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266. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIII. Éloges donnés aux empereurs, depuis Auguste jusqu’à Trajan. »

Sous Octave, deux hommes qui étaient nés libres, et qui tous deux avaient vu les proscriptions, louèrent à l’envi l’assassin qui, à force d’art et de souplesse, avait asservi Rome ; j’en demande pardon à ces deux hommes, mais il faut les nommer, c’est Horace et Virgile. […] Ovide qui, après la mort de cet Octave qu’il devait abhorrer, lui consacra un éloge funèbre en vers gètes, lui dressa une chapelle, lui composa des hymnes, et allait tous les matins encenser son image, pour que l’odeur de l’encens parvînt au Capitole, à cet autre tyran nommé Tibère !

267. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Je crois qu’il y a une certaine élégance à ne nommer ici que les plus jeunes. […] Maintenant, il n’a plus de nom, puisque personne ne le nomme. […] Elle se nommait Melito. […] On nomme ces gens-là des sceptiques. […] La Genèse nous dit qu’il nomma d’abord les animaux par leur nom.

268. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Ils poursuivaient un procès en son nom : leur avocat, qui se nommait Margane, aimait beaucoup à faire de méchants vers ; une pièce de sa façon, intitulée la Nymphe dodue, qui courait parmi le peuple, faisait assez connaître la mauvaise disposition qu’il avait pour la poésie. […] Elle se nommait Laforest, et il la rendit ainsi à jamais célèbre. […] Arnolphe est un vieillard amoureux d’une jeune fille tout ignorante et toute naïve qu’il a retirée dans sa maison, sous la garde de deux domestiques très-simples, l’un nommé Alain, l’autre Georgette, et qu’il désire épouser. […] Un dévot comme vous, et que partout on nomme…39 TARTUFFE. […] À chaque mets exquis que le conteur nommait, Louis XIV s’écriait: «Le pauvre homme !

269. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

L’aîné de ses dix fils, Godwin, nommé procureur-général en Irlande, y avait attiré quatre de ses frères. […] Il reçut les ordres à Dublin au mois d’octobre 1694, et au mois de janvier 1695, fut nommé à la prébende de Kilroot dans le diocèse de Connor. […] Oublié du roi, sans ressources, il accepta la place de secrétaire et d’aumônier de lord Berkeley, nommé à de hautes fonctions en Irlande. […] C’était une difficulté de poids ; mais le frère à distinctions, que nous nommerons plus tard, maintenant qu’il avait mis la main à l’ouvrage, prouva par un argument péremptoire-que K était une lettre récente, illégitime, inconnue aux âges savants et ignorée dans les anciens manuscrits. […] Le 23 avril 1713, il fut nommé au doyenné de Saint-Patrick, qui rapportait près de 1000 l. (25,000).

270. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Certes tous ceux que je viens de nommer conserveront toujours dans l’histoire leur légitime aspect de bourreaux et de complices de bourreaux ; mais ils ne furent que des instruments plus ou moins dociles dans la main d’une autorité toute puissante que personnifiait alors un homme, sur la mémoire duquel retombe en poids énorme, le crime d’avoir fait torturer, au nom du Dieu d’amour, quinze cent mille de ses « frères en Jésus-Christ ». […] « Il y a aussi, dans la même paroisse d’Ussv, deux jeunes demoiselles, nommées de Molliers, que M. de Meaux croit nécessaire de renfermer ; mais comme elles ne sont pas présentement sur les lieux, il ne faudra les envoyer aux Nouvelles catholiques que de concert avec M. de Meaux et dans le temps qu’il dira. […] « J’ay reçu la lettre que vous m’avez écrite concernant le nommé de Vrillac, de la Ferté-sous-Jouarre, qui s’est absenté et qui a laissé un bien assez considérable, que vous voudriez appliquer aux dépenses à faire pour l’instruction des nouveaux catholiques. […]   Si, grâce à ceux que nous venons de nommer, c’est-à-dire grâce à la monarchie et au catholicisme, cette époque peut être considérée comme l’une des plus honteuses de notre histoire le spectacle offert par les persécutés, c’est-à-dire par les représentants de la conscience et du droit, est l’un des plus grandioses dont la France et l’Europe aient été les témoins. […] Vous y lirez qu’il y eut au xviie  siècle un prélat nommé Bossuet qui, à la tête de l’épiscopat français, contraignit le pouvoir à expulser de France cinq cent mille Français, les plus loyaux, les plus énergiques, les plus industrieux, les plus intelligents.

271. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Les causes de cette civilisation dont nous sommes si fiers, doivent être recherchées dans les âges que nous nommons barbares, et qu’il serait mieux d’appeler religieux et poétiques ; toute la sagesse du genre humain y était déjà, dans son ébauche et dans son germe. […] … Mais le tonnerre s’est fait entendre, ses terribles effets sont remarqués ; les géants effrayés reconnaissent la première fois une puissance supérieure, et la nomment Jupiter ; ainsi dans les traditions de tous les peuples, Jupiter terrasse les géants. […] De même les premiers hommes, incapables de former l’idée abstraite du poète, du héros, nommèrent tous les héros du nom du premier héros, tous les poètes, etc. […] Aussi ses amis l’appelaient-ils, comme on nommait autrefois Épicure, αὐτοδιδάσκαλος, le maître de soi-même . […] J’ai dédié l’ouvrage au seigneur cardinal, parce que je l’avais promis. » L’amitié d’un simple gentilhomme, nommé Pietro Belli, fut plus utile à Vico, qui reconnut ses bienfaits en mettant une préface à sa traduction de la Siphilis de Frascator.

272. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

« Car qui peut nier que la sagesse n’ait été connue anciennement, et déjà nommée de ce beau nom par où l’on entend la connaissance des choses, soit divines, soit humaines, de leur origine, de leur nature ?  […] « Cette science sacrée fut apportée autrefois aux Romains par un petit dieu nommé Tagès, qui sortit de la terre en Toscane. […] Cependant ils ont bâti un temple à une courtisane nommée Flora, et les bonnes femmes de Rome ont presque toutes chez elles de petits dieux pénates, hauts de quatre ou cinq pouces… L’empereur Yventi se met à rire : les tribunaux de Nankin pensent d’abord avec lui que les ambassadeurs romains sont des fous ou des imposteurs qui ont pris le titre d’envoyés de la république romaine ; mais, comme l’empereur est aussi juste que poli, il a des conversations particulières avec les ambassadeurs. […] Créé censeur, tu visiteras, comme ambassadeur du peuple romain, l’Égypte, la Syrie, l’Asie et la Grèce ; tu seras nommé, pendant ton absence, consul pour la seconde fois ; tu mettras fin à une guerre des plus importantes, tu ruineras Numance. […] « Mais, continua mon père, pour que tu sentes redoubler ton ardeur à défendre l’État, sache que ceux qui ont sauvé, secouru, agrandi leur patrie, ont dans le ciel un lieu préparé d’avance, où ils jouiront d’une félicité sans terme : car le Dieu suprême qui gouverne l’immense univers ne trouve rien sur la terre qui soit plus agréable à ses yeux que ces réunions d’hommes assemblés sous la garantie des lois, et que l’on nomme des cités.

273. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Grandet, encore nommé par certaines gens le père Grandet, mais le nombre de ces vieillards diminuait sensiblement, était en 1789 un maître tonnelier fort à son aise, sachant lire, écrire et compter. […] Il fut nommé membre de l’administration du district de Saumur, et son influence pacifique s’y fit sentir politiquement et commercialement. […] Ce marteau, de forme oblongue et du genre de ceux que nos ancêtres nommaient jaquemart, ressemblait à un gros point d’admiration ; en l’examinant avec attention, un antiquaire y aurait retrouvé quelques indices de la figure essentiellement bouffonne qu’il représentait jadis, et qu’un long usage avait effacée. […] La grande Nanon, ainsi nommée à cause de sa taille haute de cinq pieds huit pouces, appartenait à Grandet depuis trente-cinq ans. […] Aussi les personnes qui venaient meubler tous les soirs la salle de Mlle Grandet, nommée par elles Mlle de Froidfond, réussissaient-elles merveilleusement à l’accabler de louanges.

274. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Ce malheureux roi, dans une visite qu’il alla faire au roi Achab, son aïeul, fut massacré par un nommé Jéhu, tribun ou prophète (c’était alors la même chose), qui avait eu mission des autres prophètes d’exterminer la race d’Achab. […] Comment vous nommez-vous ! […] Comment vous nommez-vous ! […] Ô mon fils, de ce nom j’ose encor vous nommer, Souffrez cette tendresse, et pardonnez aux larmes Que m’arrachent pour vous de trop justes alarmes. […] L’auteur fut nommé.

275. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Colbert, Chapelain après avoir parlé de Huet, qui, disait-il, « écrit galamment bien en prose latine et en vers latin », et du gentilhomme provençal Du Périer, aujourd’hui très oublié, continue sa liste en disant : « Fléchier est encore un très bon poète latin. » Vers cette année 1662, faisant un voyage en Normandie, et sans doute pour y voir M de Montausier nommé gouverneur de cette province, Fléchier arrivait à l’improviste chez Huet avec qui il était très lié, se glissait à pas de loup jusqu’à lui dans sa bibliothèque et le serrait tout surpris entre ses bras : « Je ne fus pas médiocrement réjoui, nous dit Huet en ses Mémoires, de la visite d’un si agréable ami. » On voit d’ici cette jolie scène familière des deux futurs prélats, dont l’un petit abbé alors, et l’autre un simple gentilhomme normand. […] Le roi alors nommait un tribunal extraordinaire exerçant une justice souveraine ; les lettres patentes qui conféraient aux juges-commissaires cette pleine autorité étaient soumises à la formalité de l’enregistrement, et rien ne manquait à l’appareil de ce parlement improvisé et sans appel. […] M. de Caumartin, maître des requêtes, était nommé pour tenir les sceaux et représenter plus directement le pouvoir royal. […] Dongois, que j’ai déjà nommé, et qui remplissait les fonctions de greffier de la commission des Grands Jours, le même qui fut depuis greffier en chef du Parlement, et que Boileau, son oncle, a appelé quelque part l’illustre M.  […] Nommé par le roi en 1685 évêque de Lavaur, et en 1687 évêque de Nîmes, il n’en eut les bulles que plus tard par suite des démêlés de la France avec le Saint-Siège.

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