hier encore ouverte sur la terre française, se fermait pour ne se rouvrir désormais que dans le sens opposé.
Cette figure sévère et probe m’a paru à moi-même pouvoir offrir, dans son entière précision, le type de cette race d’hommes violents, emportés, chimériques, incomplets du moins, foncièrement honnêtes toutefois à l’état révolutionnaire, et devenus à la fin des instruments exacts, sûrs et pratiques sous une main habile, dans un Empire organisé. […] Ce qui paraît vrai, c’est qu’il avait surtout une facilité étonnante. […] Bien des violences avaient déjà eu lieu en effet, desquelles il paraît par ce discours avoir sincèrement désiré l’effacement et l’oubli. […] Je m’y efforce dans cet exemple nettement circonscrit et défini, qui me paraît prêter à une démonstration parfaite. […] Comme la plupart des régénérateurs de son temps, il paraissait croire, moyennant méthode, à une refonte complète possible de la constitution morale, intellectuelle et physique de l’homme : « La société a besoin, disait-il, que chacun de ses membres ait une constitution vigoureuse, un esprit éclairé et un cœur droit. » Prêchant l’excellence de l’éducation, il est en garde à tout instant contre l’instruction proprement dite, et semble demander qu’il n’y en ait pas trop, absolument comme Jean Reynaud parut le dire un jour dans sa fameuse circulaire.
Une calomnie de fabrique rivale avait insinué que la princesse était épileptique : on envoya de nouveau aux informations ; on dépêcha un médecin : la santé de Marie Leckzinska en sortit à son honneur et parut aussi claire que sa vertu. […] Quand elle vit la cassette où tout cela était arrangé : « Voilà, dit-elle, la première fois de ma vie que j’ai pu faire des présents. » Elle avait un peu de rouge le jour du mariage, autant qu’il en faut pour ne pas paraître pâle. […] On donna à la place Amphitryon et le Médecin malgré lui ; ce qui ne parut pas trop convenable. […] » — Le crédit et la considération ; de la reine parurent tomber dès ce moment ; d’autres observateurs encore que ; Voltaire, et très attentifs à tous les changements d’air de la Cour, en ont fait la remarque. […] Elle ne parut peut-être jamais mieux ni plus à son avantage que quand elle eut pris son parti et qu’elle ne lutta plus.
Jésus-Christ est annoncé, il est attendu : il paraît que Le Dieu selon la Bible se complète, se corrige, s’attendrit, s’abaisse, s’humanise, se civilise, si j’ose dire, se met à la portée de tous les hommes et de toutes les races par le Dieu selon l’Évangile. […] Et lorsque après une période, une série de périodes incommensurables, l’homme paraît, quel était cet homme d’abord ? […] Au contraire, l’intérieur de l’esprit et de la pensée de mon savant me paraît fort ressembler à l’intérieur de sa chambre. […] Il ne serait pas exact de penser, comme paraît l’avoir cru l’illustre écrivain, d’après une autre lettre de lui écrite à la même date et dont j’ai eu communication, que ce « philosophe critique, sans femme, sans enfants, sans affaires, spectateur curieux et douteur, ce soit moi-même », et que j’aie mis là mon portrait en regard du sien. […] Je mets seulement mon honneur à les comprendre tous, sauf à préférer en définitive celui qui, toute expérience faite et toutes illusions dissipées, me paraît le plus vrai
En convenant qu’il doit y avoir du vrai, gardons-nous pourtant de nous faire un Talleyrand plus paresseux et moins lui-même qu’il ne l’était : il me paraît, à moi, tout à fait certain que les deux Mémoires lus à l’Institut en l’an V, si plein de hautes vues finement exprimées, sont et ne peuvent être que du même esprit, j’allais dire de la même plume qui, plus de quarante ans après, dans un discours académique final, dans l’Éloge de Reinhard, traçait le triple portrait idéal du parfait ministre des affaires étrangères, du parfait directeur ou chef de division, du parfait consul : et cette plume ne peut être que celle de M. de Talleyrand, quand il se soignait et se châtiait. […] Il parut à toutes, mais y resta peu de temps. […] Ainsi placée et dite en souriant, la riposte qui a pu paraître une grosse impolitesse n’est plus guère qu’une malice18. […] D’après le témoignage d’un abbé-comte de l’ancien régime, cousin de M. de Talleyrand et qui avait été de ses camarades et collègues à Saint-Sulpice, à Reims et ailleurs, il paraîtrait qu’il était pied bot et qu’il y avait toujours eu un pied bot dans la famille. […] En effet, les phrases m’en avaient paru longues et laborieuses.
Sincèrement il conçoit l’idée d’une régénération spirituelle et religieuse moyennant la liberté, et, las de crier aux puissants, il lui paraît que c’est avec une autre prédication qu’il faut désormais réveiller, spiritualiser et christianiser le monde. […] » Mais à ceux qui connaissaient la personne de M. de La Mennais, et son ingénuité franche, et son ressort d’intelligence et de zèle, cette transformation paraissait simple et digne de lui. […] Que cette nuance, chez l’abbé de La Mennais, nous parut belle ! […] Ce dernier résultat ne me paraissait pas, je l’avoue, aussi déplorable et aussi nécessairement infertile que l’a jugé l’illustre auteur. […] L’opinion et le bruit flatteur, et de nouvelles âmes plus fraîches comme il s’en prend toujours au génie, font beaucoup oublier sans doute et consolent : mais je vous dénonce cet oubli, dût mon cri paraître une plainte !
La Jeune Femme colère (1804), assez généralement louée, me plaît peu : la leçon morale qui consiste, de la part du jeune mari, à vouloir corriger le défaut de sa femme en l’imitant lui-même et en le lui présentant comme dans un miroir grossissant, me paraît brusque, outrée et peu vraisemblable. […] Étienne ne paraissait pas soupçonner que ce projet de canevas de pièce que lui avait donné M. […] Sauvo dans un judicieux feuilleton du Moniteur (4 janvier), de voir cette attention soutenue, ce passage continuel des mêmes yeux sur deux imprimés différents, ces coups de crayon donnés à tous deux successivement, et surtout ces cris de joie, ces applaudissements immodérés qui se faisaient entendre lorsque certaines situations, certains passages ou même quelques vers paraissaient établir des ressemblances entre l’ancien et le nouvel ouvrage. […] Étienne, disait-on dans Le Moniteur, paraît ne pas douter qu’il ne doive à cette communauté d’un moment les imitations qui lui sont reprochées. » Là-dessus, M. […] Une quinzaine de jours après (février 1812), il faisait paraître une brochure intitulée : Fin du procès des Deux Gendres, ce qui parut une prétention exorbitante à la foule des spectateurs non encore rassasiés.