Il quitte le salon de lumière pour s’enfoncer sous la verte obscurité des bois, et quand, au détour d’une allée ombreuse, il rencontre la Muse, il oublie de retourner à la ville, où l’attend quelque rendez-vous donné à une beauté d’Opéra.
COUTEL, [Antoine] né à Paris en 1622, mort à Blois, où il avoit passé la plus grande partie de sa vie ; Poëte oublié, dont le Recueil de Poésies a pour titre : Promenades de Messire Antoine Coutel.
Nous renvoyons les Lecteurs de bonne foi à l’Ouvrage même : ils verront combien l’Auteur est éloigné de favoriser l’autorité arbitraire & le gouvernement despotique ; ils verront avec quelle force il défend les droits des Sujets, avec quel noble courage il présente au Prince, non seulement le tableau des devoirs de la Royauté, mais une infinité de principes & de vérités propres à écarter du cœur des Souverains, l’orgueil qui cherche sans cesse à les séduire & à leur faire oublier qu’ils ne sont sur le Trône, que pour rendre leurs Peuples heureux.
N’oubliez pas de partir aussitôt que vous le pourrez. […] Ma mémoire des lieux, qui est étonnante et cruelle à la fois, ne m’avait pas laissé oublier une seule pierre. […] Vous me jugez mal ; vous ne me croyez peut-être pas sincère dans mon désir de tout quitter et de mourir dans un gîte oublié : vous auriez tort. […] Soyez heureuse, vivez longtemps ; ne m’oubliez jamais, même lorsque je ne serai plus. […] Habituée à être négligée et même oubliée pendant vingt ans par lui dans leur jeunesse, elle trouvait très doux pour elle ce commerce de pure amitié qui la déchargeait du soin d’amuser l’inamusable auteur de René, cette personnification de l’ennui sublime de vivre.
C’est dans ce lieu que, pour la première fois, je vis, sous son vrai jour, toute la force de la tendresse paternelle chez les oiseaux ; c’est là que j’étudiai les mœurs du pewee ; c’est là que j’appris, de manière à ne plus l’oublier, que détruire le nid d’un oiseau ou lui arracher ses œufs et ses petits, c’est un acte d’une grande cruauté. […] Le léger frémissement de leurs ailes, les battements de leur queue, leur crête redressée, leur air propret, tout indiquait que la fatigue était oubliée, et qu’ils étaient reposés et heureux. […] Leurs mutuelles caresses, si simples peut-être pour tout autre que moi, la manière délicate dont le mâle savait s’y prendre pour plaire à sa femelle, m’empêchaient d’en détacher mes yeux, et mon cœur en recevait des impressions que je ne puis oublier. […] Mais, avant leur départ, ils paraissaient convenablement forts, et n’oublièrent pas de faire de longues sorties en plein air, sur toute l’étendue de la crique et des campagnes environnantes. […] Jamais je n’oublierai l’impression produite sur mon esprit par la rencontre qui fait le sujet de cet article, et je ne doute pas que la relation que j’en vais donner n’excite dans celui de mon lecteur des émotions de plus d’un genre.
alors ce fut tout autre chose ; il sentit un bonheur, un charme indicible ; rien ne l’arrêtait dans ces poésies de la vie, où une riche individualité venait se peindre sous mille formes sensibles ; il en comprenait tout ; là, rien de savant, pas d’allusions à des faits lointains et oubliés, pas de noms de divinités et de contrées que l’on ne connaît plus : il y retrouvait le cœur humain et le sien propre, avec ses désirs, ses joies, ses chagrins ; il y voyait une nature allemande claire comme le jour, la réalité pure, en pleine lumière et doucement idéalisée. […] N’oublions pas que la lettre est adressée à Mme Récamier, favorable à tous les beaux cas d’amour et de délicate passion. […] On but le thé près de lui, et, comme c’était pour la première fois depuis sa maladie, je reprochai en plaisantant à madame de Goethe d’avoir oublié de mettre un bouquet sur la table. […] J’ai vu Goethe là tout à fait comme père de famille ; il nous présentait les plats, découpait le rôti, et cela très adroitement, sans oublier de nous verser à boire. […] Je ne dois pas non plus oublier de remarquer que, lorsqu’il avait exprimé une opinion, il ajoutait presque toujours : Qu’en dit monsieur Goethe ?
