Il voit dans des interview, des interview autres que ceux qui se font dans les journaux, un moyen de propagation intellectuelle tout nouveau, un moyen qu’il veut beaucoup employer, en ne le bornant pas seulement à l’interrogation de l’homme de lettres. […] La moyenne de la vie est de quarante ans. […] Il se nomme Hermon, et est aussi appelé Nilos ; Syrien de naissance, de la ville de Bambyce ; environ dix-huit ans, taille moyenne, sans barbe, creux au menton, signe près de la narine gauche, cicatrice au-dessous du coin gauche de la bouche, le poignet droit marqué de lettres barbares ponctuées. […] » Rosny disait aujourd’hui, au Grenier, que d’après un travail assez sérieux, l’assassinat en moyenne ne rapportait guère que quinze francs, et que les scélérats anglais qui sont des gens pratiques, avaient absolument abandonné l’assassinat, pour le vol.
Je le choisis présumant que les genres principaux doivent passer avant les genres moyens et inférieurs, parce que ma théorie reçoit de ceux-là plus d’étendue, qu’elle y intéresse davantage, et qu’elle s’y attache plus positivement. […] Eut-on jamais plus de moyens de comparer l’idéal au possible, les fables au vrai, les monstruosités des Gorgones, et des Alecton, aux fureurs des dissensions, et anarchiques, et despotiques ? […] Ces deux poèmes lui servent à distinguer les différences du genre et même à reconnaître une sorte d’épopée domestique, ou moyenne, qui se rapproche de la comédie. […] Un heureux commerce, entretenu par des intermédiaires célestes, chargés des relations du Créateur avec ses créatures, fournit au poète le moyen de revenir sur le passé. […] Toutefois sa fiction inutile et peu conforme à ses acteurs démesurés, blesse la vraisemblance, et ne produit que le ridicule : d’ailleurs l’originalité du moyen appartient à l’Arioste, que Milton n’a pu méconnaître.
Ceux qui font d’elle un instrument de flatterie font d’elle un instrument de mensonge, et ce n’est pas la peine de régner que de régner par de tels moyens. […] Que de moyens pour rendre un personnage grotesque ! […] Il se débarrasse de son neveu ruiné, et trouve moyen de faire le généreux en lui prenant ses bijoux à un taux de juif. […] Pour entrer sur le théâtre comme dans le monde aristocratique, l’homme du peuple n’a qu’un moyen, qui est de se faire domestique de confiance, c’est-à-dire confident. […] En effet, et par surcroît, on trouve parmi les ascètes des moyens mécaniques pour provoquer les visions et la catalepsie.
Gautier et ses émules emploient pour décrire toutes sortes de moyens extra-littéraires. […] Pour les autres, ils trouveront toujours le moyen de prendre les choses de travers. […] Je parle de ces écrivains qui emploient volontiers des moyens extra-littéraires, c’est-à-dire empruntés à la peinture. […] Mais, pour rapporter son entrevue avec Mirabeau, Rétif emploie des moyens plus élevés, et peut-être moins dignes de foi. […] Étant donné l’éclat de son pinceau, nous nous figurons aisément qu’il emploie des moyens matériels.
Ils sentaient le besoin d’affiner leurs moyens d’expression ! […] Voilà pourquoi Memling et Van Eyck purent se développer complètement par leurs propres moyens. […] Henry Carton de Wiart nous y reconduit au moyen d’un roman historique, La Cité ardente, étincelante épopée à la gloire de Liège. […] Au contraire, les symbolistes demandent à leurs sentiments intimes de les aider à mieux apprécier le monde ; ils en disposent comme d’un moyen, pour voir, représenter, décrire. […] Henri Liebrecht signa seul plusieurs petits actes, L’Autre Moyen, L’École des Valets, La Main Gauche, alertes et amusants.
Ailleurs, parlant d’un bel œil malade, il dit de l’œil resté sain : Le cher frère, obligé de ce que son pareil Luy va donner moyen d’estre appelé soleil. […] Par un raffinement de la même vanité, il parlait des moindres auteurs non moins magnifiquement que de lui-même ; excellent moyen d’en tirer le double. […] Boileau imagina, pour les justifier, un moyen plaisant. […] Au fond, il n’avait pas tort de se montrer plus difficile sur ce point que Molière lui-même, lequel tenait aux aparté comme à un moyen commode d’effet, dont le spectateur souffre volontiers l’invraisemblance s’il y trouve à rire. […] Les mauvais poètes, « nation farouche qui prend feu si aisément, ces esprits si gourmands de louanges135 », y ripostent par tous les moyens.
