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1500. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

De la taille des plus hauts entre les écrivains de premier ordre, il a parfois sur eux ce quasi avantage et cette presque infériorité de se voir compris, mal, à la vérité, dans la plupart des cas, et c’est heureux et honorable, par des lecteurs d’ordinaire rebelles à telles œuvres de valeur exceptionnelle en art et en philosophie.

1501. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre premier. Du Christianisme dans la manière d’écrire l’histoire. »

L’écrivain religieux peut seul découvrir ici un profond conseil du Très-Haut : Si les puissances coalisées n’avaient voulu que faire cesser les violences de la Révolution, et laisser ensuite la France réparer ses maux et ses erreurs ; peut-être eussent-elles réussi.

1502. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième cours d’études. Une classe de perspective et de dessin. » pp. 495-496

Il me vient une idée que peut-être Sa Majesté Impériale ne dédaignera pas : la plupart de ceux qui entrent dans les écoles publiques écrivent si mal, ceux dont le caractère d’écriture était passable, l’ont si bien perdu quand ils en sortent, et il y a si peu d’hommes, même parmi les plus éclairés, qui sachent bien lire, talent toujours si agréable, souvent si nécessaire, que j’estime qu’un maître de lecture et d’écriture ne s’associeraient pas inutilement au professeur de dessin.

1503. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Est-ce donc un mal nouveau qui nous travaille ? […] Leur mal à tous deux est pourtant le même ; il est fait chez l’un et chez l’autre d’idolâtrie pour le moi. […] Mais croyez-vous, tout bien réfléchi, qu’il écrive plus mal que vingt autres de nos contemporains, M.  […] On a dit beaucoup de mal d’un de nos plus illustres contemporains qui ramenait tout au tempérament. […] Or, bien ou mal, c’est un fait assuré que la tradition s’en va en littérature.

1504. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Je suis las, brisé… On mange si mal et l’on dort si peu. […] La nature dont j’ai dit tant de mal, se venge, hélas ! […] Au fond, il n’y a pas à se le dissimuler, les choses vont bien lentement, si elles ne vont pas mal. […] Les affaires de la Commune vont-elles mal ? […] Ce n’est pas un pouvoir, c’est un corps de garde mal balayé.

1505. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

On opposoit elegans signum à signum rigens ; une figure proportionnée, dont les contours arrondis étoient exprimés avec mollesse, à une figure trop roide & mal terminée. […] Le faux goût est différent du faux bel-esprit ; parce que celui-ci est toûjours une affectation, un effort de faire mal : au lieu que l’autre est souvent une habitude de faire mal sans effort, & de suivre par instinct un mauvais exemple établi. […] Ce seroit mal connoitre Michel-Ange & le Caravage, que de leur attribuer les graces de l’Albane. […] On loueroit mal une oraison funebre, une tragedie, un sermon, si on leur donnoit l’épithete de gracieux. […] Vous avez commencé dans votre enfance par apprendre à lire sous un maître ; vous aviez envie de bien épeller, & vous avez mal épellé.

1506. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Je ne crois pas au socialisme… Je ne crois qu’aux francs-maçons… Les francs-maçons, monsieur, voilà le mal contemporain ? […] C’est un livre dont on vous dira, peut-être, qu’il est mal fait, qu’il manque d’unité, de composition, de psychologie mondaine. […] À côté du mal, il y a aussi le bien qu’elles font, qu’elles feront, qu’elles ont déjà fait. […] Mathieu a parfaitement déterminé une des principales causes du mal moderne. […] … Je n’ai jamais pu manger chez lui sans avoir mal à l’estomac !

1507. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Le Père Patrauld, procureur, ayant mal tourné, le Premier Consul paya ses dettes. […] Pendant plusieurs années, ce ménage mal assorti offrit aux observateurs de l’âme humaine un curieux spectacle. […] — Je suis souffrant… Mal à l’estomac… Mal aux nerfs… » Il pleure : « Viens près de moi, Joséphine !  […] Est-ce le moment de mal parler des Français, quand les flammes de Moscou menacent Paris ? […] Cette déposition d’un diplomate volontiers psychologue, jette parfois une vive lumière en des âmes obscures, que nous connaissons mal.

1508. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Burckhardt, — dans son livre si mal fait, plus mal traduit encore, mais d’ailleurs si savant, si suggestif, sur la Civilisation en Italie au temps de la Renaissance ; — et c’est ce qu’il a lui-même appelé « le réveil de la personnalité ». […] Si ce fut un bien ou si ce fut un mal, ce n’est pas d’ailleurs ici le temps ou le lieu de l’examiner. […] On jugerait mal de Pindare si l’on ne connaissait les lois du lyrisme grec ; on jugerait mal d’Aristophane, si l’on ne connaissait l’histoire de la démocratie athénienne ; et aussi mal, ou plus mal encore, de Démosthène ou de Cicéron si l’on ne connaissait l’histoire grecque et romaine. […] Est-ce pour cela que, sans écrire mal, on ne peut cependant pas regarder Mme de Staël comme un grand écrivain ? […] Mais nous l’avons dit aussi, de ce libéralisme et de cette générosité mal entendus, il ne laissait pas de résulte !

1509. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Si faire du bien aux hommes est un moyen de conquérir l’immortalité, leur faire du mal en est un autre, plus infaillible sans contredit. […] » est une devise qui prépare mal à l’activité utile. […] Il écrit, il écrit infatigablement, au risque d’écrire mal, sa plume étant non le burin qui grave avec lenteur sa pensée pour l’avenir, mais le simple porte-voix, quelquefois un peu rauque, qui la jette et la crie aux quatre coins de l’horizon… Oh ! […] Écris donc, puisque c’est ta destinée et que cela t’amuse et ne fait de mal à personne. […] Contradiction respectueuse, par conséquent, où, pendant qu’on se séparait de Boileau, c’était encore au fond son autorité qu’on suivait, faisant appel, pour ainsi dire, de Boileau mal éclairé par sa propre lanterne à Boileau mieux éclairé.

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