Ce qu’il faut dire, c’est que le théâtre est ouvert à toutes les tentatives, à la vaste production humaine. […] Quand un théâtre lyrique croule, ce qui se présente à chaque saison, on s’ingénie aussitôt pour en ouvrir un autre. […] En attendant, si un grand théâtre s’ouvrait, il aurait toutes les peines du monde à réunir une troupe convenable. […] Tout d’un coup, au milieu de l’allure dramatique de la scène, c’est un coin de comédie qui s’ouvre. […] Pendant dix années, on n’a pu ouvrir un journal sans trouver une plaisanterie sur la maigreur de madame Sarah Bernhardt.
Ils ouvrent de nouvelles voies, et c’est engager toute sa vie que les prendre pour maîtres et pour conseils. […] Il ouvre de grands yeux, n’ayant jamais vu les empreintes de cet être rébarbatif, la matérialité. […] Il ouvre Eugénie Grandet. […] À ce moment s’ouvre une nouvelle voie. […] Au degré supérieur s’ouvrent les quatre régions du monde sans couleur ni formes, où les corps éthérés eux-mêmes disparaissent ; c’est le ciel des Bouddhas.
Nous pouvons peser ce que vaut cet appareil en face des volontés fortes, et mesurer tout le champ qui s’ouvre aux génies audacieux, dès que la loi faiblit, que la règle s’use, et que les barrières vermoulues chancellent. […] Même vie patriarcale, économe, fière dans le logis familial dont la porte s’ouvre libéralement à l’étranger de marque, à l’hôte recommandé, mais se clôt à toutes les curiosités indiscrètes. […] Le comte Costa de Bastelica, descendant de Nunzio Costa, qui fut lieutenant de la gendarmerie impériale en Corse, a obligeamment ouvert à M. […] Le candidat et le président du comité local ouvrent la marche. […] Les vérandas s’ouvraient, les palmes s’étiraient et les épaules se redressaient.
Il arrive dans l’île où s’ouvre la caverne miraculeuse de Saint Patrice. […] La fleur du cognassier s’ouvrait au bord des routes. […] Saint-Raphaël est ouvert à tous les souffles d’Éole, mais sa rade est admirable, d’une majesté vaporeuse. […] Il était bâti sur le roc, et celui-ci s’est ouvert. […] Voyez le morceau qui ouvre son livre.
J’ai plaisir en ce moment, je l’avoue, à pouvoir répondre, avec des phrases qui ne sont pas de moi, à ce qui me semble peu ouvert et peu étendu dans les théories littéraires formelles, acceptées par plusieurs de nos hardis politiques, et remaniées par quelques jeunes critiques déjà opiniâtres. […] » La gloire en effet entra dès lors en partage ouvert dans son cœur avec le sentiment. […] Benjamin Constant a écrit que c’est peut-être dans les pages qu’elle a consacrées à son père que Mme de Staël se montre le plus elle-même : mais il en est ainsi toujours selon le livre qu’on lit d’elle ; c’est dans le volume le dernier ouvert qu’on croit à chaque fois la retrouver le plus. […] Capelle, qui avait succédé à M. de Barante père révoqué, lui insinuait d’écrire quelque chose sur le roi de Rome ; un mot lui eût aplani tous les chemins, ouvert toutes les capitales : elle n’y songea pas un seul instant, et, dans sa saillie toujours prompte, elle ne trouvait à souhaiter à l’enfant qu’une bonne nourrice. […] Ici une main dispensatrice rendait la scène facile et ouvrait une part large au drame et au roman, par une sage économie de moyens.
Et pour suivre l’image : plus le casier est plein, plus les tiroirs nombreux, séparés par de minces et impénétrables cloisons, prêts à se mouvoir chacun indépendamment des autres et à ne s’ouvrir que dans la mesure où on le veut, et mieux aussi la tête peut se dire organisée. […] A voir s’ouvrir cette lice grandiose et presque olympique dont Montesquieu eût envié avec la justesse le relief éclatant, il devient clair que le lecteur de Pindare n’a point perdu ses veilles, et que M. de Maistre est déjà trouvé. […] M. de Maistre, sans le lire sans doute ainsi par édification, l’ouvrait souvent aussi et par divertissement, pour se mettre en humeur. […] Le chevalier, le Français, homme du monde et honnête homme, c’est le bon sens noble, ouvert et loyal ; le sénateur, le Russe-grec, c’est la science élevée, religieuse, un peu subtile et irrégulière, c’est l’élan philosophique ; le comte est ou veut être le théosophe prudent et rigoureux : on a, dans ce concert des trois, quelque chose d’un Platon chrétien. […] Il est vrai que, sous le règne de rois sages et éclairés, les circonstances n’exigent pas de grands sacrifices, parce qu’on ne voit pas de grandes injustices ; mais il en est que les meilleurs souverains ne sauraient prévenir ; et si quelqu’un ose assurer qu’en remplissant ses devoirs avec une inflexibilité philosophique, on ne court jamais aucun danger, à coup sûr cet homme-là n’a jamais ouvert les yeux.
