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664. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Sa mort fut suivie d’une révolution dans les théâtres de Paris. […] Trivelin était mort en 1671. […] « En ce cas, je suis mort, répondit le pauvre malade, car c’est moi qui suis Arlequin. » La différence qui existait entre le bouffon à la ville et le bouffon au théâtre est curieusement caractérisée dans une anecdote relative au fameux Santeul, le fantasque chanoine de Saint-Victor. […] La mort de Dominique porta un coup terrible au théâtre italien.

665. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168

DESPRÉAUX, [Nicolas] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Crône près de Paris en 1636, mort en 1711. […] Qu’on lise les Mémoires de sa vie ; on y applaudira à la générosité de ses bienfaits, répandus sur les Littérateurs qu’il se croyoit obligé d’attaquer dans ses Ecrits ; on y apprendra qu’il a été le bienfaiteur de Liniere, qui ne cessoit de déclamer contre lui ; qu’il donna des secours à Cassandre, dont il estimoit peu les talens ; qu’il se réconcilia avec Perrault, en oubliant ses calomnies ; qu’il rendit justice à Boursault, en reconnoissant son mérite qu’il avoit trop méconnu ; qu’il conserva au célebre Patru sa Bibliotheque, en l’achetant plus cher qu’il ne vouloit la vendre, & en lui en laissant la jouissance ; qu’il osa refuser le paiement de la pension que lui faisoit Louis XIV, en disant à ce Prince, qu’il seroit honteux pour lui de la recevoir, tandis que Corneille, qui venoit de perdre la sienne, par la mort de Colbert, se verroit privé de ses bienfaits : ce qui valut à ce dernier un présent de deux cents louis ; qu’il eut un grand nombre d’amis dans les rangs les plus élevés, comme parmi les plus célebres Littérateurs de son temps, & qu’il les conserva toute sa vie. […] DESTOUCHES, [Philippe Néricault] de l’Académie Françoise, né à Tours en 1680, mort à Paris en 1754. […] Il avoit composé, peu de temps avant sa mort, une Réfutation de Bayle, que ses héritiers n’ont pas jugé à propos de rendre publique.

666. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Elle le menera plus surement à la postérité que ses Eglogues, ses Opéra, ses Dialogues des morts, quoique sans aller de pair avec ses Éloges des académiciens & avec sa Pluralité des mondes. […] Rien n’en avoit plus imposé que la mort du grand Pan, annoncée par le pilote Thamus ; qu’une réponse de l’oracle Sérapis à Thulis roi d’Egypte ; que celle d’un autre oracle à l’empereur Auguste sur l’enfant Hébreu ; que les oracles tirés par Eusèbe des écrits mêmes de Porphyre, ce grand ennemi des chrétiens. […] Les empereurs chrétiens défendirent, vers ce temps, d’en faire aucun exercice, sous peine de mort. […] Autant on parla de lui pendant sa vie, autant sa mort fit peu d’impression.

667. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Digne par la proportion de son modèle, le portrait de Chateaubriand a donc été une toile à l’huile parmi les aquarelles de Monselet, et si vous ôtez quelques taches de goût, grandes comme des mouchetures sur une glace limpide13, vous avez là une pure et lumineuse peinture d’histoire littéraire dans laquelle le Monselet du xviiie  siècle n’a eu absolument rien à faire ni rien à voir… On sait si le génie de Chateaubriand, à part même son christianisme, fut antipathique au xviiie  siècle, et aujourd’hui que le xviiie  siècle, mal mort, voudrait recommencer de vivre, Chateaubriand, moqué par Morellet et Chénier, a retrouvé dernièrement un nouveau Morellet dans Stendhal. […] Je le retrouve en maint endroit de ces Portraits après décès, que la mort n’a pas seuls noircis. Je soupçonne que la vie, qui noircit aussi bien que la mort, y est pour quelque chose. […] C’est justement le fossoyeur d’Hamlet, — un aimable et solide garçon, un good fellow s’il en fut oncques, et qui en vieillissant a continué de plaisanter, mais à la plaisanterie duquel l’habitude de creuser des trous dans la terre et d’y mettre ou d’en ôter des morts a donné une profondeur et un caractère très particuliers, mais puissants… Eh bien, est-ce que le temps du rieur d’Hamlet, de ce creuseur de fosses qui voit toutes les espèces de creux, serait arrivé pour Monselet, ce travailleur aussi après décès, comme le fossoyeur de Shakespeare ?

668. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Il n’y a aucune réalité objective dans les mots vie, mort, santé, maladie. […] Il est facile de comprendre que cette dissection sur le vivant suppose la dissection préalable sur le mort. […] Mais il faudrait, pour saisir les lésions physiologiques dans leurs rapports avec le mécanisme de la mort, faire des autopsies de cadavres aussitôt après la mort, ce qui n’est pas possible. […] Il semblait pourtant difficile de comprendre comment tout cela pouvait être la cause de la mort. […] De sorte que la mort arrivait par la mort des globules sanguins, ou autrement dit par la cessation de l’exercice de leur propriété physiologique qui est essentielle à la vie.

669. (1881) Le naturalisme au théatre

Le drame romantique est aussi mort que la tragédie. […] Un chef-d’œuvre glacé par les siècles n’est en somme qu’un beau mort. […] On ne ressuscite pas un genre mort. […] vous voyez que le mélodrame n’est pas mort. » Certes, il n’est pas mort et il ne peut mourir. […] Je n’en parlerais même pas, sans la mort terrible de M. 

670. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pater, René = Peter, René (1872-1947) »

Pater, René = Peter, René (1872-1947) [Bibliographie] La Tragédie de la Mort (1899). […] Pierre Louÿs, n’était qu’écrite en prose, la Tragédie de la Mort eût échappé à une critique et que je n’aurais pas eu le très vif plaisir de saluer le nouveau venu qui promet d’être un bon écrivain.

671. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 411

GLATIGNY, [Gabriel de] premier Avocat général de la Cour des Monnoies de Lyon, de l’Académie de la même ville, sa patrie, né en 1690, mort en 1755. On a imprimé, quelque temps après sa mort, le Recueil de ses Œuvres, qui consistent en des Harangues prononcées au Palais, & en des Discours académiques.

672. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Don Carlos, mort à vingt-trois ans, naquit le 8 juillet 1545, de Philippe, prince d’Espagne, alors âgé de dix-huit ans, et de la princesse doña Maria de Portugal ; sa mère mourut quatre jours après l’avoir mis au ; monde. […] Le traitement de Vésale paraît avoir eu de bons effets : le toucher des reliques d’un religieux, Fray Diego, mort en état de sainteté il y avait quelque cent ans, et dont on fit apporter processionnellement le corps dans la chambre du malade, fut réputé aussi une des causes du rétablissement. […] Il n’aime personne, qu’on sache ; mais il y a beaucoup de gens qu’il hait à mort. […] Un jour, passant dans la rue, un peu d’eau lui tomba sur la tête de la fenêtre d’une maison : il commanda qu’on brûlât la maison et qu’on mît à mort tous les habitants. […] A l’intérêt que le roman et le théâtre avaient jeté sur l’infortuné don Carlos, à cet amour partagé qui aurait fait deux victimes, à cet enthousiasme de philosophie et de liberté dont le prince espagnol aurait été le complice et le martyr, est substitué, d’après des pièces authentiques, le récit d’une longue démence et d’une maladie terminée par la mort.

673. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Elle ne vit point Racine et n’eut point ses leçons pour Esther : il était mort qu’elle naissait à peine. […] C’est qu’à partir de ce jour-là, ce premier amour, comme un enfant qui ne devait pas vivre, était mort en elle. […] La mort ou la ruine lui eussent peu coûté ; elle désirait mourir avec lui ; elle allait jusqu’à désirer un fils. […] » Et lui, sans douter d’elle, sans croire à la mort de l’amour, ne pouvait pourtant se dissimuler un changement essentiel. […] Laissez, je veux ressusciter en vous l’Amour, cet enfant mort qui n’était qu’endormi. » Elle écoutait avec charme et silence, et, soulevant du doigt, pendant qu’il parlait, la dentelle noire qui la voilait à demi, elle ne perdait rien de ce qu’ajoutaient les regards. « Oh !

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