Cette declamation arbitraire auroit mis souvent Roscius hors de mesure. à plus forte raison doit-elle déconcerter quelques-uns de nos comediens qui ne s’étant gueres avisez d’étudier la diversité, les intervalles, et s’il est permis de s’expliquer ainsi, la simpathie des tons, ne sçavent par où sortir de l’embarras où le défaut de concert les jette très-souvent. […] On va voir même dans Ciceron que parmi ceux qui sifloient les acteurs de son temps dès qu’ils manquoient à la mesure, il y avoit un petit nombre de personnes qui sçussent l’art et qui eussent pû dire précisement en quoi la faute consistoit. […] Cependant dès qu’un acteur manque à la mesure, soit en allongeant, soit en abregeant trop une sillabe, toute l’assistance se recrie d’une commune voix. […] On ne sçauroit écrire en notes quelle doit être précisement la vitesse du mouvement de la mesure, quoique ce mouvement soit l’ame de la musique. […] Cette objection contre l’usage de composer et d’écrire en note la déclamation, auroit pû paroître considerable avant qu’on connût les opera, mais le succès de ce spectacle, où l’acteur est astreint, comme nous venons de le dire, à suivre la note et la mesure, rend l’objection frivole.
La mesure du temps. […] Et d’ailleurs, pourquoi parlons-nous de mesure ? […] 2° Pouvons-nous réduire à une même mesure des faits qui se passent dans des mondes différents ? […] C’est là un postulat sans lequel aucune mesure de cette vitesse ne pourrait être tentée. […] Le problème qualitatif de la simultanéité est ramené au problème quantitatif de la mesure du temps.
Mais il en divergeait en supprimant la mesure de l’alexandrin que, tout en créant une évoluante Rythmique, nous gardions comme mesure d’unité. […] Pourtant, la contradiction demeurait, si souvent remarquée que deux vers d’identiques mesures ne sont pourtant point de même durée. […] D’autre part, en supprimant la mesure générale de l’Alexandrin (unité de mesure, démontre « l’Instrumentation verbale », à travers laquelle évoluent les diverses durées), M. […] Mesures eurythmiques ou dissonantes, selon que les combinaisons métriques proviennent de la multiplication ou de l’addition des nombres deux et trois. La mesure de l’alexandrin est gardée en tant que présence continue de l’unité de mesure… Car la mesure de douze pieds est tenue, par nous, pour nécessaire, organique : elle a son équivalent en toutes métriques premières, anciennes et modernes, L’explication s’en trouve évidemment en une raison physiologique : que ce mètre est la mesure du temps nécessaire à l’expiration du souffle.
De même, à l’intérieur du système où je suis, et que j’immobilise par la pensée en le prenant pour système de référence, je mesure directement un temps qui est le mien et celui de mon système ; c’est cette mesure que j’inscris dans ma représentation de l’univers pour tout ce qui concerne mon système. […] En tant que physicien, il est intérieur au système où il prend ses mesures et auquel il rapporte toutes choses. […] Il parlera donc de « réalité » et d’« apparence », de « mesures vraies » et de « mesures fausses ». […] Je serai censé avoir mal pris mes mesures, tout le long des opérations. […] Tous lui apparaîtront comme construisant leur représentation de l’univers, modifiant les mesures qu’il a prises sur la Terre, obtenant par là même une physique identique à la sienne.
Roscius dit qu’il déclamera beaucoup plus lentement lorsqu’il se sentira vieux, et qu’il obligera les chanteurs à prononcer plus doucement, et les instrumens à rallentir le mouvement de la mesure. Si le comedien astreint à suivre une mesure reglée, continuë Ciceron, peut soulager sa vieillesse en rallentissant le mouvement de cette mesure, a plus forte raison un orateur peut-il bien soulager sa caducité. Non seulement l’orateur est le maître du rithme ou du mouvement de sa prononciation, mais comme il parle en prose et sans être obligé de se concerter avec personne, il est encore le maître de changer à son gré la mesure de ses phrases, de maniere qu’il ne prononce jamais d’une haleine qu’autant de sillabes qu’il en peut prononcer commodement. […] Roscius obligea pour lors l’accompagnement et ceux qui prononçoient pour lui certains endroits de la piece, c’est ce que nous expliquerons ci-dessous, à souffrir que le mouvement de la mesure qu’ils étoient tous obligez de suivre, fut rallenti. […] Il faisoit durer plus long-temps les mesures, il obligeoit l’acteur qui recitoit à parler plus lentement, et il falloit que les instrumens qui les accompagnoient suivissent ce nouveau mouvement.