Il est incontestable que, s’il n’y a pas de système tout à fait isolé, la science trouve cependant moyen de découper l’univers en systèmes relativement indépendants les uns des autres, et qu’elle ne commet pas ainsi d’erreur sensible. […] Notre théorie de la connaissance roule à peu près exclusivement sur la question des lois : les genres devront trouver moyen de s’arranger avec les lois, peu importe comment. […] Mais il eût pu l’être par de tout autres moyens. […] Si elle vise essentiellement à capter de l’énergie utilisable pour la dépenser en actions explosives, elle choisit sans doute dans chaque système solaire et sur chaque planète, comme elle le fait sur la terre, les moyens les plus propres à obtenir ce résultat dans les conditions qui lui sont faites. […] Il le doit à la vie sociale, qui emmagasine et conserve les efforts comme le langage emmagasine la pensée, fixe par là un niveau moyen où les individus devront se hausser d’emblée, et, par cette excitation initiale, empêche les médiocres de s’endormir, pousse les meilleurs à monter plus haut.
Ce directeur imprévu de l’enseignement, qui s’était formé lui-même, qui n’avait point hérité des anciennes traditions classiques, et qui n’était pas non plus du groupe polytechnicien proprement dit, mais homme d’esprit, rempli d’observations et d’idées fines, un peu particulières, se mit aussitôt en devoir de les appliquer : J’avais depuis longtemps remarqué, dit-il, les caractères qui distinguent l’esprit des géomètres et des physiciens, de celui des hommes appliqués aux affaires, et de celui des personnes vouées aux arts d’imagination ; dans les premiers (je ne parle que généralement), exactitude et sécheresse ; dans les seconds, souplesse allant quelquefois jusqu’à la subtilité, finesse allant quelquefois jusqu’à l’artifice ; dans les troisièmes, élégance, verve, exaltation portée jusqu’à un certain dérèglement… Ce que je projetais d’après ces observations, ajoute-t-il, était : 1º de faire marcher de front, dès les plus basses classes des collèges, les trois genres de connaissances, littéraires, physiques et mathématiques, morales et politiques, en mesurant à l’intelligence des enfants dans chaque classe les notions de chaque science ; 2º de faire enseigner dans chaque classe, même les plus basses, les trois sciences par trois professeurs différents, dont chacun serait spécialement consacré à l’une des trois… Le but était défaire cesser le divorce entre les diverses facultés de l’esprit, de les rétablir dans leur alliance et leur équilibre, et d’arriver à une moyenne habituelle plutôt que de favoriser telle ou telle vocation dominante. […] Ces guerres d’Italie considérées généralement comme des fautes, il les excuse et les justifie en les montrant dans la pensée du prince comme un moyen de politique utile et nationale : il lui fallait obtenir du pape Alexandre VI de rompre son mariage avec Jeanne de France pour épouser ensuite Anne de Bretagne, et pour réunir ce duché au royaume.
Il trouve pourtant moyen d’omettre encore des traits : « Elle aimait passionnément les lettres », dit-il tout court. — « Elle aimait les lettres, dit l’abbé Le Grand, et elle avait une si grande passion pour la poésie, qu’elle passait les nuits à faire des vers. » La conclusion de l’Histoire de Duclos est piquante et elle a couru comme un de ces mots heureux qu’il lançait en causant. […] Entre ces érudits modestes qui s’ensevelissent dans les fondations d’un vieux règne et dans les monuments d’un siècle où ils deviennent ensuite d’indispensables guides (comme l’abbé Le Grand), entre ces peintres éclatants et fougueux qui mettent toute leur époque en pleine lumière et qui la retournent plus vivante à tous les regards (comme Saint-Simon), Duclos n’a suivi qu’une voie moyenne, conforme sans doute à la nature de son esprit, mais qu’il n’a rien fait pour élargir, pour décorer chemin faisant, pour marquer fortement à son empreinte et diriger vers quelque but immortel ou simplement durable : l’abbé Le Grand le surpasse dans un sens, comme dans l’autre Saint-Simon le couvre et l’efface, et comme le domine Montesquieu.
Sort-il du spectacle un jour de première représentation, il s’amuse à regarder passer le monde, les jolies femmes qui font les coquettes, les laides qui n’ont pas moins de prétention et qui trouvent moyen de faire concurrence aux jolies, les jeunes gens aussi, qui font les beaux ; il s’amuse à interpréter ce que signifient toutes ces mines qu’il voit à ces visages, ces grands airs et ces maintiens complaisants ; il leur fait tenir de petits discours intérieurs bien précieux, bien vaniteux, qu’il déduit par le menu : Ce petit discours que je fais tenir à nos jeunes gens, on le regardera, dit-il, comme une plaisanterie de ma part. […] Le grand et perpétuel défaut de Marivaux est de s’appesantir à satiété sur la même pensée, qui a presque toujours commencé par être juste et fine, et qu’il trouve moyen de fausser en la raffinant.