Les rêves éblouissants de sa jeunesse et les souvenirs de son âge mûr se rassemblaient en lui, autour des dogmes calvinistes et des visions de saint Jean, pour former l’épopée protestante de la Damnation et de la Grâce, et l’immensité des horizons primitifs, les flamboiements du donjon infernal, les magnificences du parvis céleste ouvraient à « l’œil intérieur » de l’âme des régions inconnues par-delà les spectacles que les yeux de chair avaient perdus. […] Je n’oserais traduire devant un lecteur moderne les gigantesques périodes qui ouvrent le Traité de la Réforme. […] Un homme riche adonné à son plaisir et à ses profits trouve que la religion est une affaire si embarrassée et encombrée de tant de comptes obscurs qu’il ne sait comment lui ouvrir un crédit parmi ses livres. […] L’enfer à la main, Milton menace ; il s’enivre de justice et de vengeance parmi les abîmes qu’il ouvre et les flammes qu’il brandit. « Ils seront jetés éternellement dans le plus noir et le plus profond gouffre de l’enfer, sous le règne outrageux, sous les pieds, sous les dédains de tous les autres damnés, qui, dans l’angoisse de leurs tortures, n’auront pas d’autre plaisir que d’exercer une frénétique et bestiale tyrannie sur eux, leurs serfs et leurs nègres, et ils resteront dans cette condition pour toujours, les plus vils, les plus profondément abîmés, les plus dégradés, les plus foulés et les plus écrasés de tous les esclaves de la perdition482. » La fureur ici monte au sublime, et le Christ de Michel-Ange n’est pas plus inexorable et plus vengeur. […] Satan a des paroles de prédicant : « Dieu a failli, dit-il ; donc, quoique nous l’ayons jusqu’ici jugé omniscient, il n’est pas infaillible dans la connaissance de l’avenir. » Il a des paroles de caporal instructeur : « Avant-garde, ouvrez votre front à droite et à gauche !
Pour voir les courants distincts où glissait chacune des deux nations, il n’y avait qu’à ouvrir les yeux. […] Il y en a une qui s’ouvre tous les jours plus large. […] Pour les ouvrir, il faut être critique de profession ou vouloir absolument faire son salut. Enfin nous les ouvrons. […] Ouvrez le premier venu, un des plus anciens, John Hales.
Vainement on ouvre à cette imagination si puissante des horizons infinis ; l’aigle ne pousse pas son vol jusqu’à la sphère où l’air manque. […] L’éclat de sa thèse de philosophie, qu’il soutint en 1643, lui ouvrit les portes de l’hôtel de Rambouillet. […] Une nouvelle carrière s’ouvrait devant lui, celle de l’épiscopat actif et militant. […] Leur génie subtil ouvrait à son esprit des horizons infinis, et leur vertu même devenait un piège pour son jugement, en lui ôtant la crainte de s’égarer sur de si saintes traces. […] Dans la trop courte correspondance qui s’ouvrit entre ces deux grands hommes.
Elle nous apprend si c’est un esprit frivole, banal, borné, ouvert, profond. […] En se contractant, il tire à lui le sourcil, l’élève et détermine des rides transversales sur le front : par suite, l’œil est grand ouvert, bien éclairé. Dans les cas extrêmes, la bouche s’ouvre largement. […] Quand elle passe à l’état de surprise, ceux-ci s’élèvent beaucoup plus énergiquement ; les yeux S’ouvrent largement ainsi que la bouche… Le degré auquel s’ouvrent ces deux organes correspond à l’intensité de la surprise ressentie14. » Cette élévation des sourcils est un acte instinctif ; car elle se rencontre chez les aveugles-nés : elle permet d’ouvrir les yeux très rapidement. […] épilepsie ou un automatisme borné qui répète sans fin les mêmes mouvements : balancer constamment le corps en s’accompagnant d’un chant monotone, frapper les murs, ouvrir et fermer indéfiniment le même meuble, etc.