L’œil énorme de Victor Hugo fonctionne ici, un œil de poète qui voit, et qui ramène, comme le pêcheur sa pêche, ses visions dans le filet solide du vers. […] C’est à elle et non à nous qu’appartiennent nos yeux. […] Ses yeux ont puisé dans la fontaine Les yeux mêmes et noirs de leur âme étonnée. […] Non, — quelque chose veille, — la forme de son corps, et, si ses yeux sont fermés, des yeux restent ouverts sur cette forme. « Ta forme veille et mes yeux sont ouverts ».
L’œil de M. […] Est-ce un roman qu’il a là sous les yeux, ou si c’est une satire ? […] Emma, les yeux à demi clos, aspirait avec de grands soupirs le vent frais qui soufflait. […] C’est un rapport exact de ce que l’œil aperçoit et de ce que la main trace sur la toile. […] Si Flaubert avait eu les yeux de Balzac, la même bonne fortune lui serait sans doute échue.
Ces souvenirs touchent l’homme de Plutarque, et plus encore les beaux yeux de la marquise. […] Quelques mouchoirs tamponnent çà et là des yeux de femmes. […] J’ai peur, je détourne les yeux, je ne veux pas voir, et je voudrais bien m’en aller. […] Ce bon garçon en habit noir, l’air encore enfantin malgré les yeux qu’il roule, eh bien ! […] Son œil n’est pas le mien, sa pensée n’est pas la mienne.
Il nous le dit lui-même : il s’arrache les yeux pour se punir. — Pour se punir de quoi ? […] Je ne puis mieux faire que de vous mettre sous les yeux les vers de M. […] Cet espionnage direct rabaisse peut-être « à vos yeux le caractère de la princesse ? […] Où avais-je mes yeux ? […] La distinction d’un pareil spectacle relevait les assistants à leurs propres yeux.
… La substance de l’œil de l’homme n’est point la lumière : au contraire, l’œil emprunte à chaque moment la lumière des rayons du soleil. […] Contemplons la nature avec les yeux de l’âme aussi bien qu’avec les yeux du corps : partout une expression morale nous frappera, et la forme nous saisira comme un symbole de la pensée. […] Émeric David, une forme vue par l’œil. […] Callot, c’est, à nos yeux, le Shakspeare de la gravure. […] Telle est à nos yeux la première question.
Jamais le lointain des lieux et des temps ne fut plus merveilleusement rapproché de l’œil et de l’imagination ; on porte l’Italie d’Horace dans sa main. […] Le poète justifiait à ses propres yeux son ralliement au maître du monde par les salutaires inspirations qu’il lui insinuait en si beaux vers. […] N’est-ce pas parce que l’œil, du haut des terrasses, y embrasse un vaste horizon champêtre ? […] Vous croyez, en le lisant, marcher sur un pavé de mosaïque, où chaque pierre est un éblouissement des yeux. […] Dans les hautes montagnes d’Apulie on couche dans une métairie : Horace se plaint de la fumée du bois vert d’olivier, qui blesse ses yeux débiles.
« L’œil de Jean Valjean resta fixé à terre. […] Ses yeux étaient troubles. […] Ses yeux ne semblaient pas être secs depuis très longtemps. […] À cœur sec, œil sec. […] Il lève les yeux et ne voit que les lividités des nuages.
Elles se penchent sur la margelle du puits pour s’y laver les yeux et les joues dans le seau de cuivre, que la corde enroulée autour de la poulie criarde élève du fond du rocher jusqu’à leurs mains. […] « On les suit de l’œil dans les vignes des coteaux voisins. […] Ses yeux couvaient un feu amorti par les disgrâces ; ses lèvres avaient le pli du dédain philosophique contre la destinée, qu’on subit, mais qu’on méprise. […] Sa figure avait la franchise virile du soldat ; mais ses yeux pénétrants, sa bouche pensive, ses joues pâlies par l’étude annonçaient aussi l’homme intellectuel et le cœur sensible jusqu’à la mélancolie. […] Tout devint littéraire à mes yeux, même ma propre vie, qui se répercutait, avec ses impressions, ses piétés, ses affections, ses joies ou ses douleurs, dans mes vers.
Est-ce maladie d’esprit ou des yeux ? Imaginez des visages, des cheveux de crème fouettée, de vieilles étoffes raides, retournées et remises à la calandre, un chien d’ébène avec des yeux de jais, et vous aurez un de ses meilleurs morceaux.
Godet, Philippe (1850-1922) [Bibliographie] Le Cœur et les Yeux (1881). — Les Réalités (1886). […] Alphonse Lemerre Auteur de plusieurs volumes de poésie dont les principaux sont le Cœur et les Yeux et les Réalités, M.