À celui qui mourra le premier ! […] Elle est morte à présent et votre loi m’accable, Qui veut que l’innocent meure pour le coupable ; Mais n’importe, je m’y soumets. […] Elle est morte, dirai-je, un jour d’imprévoyance, Mais elle est morte aimée, elle est morte en Provence ; Elle est morte un jour de printemps. Morte parmi les fleurs, morte comme une rose Qui demandait d’éclore et qui n’est pas éclose, Et c’est ainsi qu’elle finit. […] Tu as recueilli le bruit, meurs de bruit !
— Le docteur Simon va me dire, tout à l’heure, si notre vieille Rose vivra ou mourra. […] Rose est morte ce matin à sept heures. […] En passant, la basque de la redingote de l’heureux père frôle et balaye la feuille de papier, où l’on inscrit la morte. […] Il ne me paraît pas qu’elle soit morte ; j’ai seulement d’elle le sentiment d’une personne disparue. […] Et de quoi est-elle morte ?
Eugénie de Guérin, morte, a gardé l’attitude de toute sa vie. […] Maurice de Guérin mourut vite. Il mourut comme on meurt quand on est heureux. […] Eugénie de Guérin eut la bonne fortune de mourir immaculée de toute affectation littéraire. […] Eugénie de Guérin n’eut jamais l’ombre de cette tache dont le génie même, chez les femmes, peut mourir.
Une sorte d’hystérie cruelle les transporte ; elles se démènent dans la haine comme des bacchantes dans la volupté. — « Puissé-je pousser bientôt le hurlement lugubre devant l’homme égorgé et la femme morte ! […] » — « Souviens-toi du filet où ils t’ont fait mourir ! […] » — « Tu as tué le père, tu mourras par le fils. » Et il l’entraîne dans le palais, tête pendante, comme un victimaire tenant par la corne une bête d’holocauste. […] « Un filet à prendre les bêtes fauves, l’engin des assassins à l’affût, qui guettent les passants au tournant des bois. » Mais il a beau insulter la morte, on sent qu’il frémit sous son dernier souffle. — « L’a-t-elle fait ? […] toi tu es morte, d’une mort affreuse : mais la souffrance renaît pour celui qui survit… — Nul entre les mortels qui ne paye sa dette au malheur !
Il la tuait avec une douceur immense, un respect profond et ce que les indifférents appellent des procédés généraux ; mais rien ne mourut dans ce cœur frappé de tant de coups ! […] On n’est véritablement soulagé pour Renée que quand ce bel insignifiant de Montmorency se met enfin à vivre, et devient quelque chose à l’heure de mourir ! […] Il fut coupable, mais par sa mort il racheta sa faute, car il ne la nia pas, et il mourut bien. […] Pour lui, mourir fut aussi simple que de changer sa veste de couleur musc d’Espagne contre la veste blanche dans laquelle il voulut marcher à l’échafaud, par une dernière coquetterie. […] Au moment de mourir, Montmorency lui avait écrit : « Mon cher cœur (et c’était bien son cœur, en effet !)
On a tiré sa couverture sur sa tête, et le public vous laisse mourir dessous. […] Il y a là une habitude d’écrire et une imagination cultivée qui pouvait dire son nom sans se compromettre, mais qui, en ne le disant pas, ne nous fera pas mourir de curiosité. […] les idées pures gouvernant le monde par elles-mêmes, sans ministres à leur département, et l’humeur de n’avoir pas toutes ces belles choses, voilà le secret des tristesses et des lamentations du comte Zélislas pendant deux gros volumes, voilà ce qui le pousse, après avoir traîné ici et là la chaîne de ses déceptions, à aller se faire tuer à la polonaise sur le champ de bataille de Novare, où il est blessé, pour nommer le livre, et assez pour en mourir. […] Le comte Zélislas, ou le Blessé de Novare, meurt en Suisse, au milieu de toute sa famille convoquée d’Autriche et d’Angleterre. […] Avant de mourir, il donne son manuscrit à lire à sa sœur, et ce manuscrit, c’est sa vie, ses amours, son séjour aux Indes, c’est le roman enfin.
cria-t-il à sa femme, enlève le touho et quand l’étranger entrera, annonce-lui que je viens de mourir ». L’étranger arrive : « Mon mari vient de mourir, lui déclare la femme. — Bon, répond-il j’ai beau avoir faim, il me reste assez de force pour lui creuser une tombe. […] — « Va chez le chef, lui conseille le moutâné ndâzi et préviens-le que, s’il ne te retrouve pas ton mil, tu vas mourir devant sa case ». […] Si tu ne me fais pas rendre ce qu’on m’a pris, je vais mourir ici-même devant ta porte ».
Qu’on vienne nous dire, après cela, qu’il est impossible de bien écrire dans une Langue morte, parce que nous sommes hors d’état d’en connoître le mécanisme & toutes les finesses ! […] Les heureuses dispositions de l’esprit, jointes à une étude constante, ne sont-elles pas capables de vivifier une Langue qui n’est morte que pour ceux qui la négligent ? […] Preuve qu’il est indifférent pour les Esprits bornés qu’une Langue soit vivante, comme il l’est pour les vrais Génies qu’elle soit morte. […] La Langue Italienne étoit néanmoins pour Ménage une Langue aussi morte que la Grecque & la Latine, dans lesquelles il écrivit également.
« Je n’entends parler que de morts, dit-elle ; M. le duc de Foix est mort ; madame la comtesse de Miossens est morte ; M. de Montpéroux, commandant la cavalerie, est mort ; l’archevêque de Lyon se meurt, et le marquis d’Effiat se mourait hier. Je m’en vais voir une reine que je trouverai bien affligée de n’être point morte. » On dirait qu’elle se complaît au milieu de tant de deuil. […] J’ai vu mourir le roi comme un saint et comme un héros ; j’ai quitté le monde que je n’aimais pas ; je suis dans la plus aimable retraite que je puisse désirer ; et partout, madame, je serai toute la vie, avec le respect et l’attachement que je vous dois, votre très humble et très obéissante servante. » Nous ne pousserons pas plus loin ces citations, qui suffisent, ce nous semble, pour définir le caractère de madame de Maintenon.
On les plaçait au centre des armées : « Viens nous voir combattre et mourir, et tu nous chanteras. » Et le guerrier qui tombait percé de coups, tournait ses regards mourants vers le poète qui était chargé de l’immortaliser. Ces chants ou ces éloges étaient la principale ambition de ces peuples ; c’était un malheur de mourir sans les avoir obtenus, et l’on croyait qu’alors ces ombres guerrières apparaissaient aux yeux du barde pour solliciter ses chants, ou qu’il était averti par le bruit de sa harpe, qui retentissait seule et à travers le silence de la nuit. […] Tel est surtout l’ouvrage d’un de ces Scandinaves, qui, au neuvième siècle, fut en même temps roi, guerrier, poète et pirate, et qui, pris en Angleterre les armes à la main, condamné à mourir dans une prison pleine de serpents, chanta lui-même son éloge funèbre. Après avoir raconté tous ses exploits, il s’écrie : « Quelle est la destinée d’un homme vaillant, si ce n’est de mourir dans les combats ? […] Je serais un lâche, si je m’affligeais de mourir.