… me criait Catherine : n’oublie pas de venir dimanche. » Je me retournai pour agiter la main, puis je me mis à courir sans lever la tête, car le froid était tel que mes yeux en pleuraient derrière les grands poils du collet. […] Je n’oublierai jamais qu’à Kaiserslautern, le deuxième jour de notre départ, ayant débouclé mon sac pour mettre une chemise blanche, je découvris, sous les chemises, un paquet assez rond, et que, l’ayant ouvert, j’y trouvai cinquante-quatre francs en pièces de six livres, et sur le papier ces mots de M. […] Tu n’oublieras jamais leurs bons conseils. » Le Grand Furst et Zébédé avaient aussi leur billet pour la Capougner Strasse ; nous partîmes, encore bien heureux de boiter et de traîner la semelle ensemble dans cette ville étrangère. […] … Je pensais que Catherine irait bientôt là ; qu’elle prierait des années et des années en songeant à moi… Oui, je pensais cela, car je savais que nous nous aimions depuis notre enfance, et qu’elle ne pourrait jamais m’oublier. […] Et quand on lit cet évangile du pauvre peuple en 1814, et qu’on voit les enfants de ce peuple vaniteux épris d’un nom, qu’il a grandi, tantôt avec raison, plus souvent avec démence, oublier tant de misères pour ne se souvenir que de quelques grands jours marqués d’un bulletin menteur dans sa mémoire, proclamer qu’il n’a jamais été battu et qu’il a marché de triomphe en triomphe de Moscou, de Rome, de Madrid, de Lisbonne à Paris et à Fontainebleau ; niant Moscou, niant Eylau, niant Ulm, niant Leipzig, niant Salamanque, Vittoria et Abrantès, niant Montmartre, niant Waterloo, niant à peu près autant de mémorables revers qu’il a proclamé de victoires ; on est tenté de déchirer ces pages d’histoire falsifiée par des écrivains trompés ou trompeurs, et de ne reconnaître pour historiens vrais que deux noms et un romancier Erckmann Chatrian.
Mais le xixe siècle compte par surcroît tous ceux que vous nommez, sans oublier Leconte de Lisle, et Anatole France, et Pierre Loti que vous ne mentionnez pas. […] Dans la nomenclature rapide que vous énumérez, vous oubliez, il me semble, Michelet et Villiers de l’Isle-Adam et Becque et surtout Chateaubriand, sans parler de Jules Vallès, un écrivain formidable qui mettrait dans sa poche les nombreux princes dont s’enorgueillit notre époque. […] Laissez-nous oublier ceci et cela ; s’il était aussi grand qu’on le dit, nous serions plus contents de nous. […] L’arbre des générations littéraires actuelles est engagé en lui profondément et, si nous jetons des fleurs et des fruits, n’oublions pas que nos racines y plongent. […] On oublie trop que le xviie siècle compta d’Urfé et Scarron, Cyrano de Bergerac, qui fut contemporain de Pascal, et, plus tard, le duc de Saint-Simon, qui doit gêner fort les partisans de la Renaissance classique, lesquels ne savent comment se débarrasser de cet ancêtre du naturalisme.
Je n’oublierai jamais la douce voix artificielle, qu’elle a prise pour me dire de me déranger, et le haut-de-corps désespéré, avec lequel, l’armoire ouverte, elle a jeté sur ses bras, deux draps — les draps pour ensevelir son cher enfant. […] Le marié, charmant garçon, mais toujours un peu tombant de la lune, hannetonnait là-dedans, poussant l’un ou l’autre, dans quelque coin, avec des mains de caresse, vous disant des choses qu’il oubliait de finir, et qu’il terminait par un sourire heureux. […] Il ne faut pas oublier, en un coin, un groupe de Suissesses, au corsage de linge blanc, silencieuses, les bras croisés sur la poitrine. […] Et il y a encore sur cette table un petit miroir de poche en ivoire, une gaine à ciseaux de plusieurs grandeurs, un petit panier à franges d’or, un petit sac en maroquin blanc, une pelote à épingles, des paires de gants salis par le fusain, une carafe à demi remplie de limonade, un voile noir plié, — le voile de la promenade — et j’oubliais un petit pot, où trempent dans l’eau des feuilles de sauge, dont la princesse use pour une inflammation de gencives. […] Il est question d’une exposition à Paris des principaux tableaux des musées de province, et voilà qu’en pensant que les importants tableaux de l’École française du xviiie siècle qui sont à Angers et ailleurs, pourraient bien être oubliés, je me laisse fourrer dans la sous-commission de l’Exposition.
Le Petit, d’oublier des noms aussi fameux. […] C’est ce que l’on a généralement oublié de considérer. […] Pellissier n’eût pas eu l’air d’oublier que M. […] Si les classiques avaient jadis enseigné quelque chose de cela, on l’avait oublié. […] Mais, en attendant, ils n’ont l’un et l’autre oublié que de caractériser le poète.