À mesure que mon horizon s’élargit, les images qui m’entourent semblent se dessiner sur un fond plus uniforme et me devenir indifférentes. […] A mesure qu’on s’élève dans la série des organismes, on voit le travail physiologique se diviser. […] Mais à mesure que la réaction devient plus incertaine, qu’elle laisse plus de place à l’hésitation, à mesure aussi s’accroît la distance à laquelle se fait sentir sur l’animal l’action de l’objet qui l’intéresse. […] À mesure que mon corps se déplace dans l’espace, toutes les autres images varient ; celle-ci, au contraire, demeure invariable. […] On pourrait donc dire, par métaphore, que si la perception mesure le pouvoir réflecteur du corps, l’affection en mesure le pouvoir absorbant.
Les poëtes n’en font que pour obéir à la mesure ou pour être solennels. […] Sous cette discipline des sons et de la mesure, elles perdent leur mouvement spontané et leur liberté native. […] Mais dans les fables, où les pensées sérieuses et gaies, tendres et plaisantes, se mêlent à chaque instant, nous voulons des vers de mesures différentes et des rimes croisées. […] Ici ses courtes mesures et ses rimes symétriques sont pleines de gaieté. […] A travers toutes les ondulations du rythme, il se conserve une mesure régulière qui garde une symétrie obscure, et aide la pensée à relier ses fragments épars.
L’expérience nous apprend sans doute que le cerveau entre pour une certaine part, pour une très grande part dans l’exercice de la pensée ; mais qu’il en soit la cause unique et la rigoureuse mesure, c’est ce qui n’est pas démontré. […] Ici le génie ne se mesure plus à l’instrument matériel. […] Dans tous ces faits, il est constant que le génie ne se mesure pas, comme tout à l’heure, par la valeur et l’intégrité de l’instrument dont il se sert. […] Il en est ainsi pour l’âme et le cerveau : celui-ci pourra être dans un grand nombre de cas, et à juger les choses très grossièrement, la mesure et l’expression de celle-là ; mais il arrivera aussi que les rapports seront renversés, et, que l’on ne trouvera pas dans l’instrument une mesure exacte pour apprécier la valeur de l’artiste intérieur qui lui est uni.
À mesure que les obstacles approchent du degré où ils seraient nuls, le ralentissement approche du degré où il serait nul. […] Donc, à mesure que l’oblique se prolonge, elle s’écarte davantage de la première parallèle, et la perpendiculaire qui mesure cet écartement est une grandeur qui va toujours croissant. — Mais notre question subsiste toujours. […] En d’autres termes, à mesure que l’oblique double en longueur, la perpendiculaire qui mesure son écartement par rapport à la première parallèle double aussi en longueur. […] Donc A′B′ est perpendiculaire sur B′B et mesure la distance des deux verticales au point A′. […] Puisque B′ Puisque B′ est droit, BB′ est perpendiculaire sur A′B′ et mesure la distance des deux horizontales au point B.
Mais c’eût été mettre sur le même rang tous les systèmes où sont censées avoir été prises toutes les mesures. […] Nous devions donc partir des mesures prises dans le système S′ par l’observateur en S′, — seules mesures réelles attribuables à un observateur réel, — et considérer les mesures prises dans les autres systèmes comme des altérations ou déformations de celles-là, altérations ou déformations coordonnées entre elles de telle manière que certaines relations entre les mesures restent les mêmes. […] Cette distinction se fût évanouie si nous n’avions fait de la simultanéité que le cas particulier où l’on a t′₂ — t′₁ = 0 ; nous l’aurions ainsi résorbée dans la succession ; toute différence de nature eût encore été abolie entre les mesures réellement prises par l’observateur en S′ et les mesures simplement pensées que prendraient des observateurs extérieurs au système. […] On ne saurait trop le répéter : le temps du mathématicien est nécessairement un temps qui se mesure et par conséquent un temps spatialisé. […] Elle le spatialise par cela seul qu’elle le mesure.