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373. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

J’ai un mal de tête. […] On les aime mal. Donc on les aime mal. […] Qui ne fasse mal, qui ne serve à faire du mal à quelqu’un. […] On a eu assez de mal à l’obtenir.

374. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 497-500

Je contemplois déjà les miseres humaines, Et j’en accusois plus nos plaisirs que nos peines, J’en accusois sur-tout nos plaisirs amoureux, Comme les plus légers & les plus dangereux ; Je voyois qu’à la fin tous les cœurs s’en dégoûtent, Ou par les maux qu’ils font, ou par les biens qu’ils coutent ; Et me ressouvenant de ce qu’ils m’ont couté, Je m’en croyois aussi pour jamais dégoûté ; Mais j’osai voir Olympe, &c. […] Fuis le fantôme vain qui porte mes couleurs, La folle Opinion, Reine des fantastiques, Source de tant de biens & de maux chimériques.

375. (1912) L’art de lire « Avant-propos »

Avant-propos On lit très peu, disait Voltaire, et, parmi ceux qui veulent s’instruire, la plupart lisent très mal. […] Mais, encore une fois, le critique est un homme qui ne sait lire qu’en critique et qui n’apprend à lire qu’en critique, qui n’enseigne que la lecture critique, dont, du reste, je ne songe à dire aucun mal.

376. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

L'écrivain heureux passe, bon gré, mal gré, à l’état de fermier-général, et trop souvent il acquiert les défauts en même temps que les bénéfices industriels. […] Nous parlions tout-à-l’heure de l’ancien Balzac ; mais qu’on lise le Balzac d’aujourd’hui, le fécond auteur de tant de romans bien commencés et mal finis. […] — Ce qui n’est pas moins de mode à Paris pour le quart d’heure, c’est évidemment le Théâtre grec et la Grèce bien ou mal entendue.

377. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Comment l’affection, le mal sacré de l’art, la science successive de la vie, ont-elles, par degrés, amené en lui cette transformation, ou du moins cette alliance du poète au savant, de celui qui chante à celui qui analyse ? […] Sans contester un instant le génie de l’auteur de la Nuit de mai et des Stances à Lamartine , j’ai souvent été, malgré moi, révolté de cette longue colère contre un impérissable souvenir, et je reconnaissais mal un poète à cette haine inutile. […] Son mal ne l’isole pas de celui des autres hommes, et c’est leur sang qu’il jette avec le sien à la face des dieux, en accusant l’implacable destinée.

378. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIV. Moralistes à succès : Dumas, Bourget, Prévost » pp. 170-180

Il a réuni sous une appellation trop vague des œuvres infiniment diverses, en les opposant à une forme de roman également mal définie. […] Ça pourrait tout le temps tourner autrement : il y a tant de manières de mal tourner. […] Votre succès, dont j’aurais tort de suspecter l’aloi (et d’ailleurs, quand vous iriez au-devant de la clientèle, le cas n’est pas pendable), votre succès vient de ce que vous êtes un peu imaginatif, sans envolée fatigante, un peu réaliste, sans floraison de description à donner le mal de tête, et un peu beaucoup érotique.

379. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Elle vivait fort mal avec madame de Montespan, qui, par les lettres qu’elle écrivait au roi, réussissait toujours à regagner, non son cœur, mais sa faveur. […] Quand nous aurons vu le roi, je vous écrirai le jour que M. du Maine et moi partirons, etc. » La même lettre, dans l’édition de Nancy, renferme ces mots : « Ne vous croyez point mal à la cour, nous nous y soutiendrons. » Ce que madame de Maintenon attendait du roi était un accueil bienveillant, pas autre chose. […] Pour moi, j’aimerais mieux ce haillon loin que près. » Le 4 septembre, elle raconte à sa fille cette anecdote : « Un homme de la cour disait l’autre jour à madame de Ludres : Madame, vous êtes, ma foi, plus belle que jamais. — Tout de bon, dit-elle ; j’en suis bien aise, c’est un ridicule de moins. « J’ai trouvé cela plaisant. » Le 6 septembre, elle écrivait de Vichy : « Madame disait l’autre jour à madame de Ludres, en badinant avec un compas : Il faut que je crève ces yeux-là, qui font tant de mal. — Crevez-les, madame, puisqu’ils n’ont pas fait tout ce que je voulais. » On voit dans les mémoires de Madame, que madame de Ludres finit par se retirer dans un couvent à Nancy, où elle vécut jusqu’à un âge fort avancé.

380. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « J.-K. Huysmans »

Mot mal choisi, que leur prétention a imposé même à ceux qui n’admettent pas leur prétention. […] Eh bien, un jour, je défiai l’originalité de Baudelaire de recommencer les Fleurs du mal et de faire un pas de plus dans le sens épuisé du blasphème. Je serais bien capable de porter à l’auteur d’À Rebours le même défi : « Après les Fleurs du mal, dis-je à Baudelaire, — il ne vous reste plus, logiquement, que la bouche d’un pistolet ou les pieds de la croix. » Baudelaire choisit les pieds de la croix.

381. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

On juge qu’après de pareilles scènes ses visites auraient été mal reçues à la cour de Sparte, et qu’il devait se croire brouillé sans retour avec la famille de Clytemnestre. […] Le succès qu’elle obtient aujourd’hui prouve qu’elle fut alors très mal jugée, et que les littérateurs qui en ont fait une critique si amère ont suivi leurs préjugés plutôt que les principes de l’art. […] L’auteur se nomme Nerée, et c’est de lui qu’on pourrait dire, avec justice, qu’il ne faisait pas mal des vers pour son temps. […] Et comme à mal juger on n’a que trop de pente, De trente ans avoués, n’en croit-on pas quarante ? […] Ce fut Devisé qui réclama : Quinault se contenta de nier, et se défendit assez mal, en soutenant qu’il avait tiré sa pièce d’un auteur espagnol.

382. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Je n’imagine pas quel tour on peut prendre pour arriver à dire du mal de vous. […] Quel mal le 4er C (premier consul) m’a fait ! […] « C’est mal à moi d’être restée si longtemps sans vous écrire, cher Camille. […] Son grand-père trouvait bien mal qu’il se fît persécuter chez lui. — On me mande de Paris que Degérando est mécontent d’une réponse de moi qu’il a reçue à Rome. […] En un mot, il resta toujours une âme neuve qui se révoltait, qui éclatait en présence du mal, du mensonge, de l’intrigue, de l’injustice.

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